Pour la Champagne, les vins, comme les références, ont changé, et on peut s’interroger, posément, intelligemment, sur les prix et la typicité. Voici ce qu’il faut comprendre :
– Le terroir joue son rôle pleinement et les territoires de Grands ou Premiers Crus ont une influence certaine (comme en Bourgogne, et plus à Bordeaux, voir plus loin) sur la typicité des vins. Notre Classement a donc tenu compte de cela et il se répartit selon les quatre grandes régions viticoles champenoises.
On ne fait évidemment pas le même vin à Avize ou aux Riceys, chacun ayant une spécificité propre, c’est tant mieux et passionnant.
– Dans chacune de ces régions, comment ne pas faire accéder à la tête du Classement un grand nombre de vignerons et maisons familiales qui offrent une typicité réelle, mettent en avant l’originalité des sols, faisant ressortir ici le Pinot meunier, là un territoire spécifique de Grand ou Premier Cru, la Biodynamie, le respect de la Nature, le traitement des sols à la charrue, tout cela exacerbe ce que l’on attend d’un vrai grand vin : son originalité.
C’est le résultat d’une persévérance hors-normes de la part de ces vignerons.
– Car on ne veut plus de cuvées identiques, année après année, issues d’innombrables assemblages (parfois 150 vins différents), ni de simples belles étiquettes : le Champagne est un vin et il se dévoile d’autant mieux quand il change selon les millésimes, les cépages et les sols et… bien rares sont les grandes maisons historiques qui peuvent se targuer, grâce, principalement, à leurs propres vignobles, d’offrir un tel panel. Vous verrez que l’on peut les compter sur les doigts dans le Classement.
– Un Champagne de vigneron, c’est aussi le Champagne d’un homme (ou d’une femme), qui ne compte pas ses heures, prend sa voiture pour livrer, partage sa passion avec ses clients… bref, tout ce qu’un représentant ne risque pas de vous apporter.
Car il y a aussi de très grandes cuvées de marques bien trop chères, qui imposent leurs prix en jouant aussi bien sur des campagnes de publicité qu’elles sont les seules à pouvoir s’offrir ou à force “cadeaux” auprès des hôteliers ou restaurateurs, sur une plage ou dans une discothèque. On est loin de l’expression du terroir… Entre un grand Champagne de vigneron et certaines cuvées de base du négoce, au même prix, il y a une sacrée différence qualitative !