Petits rendements, terroirs exceptionnels, cépages spécifiques… On ne peut que s’enthousiasmer pour ces grands vins charnus et typés qui se partagent ces territoires exceptionnels avec d’autres appellations savoureuses (Beaumes-de-Venise, Vacqueyras…) bénéficiant d’un remarquable rapport qualité-prix-typicité, chaque appellation ayant sa propre hiérarchie.
On déguste également des blancs rares et savoureux (Condrieu, Ermitage, Saint-Joseph et Châteauneuf-du-Pape), mais aussi en Ventoux comme en Côtes-du-Rhône, issus de raisins (Grenache blanc, Roussane, Clairette, Viognier), qui se plaisent à merveille dans ces sols pauvres, exceptionnels pour la vigne qui doit chercher sa nourriture en profondeur.
Les vins du Rhône et leurs appellations (environ 70 300 ha)
RIVES DROITE ET GAUCHE SEPTENTRIONALES
– Côte-Rôtie
Le vignoble s’étend sur trois communes (Ampuis, Saint-Cyr-sur-le-Rhône, Tupin-et-Semons), sur la rive droite du Rhône, à 7 km en aval de Vienne, sur des terrasses granitiques très escarpées couvertes d’une couche silico-calcaire en Côte blonde, d’argile et oxyde de fer en Côte brune. Le climat est continental modéré, sec et chaud l’été, avec des pluies régulières les autres saisons. Vins rouges, issus de Syrah (80 % minimum) et Viognier. Environ 230 ha de vignobles en gradins sur des pentes de 40 %, et divisé entre :
– La Côte brune (sol argileux de couleur plus foncée) donnant des vins rouges très fermes de lente évolution et de grande longévité (Vaillères, Côte Rosier, Turque, Pommière, Chevalière, Côte Boudin).
– La Côte blonde (sol plus léger) donnant des vins plus souples (La Mouline, Châtillonne, Grande Plantée, Grands Cols).
– Condrieu
Sept communes sur trois départements : Rhône, Loire et Ardèche sur la rive droite du Rhône. Les sols s’étendent sur les versants granitiques abrupts dominant le fleuve, ne permettant pas la mécanisation. Le climat continental modéré est sec et chaud l’été, avec des pluies régulières les autres saisons. Le vignoble est planté en gradins, de même apparence que la Côte-Rôtie, montant cependant moins en altitude. Cépage : Viognier exclusivement. Vinification : foulage léger, pressurage, titre alcoolique volumique naturel minimum 11%, élevage en barriques de chêne ou en cuves.
– Hermitage
Vins rouges (Syrah, puis Marsanne et Roussane, jusqu’à 15 % maximum), et blancs (Roussane et Marsanne). L’appellation est reconnue par décret du 4 mars 1937. Parcelles délimitées sur les communes de Tain-l’Hermitage et de Crozes-Hermitage. 75 % des vins sont rouges et proviennent du secteur ouest de la colline avec des sols granitiques, schisteux ou argilo-calcaires. Les vins rouges sont de couleur très foncée, rubis, au nez de violette et d’aubépine, tanniques et charpentés, denses, riches et élégants, parfois époustouflants. Les blancs sont charnus, fins, richement bouquetés, très racés.
– Crozes-Hermitage
Vins rouges (Syrah) et blancs (Marsanne et Roussane). L’appellation (1 310 ha) est reconnue par décret du 4 mars 1937, dont les parcelles sont délimitées sur les communes de Serves, Érôme, Gervans, Larnage, Tain-l’Hermitage, Crozes-Hermitage, Chanos-Curson, Beaumont-Monteaux, Mercurol, La-Roche-de-Glun et Pont-de-l’Isère. Les vins sont assez bouquetés, aux arômes de fruits rouges. La variété des terroirs (granitiques, argilo-calcaires ou sablo-argileux) et les méthodes de vinification conduisent d’ailleurs à des différences de qualité selon les propriétaires.
– Saint-Joseph
Vins rouges (Syrah, principalement) et blancs (Marsanne et Roussane). Les vins rouges sont flatteurs, séveux, charnus, soyeux, de belle teinte rubis, marqués par un arôme intense de cassis, de longévité moyenne. Les vins blancs sont très parfumés, au goût de pêche. Superficie en production : 1 000 ha environ, rendement maximum : 40 hl/ha.
– Cornas
“Terre brûlée”, en celte. Vins rouges exclusivement issus de Syrah. L’appellation est reconnue depuis 1938 (100 ha). Les vignes sont exploitées sur des terrains abrupts, à la limite sud de l’appellation Saint-Joseph, sur un sol mélangé de granits, de sables et de calcaires, dans un microclimat très particulier. C’est un très vieux vignoble dont l’implantation remonte au moins aux Gallo-Romains, déjà célèbre sous Charlemagne et vanté par Saint-Louis et Louis XV.
– Saint-Péray
Vins blancs tranquilles et mousseux, issus de Roussane et Marsanne. Appellation reconnue par décret du 8 décembre 1936 (53 ha). Une très ancienne célébrité qui remonte à Pline et à Plutarque, et a connu son apogée au xixe siècle avec les rois et les empereurs de France, d’Angleterre et de Russie, suivis par leurs courtisans et les gens de lettres, sans oublier Wagner.
– Die
La mousse de la Clairette de Die s’obtient par la fermentation naturelle, en bouteilles, du moût de raisin. Sans adjonction de sucre ou de liqueur naît un vin naturellement effervescent et léger en alcool (7-8°). Brillante et dorée, elle doit toute son originalité aux arômes des cépages Muscat (75 % minimum) et Clairette que la méthode dioise ancestrale permet d’exhaler. La Clairette de Die, vin naturellement fruité à base de Muscat blanc à petits grains, s’élabore grâce à la méthode dioise ancestrale tandis que le Crémant de Die, vin brut issu du cépage Clairette, choisit la méthode traditionnelle pour prendre mousse.
– Château-Grillet
Vin blanc issu du Viognier, planté sur 2,5 ha sur des parcelles des communes de Vérin et de Saint-Michel-sur-Rhône. L’appellation est reconnue par décret du 8 décembre 1936. Une seule propriété le produit. Bercé par un microclimat, c’est un vin sec, à la fois capiteux et souple, à l’odeur de musc.
RIVES DROITE ET GAUCHE MÉRIDIONALES
– Beaumes-de-Venise. Le vignoble de l’appellation s’étend sur les communes de Beaumes-de-Venise, Suzette, Lafare et La Roque-Alric, dans le département du Vaucluse. Les sols sont composés de calcaires tendres, parsemés de zones gréseuses, de mollasses sableuses. Ils sont tous légers et peu caillouteux. Le climat est méditerranéen, chaud, protégé du mistral par le relief. Pline l’Ancien y fait allusion dans son Histoire naturelle. Mais c’est au xviie siècle qu’il devient célèbre grâce à l’importation du Muscat qui est à l’origine du vin doux naturel (AOC dès 1945). Depuis quelques décennies, les vins rouges et rosés affirment leur réputation. Beaumes-de-Venise est le plus récent des CDR-Villages ayant été classés en 1979.
– Cairanne. Les vins sont tanniques et alcoolisés lorsqu’ils proviennent des garrigues aux sols pauvres qui s’étendent au pied du village, et plus fins s’ils sont produits sur les pentes d’argile, au nord-est de Cairanne. Les sols sont des terres rouges sur grès, des terrasses argileuses et des sols squelettiques dont beaucoup de mollasses sableuses. Le climat est de type méditerranéen. Le vignoble se développa particulièrement au Moyen Âge, sous l’influence des templiers puis des hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem. Cairanne a été consacré CDR-Villages en 1953.
– Châteauneuf-du-Pape. L’aire d’appellation (3 200 ha) comprend Châteauneuf-du-Pape et déborde sur une partie des communes avoisinantes de Bédarrides, Courthézon, Sorgues et Orange. Les sols, plus ou moins profonds, très caillouteux, sont constitués pour l’essentiel de gros quartz roulés mélangés à de l’argile rouge sableuse. Ces gros galets roulés, amoncelés autrefois par le glacier du Rhône, fournissent à la vigne des conditions exceptionnelles de maturation. C’est le secteur le plus sec des Côtes du Rhône ; le vent dominant est le mistral, l’ensoleillement est de 2 800 heures par an, la chaleur emmagasinée par les cailloux dans la journée est restituée la nuit, provoquant un “effet de four”. Les plus anciennes données historisques du vignoble remontent aux premiers papes d’Avignon. Clément V, précédemment évêque de Bordeaux, y possédait une vigne dénommée par la suite “Pape-Clément” ; Jean XXII et ses successeurs avaient, eux, fait de “Châteauneuf” leur résidence champêtre. L’autre grande particularité de ces vins réside dans leur encépagement, constitué par 13 plants. Les vins blancs offrent un bouquet floral duquel s’échappent des parfums de fleur de vigne, de lis ou de narcisse. Les vins rouges sont de couleur intense, puissants, de garde.
– Gigondas (1 200 ha). Appellation d’origine contrôlée datant du 6 janvier 1971. Cépages autorisés : pour les rouges, le Grenache noir (80 % maximum), la Syrah et le Mourvèdre (minimum 15 %); pour les rosés, Grenache noir (60 % maximum) et Cinsault (15 %). Gigondas est situé au pied des Dentelles de Montmirail dans un site de très grande beauté et de peuplement fort ancien. Le nom vient de “jocaunditas” (joie), nom donné par les Romains qui avaient fondé ici un camp de repos militaire. Les vins sont fruités, puissants, d’une belle couleur pourpre, corsés, charpentés, séveux, racés, avec des notes de prune, de réglisse et des parfums de sous-bois.
– Lirac. Vins rouges, rosés et blancs produits sur 770 ha à Lirac, Roquemaure, Saint-Laurent-des-Arbres et Sainte-Geneviève-de-Comolas. Appellation d’origine contrôlée datant du 14 octobre 1947. Cépages autorisés : pour les blancs, la Clairette (33 % minimum), le Bourboulenc, l’Ugni blanc, le Maccabéo, le Grenache et le Picpoul (25 % maximum pour chacun d’eux) ; pour les rouges et les rosés, le Grenache (minimum 40 %), le Cinsault, le Mourvèdre et la Syrah (60 % maximum) et le Carignan (10 % maximum). Des terrains variés : grès, sables, graviers sur fond calcaire, galets roulés, sols propices à des vins frais et légers.
– Rasteau. Le vignoble (950 ha) s’étend sur la plupart des terres du village, dans le département du Vaucluse, sur des sols bruns et calcaires, des sols squelettiques sur marnes et des sols rouges sur grès. Le climat est de type méditerranéen, exposition sud des coteaux, légèrement protégés du mistral. Si le vignoble est très ancien, Rasteau doit sa première renommée, officiellement reconnue, à ses vins doux naturels rouges et dorés (22 ha) issus du Grenache, qui furent classés AOC après 1944. Rasteau a été consacré CDR-Villages en 1966 pour ses vins rouges. Les rosés et les blancs sont plus récents, vinifiés depuis une dizaine d’années. Une étape obligatoire pour les vins rouges comme pour les vins doux naturels.
– Tavel (910 ha). Vins rosés, dont l’appellation d’origine contrôlée date du 15 mai 1936. Cépages autorisés : le Grenache, la Clairette blanche et rose, le Picpoul, le Bourboulenc, le Mourvèdre, la Syrah, le Carignan (10 % maximum) et le Cinsault (15 % minimum). Le Tavel fait merveille avec les entrées de préparation épicée et avec les sauces accompagnant crustacés, volailles, viandes blanches.
– Vacqueyras. Le vignoble, AOC depuis 1990, s’étend sur quelque 1 410 ha et produit essentiellement des vins rouges (96 %). Les cépages sont le Grenache, la Syrah, le Mourvèdre et le Cinsault. Les vins blancs sont issus des Clairette, Grenache blanc, Bourboulenc, Roussanne, Marsanne et Viognier.
– Vinsobres. Le vignoble s’étend autour de Vinsobres (583 ha), sur 7 km en coteaux, dans le département de la Drôme. Les sols sont des marnes caillouteuses et sableuses en coteaux, et des alluvions quaternaires caillouteuses en terrasses. Vinsobres a été classé CDR-Villages en 1957, puis AOC?en 2006.
– Côtes-du-Rhône-Villages
Plusieurs villages peuvent accoler leurs noms respectifs à celui de l’appellation générale. Issus de terroirs différents tenus à des rendements limités, orientés différemment vis-à-vis du soleil, les CDR-Villages ne se ressemblent pas. On peut les diviser en deux groupes : les vins légers, fruités, tendres, assez rapides à boire et exploités dans le Gard, la Drôme, et dans son enclave vauclusienne ; les vins généreux, issus surtout du Vaucluse, plus puissants et charpentés, de meilleure garde.
– Chusclan (Gard). Commune célèbre pour son vin rosé, issu de Grenache et de Cinsault, assez proche du Tavel. Les rouges sont légers.
– Laudun (Gard). Si les blancs sont classés parmi les meilleurs des Côtes-du-Rhône méridionaux, les vins rouges sont aussi fort bien faits, bouquetés et de belle structure. Il faut les boire jeunes.
– Saint-Gervais (Gard). Rouges surtout, certains sont tanniques et capiteux, si la proportion de Syrah est importante.
– Rochegude (Drôme). Proche de Bollène et élevée à l’appellation “Villages” en 1966, cette commune, encerclant un piton dominé par un fort beau château, donne des vins rouges issus principalement de vendanges égrappées de Grenache et de Cinsault. Les vins sont assez légers.
– Rousset-les-Vignes (Drôme). De bons vins rouges provenant des terrains sablonneux et graveleux, colorés et fruités.
– Roaix et Séguret (Vaucluse). Des vins légers ou corsés.
– Sablet. Le vignoble est tout entier contenu dans la commune, contigu à celui de Gigondas au nord de la Côte de Montmirail, dans le département du Vaucluse. Les sols sont sableux, d’argiles rouges décalcifiées, de cailloutis de dimensions variées et de grès rouges. Le climat est méditerranéen modifié par le mistral. Sablet a été classé CDR-Villages en 1974.
– Saint-Maurice-sur-Eygues (Drôme). Rouges issus principalement du Grenache planté sur les sols secs et calcaires, corsés.
– Saint-Pantaléon-les-Vignes (Drôme). Proches des vins de Rousset-les-Vignes, corsés et fruités, à forte proportion de Grenache.
– Valréas (Vaucluse). Commune située dans “l’enclave des papes”, à l’intérieur de la Drôme, qui jouit de sols argilo-calcaires avec galets roulés. Rouges structurés et d’un fruité évoquant le cassis.
– Visan (Vaucluse). Un autre vieux vignoble de l’enclave des papes, planté sur un sol argileux exposé à des étés torrides. Vins rouges attirants, aussi robustes qu’élégants, et de bonne garde.
Côtes-du-Rhône
L’AOC s’étend le long du Rhône sur quelque 42 000 ha, 163 communes et 6 départements : la Loire, le Rhône, l’Ardèche, la Drôme, le Vaucluse et le Gard, ces trois derniers couvrant la plus grande partie. La surface moyenne des exploitations se situe entre 15 et 2 ha. Les vins rouges représentent 96% des volumes, les vins blancs et rosés 2% chacun. 1 610 caves particulières assurent 35 % de la production et les caves coopératives, 65%.
Ventoux
Une AOC depuis 1973 (5 770 ha) très proche, géographiquement et qualitativement, de celle des CDR. Dans les trois couleurs (80% de rouges), de très bons vins, des cépages typiques et un terroir.
Lubéron
Là aussi, sur près de 3 360 ha, quelques propriétaires élèvent régulièrement d’excellents vins, rouges, rosés et blancs (mais surtout rouges). Les rouges et les rosés sont composés à partir de Syrah et de Grenache noir, complétés de Mourvèdre, et de Cinsault.
La Vallée du Rhône à table
– Châteauneuf-du-Pape. Des rouges riches et charpentés, très parfumés, qui sentent la garrigue et les fruits surmûris, et s’apprécient sur le gibier (sanglier, chevreuil, lièvre) ou avec les truffes. Les blancs sur une cuisine riche.
– Cornas et Côte-Rôtie. De grands vins rouges intenses et complexes, concentrés au nez comme en bouche, d’excellente garde, qu’il faut savoir attendre et déguster sur des plats épicés.
– Côtes-du-Rhône et CDR-Villages. Dans leur jeunesse, les rouges vont parfaitement avec les viandes blanches ou les volailles (pigeonneaux). Plus vieux, ils méritent un chou farci, une daube et du gibier (perdrix). Les rosés “collent” aux terrines et aux poissons grillés, et les blancs à une escalope panée ou à un sandre au beurre blanc.
– Gigondas, Rasteau, Vinsobres. Le vin est puissant au nez comme en bouche, ferme, d’excellente garde et se marie aussi bien avec un gigot à la ficelle ou une selle d’agneau qu’avec des mets plus riches comme une daube ou le gibier.
– Hermitage et Saint-Joseph. Idéal sur une viande rouge ou de l’agneau quand ils sont jeunes, puis, à maturité, avec un lièvre à la royale ou un salmis de colvert. Les blancs, suaves et onctueux, sur une blanquette ou un saumon grillé.
Les fêtes du vin
– Vers le 20 janvier : à Orange (Vaucluse), concours de dégustation
des vins nouveaux dans les grottes
du théâtre antique.
– Vers le 25 avril : à Châteauneuf-du-Pape (Vaucluse), fête de la Saint-Marc (patron du village).
-Vers la fin avril : à Tavel (Gard), fête de saint Vincent (patron des vignerons).
– Courant mai : à Vacqueyras (Vaucluse), fête des Côtes-du-Rhône-Villages.
– Vers juillet-août : à Orange (Vaucluse), exposition permanente dans les grottes du théâtre antique des vins des CDR.
– Vers le 20-25 septembre : à Châteauneuf-du-Pape (Vaucluse), ban des vendanges.
– Vers la mi-novembre : à Vaison-la-Romaine (Vaucluse), dégustation des CDR primeurs (nouveaux).
L’histoire des vins de la Vallée du Rhône
Les moines cisterciens de l’abbaye d’Aiguebelle s’intéressèrent aux vins de Gigondas et de Vacqueyras dès 1137, jusqu’à la Révolution pendant laquelle fut détruite l’abbaye. À côté, l’origine du Châteauneuf-du-Pape remonte au pape Clément V. Celui-ci s’était fait construire une habitation de plaisance, située suffisamment loin de la résidence papale d’Avignon pour décourager les importuns d’y venir. Cette habitation fut achevée par Clément VII. Ce fut le Châteauneuf par opposition à l’ancien château de la cour pontificale. Lorsque les papes rejoignirent définitivement leur résidence italienne, Avignon leur envoya les vins récoltés dans la région. Sur la rive droite du Rhône : la Côte-Rôtie, vignoble fort ancien, réparti en “Côte brune” et “Côte blonde”. Ces dénominations seraient un rappel au souvenir d’un notable d’Ampuis : le sieur Maugiron. Celui-ci aurait partagé ses terres entre ses deux filles : l’une brune, la seconde blonde. Un peu plus loin, Condrieu ou “Coin du ruisseau”. Son histoire gardera les traces de son gué et de son port où étaient recrutés les mariniers. Ceux-ci naviguaient entre royaume et empire. Sous Charlemagne, en effet, le Rhône servait de frontière entre la rive droite ou “royaume” et la rive gauche ou “empire”. On retrouve au IXe siècle la présence des moines : des bénédictins auraient, en effet, gagné Cornas et Saint-Péray en échangeant un dîner où le plat principal était un gros poisson du pays. Bacchus et, par lui, la vigne et le vin, était fortement glorifié sur les rives du Rhône. De nombreuses statues dédiées au dieu du vin ont été trouvées parmi les ruines romaines.