Depuis l’accession à son indépendance, en 1962, le pays (je connais, j’y suis né) a pratiquement perdu sa production de vins, en tant que telle, même si celle-ci semble revenir.
Pourtant, la culture de la vigne ne date pas d’hier, tant au travers des raisins de table (le Muscat), qu’à celui des vins de dessert destinés à la Rome antique.
Pour mémoire, l’Algérie a été l’un des plus gros exportateurs de vins de la planète, sous la colonisation française. Mon propre arrière- grand-père envoyait ses vins rouges aussi bien en Bourgogne qu’à Bordeaux, où ils se faisaient un malin plaisir de venir conforter certaines appellations. La preuve était faite que les vins étaient bons : à la fois corsés et colorés, très parfumés, ils apportaient charpente et persistance aromatique, et c’était très bien ainsi.
Aujourd’hui, on goûte toujours de bons vins dans le pays, qui proviennent principalement des provinces d’Alger et d’Oran, bénéficiant de l’Appellation d’Origine Garantie (AOG).
Les meilleurs rouges et rosés (Carignan, Grenache et Cinsault, Mourvèdre, Pinot noir, Syrah et Cabernet) sont faits sur les Coteaux de Tlemcen et ceux de Mascara (excellents rouges intenses et riches), la région de Dahra (jolis vins rosés), puis celles de Aïn-Bessem Bouira et de Médéa, où plusieurs rouges sont vraiment très réussis, puissants et souples à la fois.
Les bons blancs (Clairette, Muscat, Ugni blanc), de qualité moins homogène, se goûtent surtout près de Mascara.