Historiquement, des vignobles prospéraient en Angleterre dès l’an 730. Après la conquête normande, la viticulture continua de s’étendre dans le Pays de Galles et l’Essex, sous l’impulsion des monastères comme en Allemagne (confer chapitre L’histoire des vins européens), et il fallut attendre le XVe siècle pour parler d’un déclin réel de la viticulture, dû (déjà) à l’importation massive des vins français. La renaissance de la viticulture britannique (elle était largement répandue au Moyen Age) a pris corps lentement dans les années cinquante, s’accélérant rapidement dans les années soixante-dix.
Quelques centaines de propriétaires ont donc planté des vignobles, généralement de quelques hectares. On compte désormais plus de 400 hectares de vignobles principalement dans le sud de l’Angleterre et au Pays de Galles, à hauteur de Birmingham (Kent, Sussex, Essex, Suffolk…), étendus sur des sols qui s’échelonnent du calcaire à la craie, en passant par l’argile ou le sable.
Qu’on le veuille ou non, la fraîcheur du climat, les pluies (elles ne sont pas rares au pays de Shakespeare), des étés et des automnes difficiles, ne facilitent pas réellement la culture de vignobles de qualité, même si certains spécialistes nous chantent les louanges de la chaleur du Gulf Stream.
Les producteurs ont tout naturellement porté leurs efforts sur des cépages blancs, à rendement important, dont un bon nombre d’origine allemande (Müller-Thurgau, Seyval blanc, Reichensteiner, Madeleine Angevine, Scheurebe, Schönburger, Bacchus…), qui s’adaptent mieux, si je puis dire, à une maturation précoce et à une fâcheuse tendance à la pourriture. Une préférence pour les deux premiers, qui possèdent un style qui leur est propre.
A noter que la mention “vin britannique” (ou “British wine”, à ne pas confondre avec celle de “vin anglais” ou de “vin gallois”) s’applique à des vins de bas de gamme le plus souvent issus de jus de raisin concentré d’importation, auquel on rajoute de l’eau…