Dans le Médoc, les terroirs signent les vins : graves garonnaises à Saint-Julien, quartz et cailloux roulés à Saint-Estèphe, croupes de graves maigres à Pauillac, graviers et cailloux à Margaux, formation caillouteuse mêlée de sable et d’argile en Médoc… Mais, vous le savez, il est parfois bien difficile aujourd’hui de retrouver cela, tant certains crus sont “lissés” par des vinifications sophistiquées. C’est d’autant plus dommage que ces terroirs ont une réelle influence et pourraient de nouveau signer de vrais grands vins racés. Il manque aussi des figures légendaires dans la région, qui n’ont pas été remplacées.
La médaille à son revers : leur réussite à l’export se mêle à une image dégradée en France de certains grands crus de Bordeaux, tant les consommateurs ne s’expliquent pas leur prix et ont tendance à rechercher dans d’autres régions des vins avec plus de personnalité. Cela est dommageable pour tous les autres vignerons bordelais qui proposent des vins avec un véritable rapport qualité-prix-plaisir exceptionnel. ceux-là, ils sont dans le GUIDE !
A Pomerol comme à Lalande-de-Pomerol, là encore de nombreux vins atteignent cette année la hiérarchie des Premiers Grands Vins, notamment dans l’appellation Lalande-de-Pomerol. Mené par le mythique Petrus, où nous avons une nouvelle fois été émerveillé par la race de ce vin majestueux, on trouve les vins les plus chaleureux de la région bordelaise, où les senteurs de truffe se mêlent à la mûre, à la cannelle, à la cerise ou à la réglisse, la chair s’associant à une texture dense, ample, veloutée, le tout donnant des vins que les propriétaires élèvent à leur image, chaleureuse.
A Saint-Emilion, Il y a également des nouveautés dans le Classement. En effet, la dérive du Classement “officiel“ qui s’intéresse de moins en moins au terroir et poursuit son chemin vers une reconnaissance des prix (de la frime ?). Comment expliquer que des crus accèdent à la plus haute place quand on connait ce qui distingue leurs territoires à celui, notamment d’Ausone, certainement le plus grand vin racé de la région ? Eh oui, il y a des différences entre les sols de calcaire à astéries qui signent une très grande finesse, et ceux des alluvions sableuses…
Vous pouvez aussi simplement vous promener pour comprendre l’importance des sols. Ou procurez-vous l’exceptionnelle carte de Van Leuween, que nous avions publié en son temps dans Millésimes, aujourd’hui “interdite” de publication. Pour quelle raison ?
Franchement, il y tant de vins de l’appellation qui se prennent pour un Côte-Rôtie (le terroir en moins), à force de concentration, d’élevage surdimensionné en fûts neufs… Où est la distinction ? Où est la fraîcheur ? On déguste ces vins sans avoir la moindre envie de les boire. Restez fidèles aux vignerons humbles qui savent qu’un Saint-Emilion, c’est d’abord l’élégance !
Et puis, il y a ces “satellites”, les Montagne, Puisseguin, Lussac et Saint-Georges, marqués le plus souvent par des sols de calcaire à astéries (le top) ou de molasses du Fronsadais, où l’on est régulièrement sous le charme de ces vins remarquables, dominé par le Merlot et une fraîcheur en bouche certaine, de grande évolution également, dont la plupart sont au même niveau qualitatif, voire bien meilleurs que des Saint-Emilion Grands Crus Classés (toujours selon ce “classement” officiel), mais à des prix divisés par 3, 4 ou 5… Quelques-uns des plus beaux rapports qualité-prix-plaisir du bordelais se trouvent ici.
Dans les Graves, la majeure partie des vins en tête de notre Classement, bénéficient aussi d’un formidable rapport qualité-prix. Bien sûr, les territoires signent des vins de qualité et de style différents à Portets, Castres, Beautiran, Podensac ou Landiras, et c’est tant mieux !
En Pessac-Léognan, où les sols sont très diversifiés, on peut élever, à la fois, de grands vins rouges et blancs secs. On cherche, sans la trouver, une réponse légitime à certaines notoriétés qui ne semblent pas ou plus justifiées, notamment quand on accède à des prix exagérés. Et puis, là encore, on ne fait pas les mêmes vins sur des croupes graveleuses et des sols sableux.
Dans les appellations de Côtes, selon les expositions, les sols, la complémentarité des cépages (Merlot souvent prépondérant), on peut en effet passer du très beau au très simple. De Saint-Vivien-de-Blaye ou Saint-Paul-de-Blaye, de Tauriac à Baurech, de Saint-Magne-de-Castillon à Gabarnac, les meilleurs signent de beaux vins de caractère, puissants ou soyeux, vifs ou suaves, en rouges comme en blancs, et à des prix très abordables.
En Bordeaux et Bordeaux Supérieurs, contrairement à ce que vous pourriez croire, les terroirs ont une réelle incidence sur la qualité des vins ! Et des vignerons passionnés qui savent mettre en avant leurs sols (exception faite des palus) élèvent des vins supérieurs à des crus d’appellations beaucoup plus chères et renommées.
En Liquoreux, Sauternes en tête, l’équilibre géologique et climatique en fait un milieu naturel idéal pour cette fascinante biologie qu’est le botrytis cinerea. Ces vins rares, du plus liquoreux au plus fin, dont les prix sont largement justifiés quand on connaît les efforts des propriétaires, méritent toujours d’être appréciés tout au long du repas, et pas uniquement à l’apéritif ou sur les desserts (pour avoir des idées d’accords : www.ideevins.com). Bien sûr, on boit de moins en moins ces vins, et le manque d’une communication pour séduire les consommateurs, ne va pas dans le meilleur sens.
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Du plus grand au plus modeste, voici les vignerons talentueux et passionnés de toute la région bordelaise !
PRIX D’HONNEUR
PRIX D’EXCELLENCE
SATISFECITS
Eric et Sandrine Bordon (Petit Bouquey) Marie-Christine Labouille (Haut Guillebot) Bertrand Lacampagne (Reys) François Landais (La Caderie) Marie-Véronique Laporte (Donissan) Mariya Peregudova (Maison Noble Saint Martin) Vignobles Pilotte-Audier (Grace Dieu Menuts) Dominique et Jean-François Quenin (Pressac) Famille Regaud (Tuilerie du Puy) Famille Simon (Graves d’Ordonneau) |