On le répète depuis bien longtemps : le Classement “officiel” de Saint-Émilion est une bonne blague. Il fallait attendre la décision d’Ausone (qui refuse dorénavant d’entrer dans ce jeu) pour que ce que nous avons toujours dit devienne l’évidence.
Qui ne connaît pas les terroirs ne peut pas comprendre : Ausone, historique et vrai Premier GCC A, perché sur son monticule a été “rejoint” par d’autres vins (sont pas dans le Guide, ne les cherchez pas).Un vrai tour de magie. La pilule pour faire passer cela : le terroir n’aurait plus beaucoup d’importance mais l’argent et les relations publiques, et les bonnes grâces de certains, seraient devenus les critères !
Vous allez donc trouver des vins dans cette appellation dont les prix frisent l’insolence : 90 €, 150 € et beaucoup plus…quand d’autres, à plaisir et qualité semblables se situent entre 20 et 45 €. Pourtant, les sols ont une grande importance, et leur hétérogénéité est flagrante : le stress hydrique qui en découle est la signature des vins.
Nous ne pouvons que vous inciter à lire la thèse de Cornelis Van Leeuwen et à admirer sa carte des vignobles de Saint-Émilion… Le reste, c’est du vent.
Pour les millésimes, voir la Vintage Code.
Le Classement regroupe les vins dégustés et sélectionnés cette année dans le Guide
LES VIGNERONS DE L’ANNEE
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Pour mémoire : ici, quelque 1 000 crus s’échelonnent du Premier Grand Cru classé à la simple AOC Saint-Émilion, en passant par le Grand Cru classé et le Grand Cru (5 400 ha environ). Voici ce qu’il faut retenir :
– Le secteur le plus simple à définir, historiquement et géologiquement, c’est celui du plateau qui culmine à quelque 100 m d’altitude, caractérisé par des coteaux et des pentes aux expositions variées et aux sous-sols tout aussi variés (dépôts marins et continentaux, calcaires marins à astérie, molasse…), qui font la diversité de son terroir et la typicité de chaque cru. C’est le territoire du château Ausone qui domine la côte de Saint-Émilion en regardant la plaine, issu d’un sous-sol de molasses et de sables éoliens.
– Le deuxième secteur est celui qui se rapproche de Pomerol. Ici, les châteaux possèdent leur propre personnalité, et les sols sont des graves profondes, plus ou moins riches en argiles, en silices et en sables selon les sols, en alios en sous-sols.
– Le dernier secteur s’étend sur la plaine de la Dordogne, autour de Libourne (les sables), des communes de Vignonet et de Saint-Sulpice-de-¬Faleyrens, des territoires issus de formations alluviales qui se trouvent de l’autre côté de la nationale Libourne-Castillon, où les sables sont également omniprésents, avec des graviers. On y fait généralement des vins plus souples, l’exception confirmant bien évidemment la règle.