– CE QU’IL FAUT SAVOIR SUR LES VINS DU MEDOC POUR NE PAS SE FAIRE AVOIR

Gare aux dégustations organisées par des « chroniqueurs » qui se font un malin plaisir de mélanger un grand cru du Médoc avec un petit vin du nouveau monde (ou français), n’hésitant pas à comparer ce qui ne l’est pas : un vrai grand vin typé qui se dévoile dans le temps et un autre facile à boire, charmeur dans l’instant et « putassier » à souhait.

Si les vins du Médoc sont réputés, ce n’est pas pour être des vins intouchables à cause de leur prix ou des micro-cuvées qui n’existent que pour rafler de bonnes notes à des concours et ne correspondent plus à la grande tradition médocaine. Ces pratiques sont une honte pour la majorité des grands vins de la région, qui sont des vins souvent fermés dans leur jeunesse, typés par leur terroir, et qui demandent d’évoluer dans le temps pour s’exprimer, en fonction de chaque millésime, respectant ainsi la nature. La force du terroir est la base de tout. Les autres sont sans intérêt…

LES VRAIES GRANDES VALEURS SÛRES

Du plus grand des grands vins au plus modeste, ici, les propriétaires maintiennent une identité forte : intrinsèquement, un Margaux n’a rien à voir avec un Pauillac (ni même avec un autre Margaux, tant les sols sont différents dans l’appellation), un Moulis doit refléter l’élégance quand c’est la structure qui signe un Saint-Estèphe… Les terroirs font les vins ! Pas besoin de tricher avec des manipulations œnologiques ou des élevages qui abrutissent les vins. Nul besoin non plus de prix extravagants, puisque l’on se fait plaisir dans une gamme cohérente et accessible.

Voici ceux qui élèvent donc les véritables grands vins médocains, ceux qui ont une “âme”, de l’élégance, un véritable potentiel d’évolution, et ont signé plusieurs millésimes formidables : les 2010 et 2009, grandissimes, les 2011, 2008, 2006, 2004 et 2002, la plupart formidables aujourd’hui, un 2007 savoureux, un 2005 chaleureux.
Le 2013, très difficile, est rarement réussi, uniquement dans de rares crus, classés ou non, notamment ceux que vous retrouvez dans MILLESIMES ou le GUIDE.
Grands coups de cœur pour LascombesHaut-Marbuzet, les deux passant en sommet, comme Clauzet, où le rapport qualité-prix-plaisir est à un bien haut niveau, par rapport à d’autres crus plus connus (et c’est ce qui compte : vendre cher n’est pas “le” gage de qualité); Latour à confirmé que c’est le plus grand vin du médoc, et de loin !
Mouton-Rothschild et Clerc Milon sont de grands vins de Pauillac, puissants et savoureux, comme Pichon Comtesse, régulièrement formidable, et Montrose, toujours très racé.
En Premiers Grands Vins, toujours à Pauillac, dominent Grand-Puy Lacoste et Batailley, deux très grands Pauillac, très typés, différents, et c’est parfait comme cela.

Dans une palette exceptionnelle, toutes appellations du Médoc confondues, les valeurs sûres sont toujours La GalianeFourcas-Dupré, Desmirail, La Peyre, Lamarque, Maucaillou, Fonbadet, Fontesteau, Tour du Roc, Le Merynieu, Bourdieu,  les crus de la famille Lapalu, Hourbanon, Souley Sainte-Croix, Esteau, Pomys, Saint Ahon, Hourtin-Ducasse, Panigon, Plantier Rose, Doyac, Le Meynieu, Coudot, Loirac, HennebelleBrousteras, La BridaneDavid, Cartujac, Saint-Hilaire, Bois Carré, Devise d’Ardilley, Chalet de Germignan, Pontac-Gadet, Lestage-Darquier, Coudot

LE CLASSEMENT

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PREMIERS GRANDS VINS CLASSÉS

CATEGORIE A
Priorité à la puissance
LATOUR (Hors Classe)
MOUTON-ROTHSCHILD

GRAND-PUY-LACOSTE
MONTROSE
PICHON-COMTESSE

CLERC-MILON
(LYNCH-BAGES)

CATEGORIE B
Priorité à l’élégance
BATAILLEY
LASCOMBES

BRANE-CANTENAC
CLAUZET
HAUT-MARBUZET
(LÉOVILLE-BARTON)

DEUXIÈMES GRANDS VINS CLASSÉS

CATEGORIE A
Priorité à la puissance
BEAU SITE
(CALON-SÉGUR*)
FONBADET
LA GALIANE
HAUT-BATAILLEY
TRONQUOY-LALANDE*

DAVID
ESTEAU
FONTESTEAU*
HOURTIN DUCASSE*
LESTAGE-DARQUIER
LE MEYNIEU*
LA PEYRE
SAINT-HILAIRE

BOIS CARRÉ*
BROUSTERAS
CAMBON LA PELOUSE*
COUDOT
LAMOTHE-CISSAC
HENNEBELLE
LOIRAC*
LES MOINES*
(ROSE BRANA)
TEMPLE DE TOURTEYRON

AGASSAC
GORRE
GRAVES DE LOIRAC*
LAGNEAUX*
LAGORCE BERNADAS
RAUX*

(FOURCAS-HOSTEN)
(GRAND-PUY DUCASSE)
PONTAC-LYNCH

CATEGORIE B
Priorité à l’élégance
CANTENAC-BROWN*
BRIDANE
DESMIRAIL*
FOURCAS-DUPRÉ
MAUCAILLOU

LE BOURDIEU
DOYAC
LAMARQUE
PATACHE D’AUX
MAYNE LALANDE
PANIGON
PETIT BOCQ
PLANTIER ROSE
POMYS*
SAINT-AHON
SOULEY-SAINTE-CROIX
TOUR-DU-ROC*
VILLEGEORGE

(MONGRAVEY*)
CARONNE-SAINTE-GEMME
CROIX du TRALE
DEVISE D’ARDILLEY*
HOURBANON*
REYNATS
(TALBOT)

ESCOT*
LUSSAN
SENILHAC*
VITICULTEURS FORT MEDOC

LES MARCEAUX*
MOULIN ROUGE

TROISIÈMES GRANDS VINS CLASSÉS

CATEGORIE A
Priorité à la puissance
CHANTEMERLE*
DOMEYNE
TOUR SIEUJAN

TOUR MARCILLANET

LABADIE
SIORAC

CATEGORIE B
Priorité à l’élégance
DONISSAN*
GRANINS-GRAND-POUJEAUX

FAUGEROUX
LARRIVAUX
LE TEMPLE*

SÉRILHAN
(SIGOGNAC)

IMPORTANT : pour mieux comprendre les Classements

La région du Médoc

Le vignoble s’étend du nord au sud sur quelque 80 km. Protégé de l’océan Atlantique par une importante forêt de pins, bordé par le vaste estuaire de la Gironde, le Médoc jouit d’un microclimat relativement chaud et humide, très propice à la ­culture de la vigne. On y compte huit appellations :

 
– Haut-Médoc

Superficie : 4 680 ha (3 764 en 1990), 27 % du vignoble médocain, 346 viticulteurs dont 195 en coopératives et 151 indépendants.

 
– Listrac

Situé entre Moulis et Saint-Julien, le vignoble de Listrac possède 3 magnifiques croupes de graves pyrénéennes à l’ouest, une croupe de graves garonnaises à l’est et un plateau sur socle calcaire sur la partie centrale qui font la richesse de ce terroir frère de celui de Moulis. Les pentes naturelles favorisent le bon drainage des sols. La relative fraîcheur du climat, liée à la situation ventée et proche de la forêt, favorise la maturation lente et régulière propice aux grands vins. Les croupes graveleuses sont majoritairement plantées de Cabernet-Sauvignon qui donne toute son impétuosité au Listrac, tandis que, sur le plateau calcaire, domine le Merlot dont le fruité et la chair enrobent à merveille ses vins.

– Margaux

À Margaux prédominent les graves garonnaises, sur un plateau central de 6 km de long sur 2 km de large. Au sud-est, le vignoble domine les terres basses de l’estuaire. Son versant oriental est légèrement échancré par des vallons secs qui le festonnent en croupes successives. Les graves de Margaux ont été étalées en nappe par une ancienne Garonne au Quaternaire ancien. De belle taille, elles sont associées à des galets de dimension moyenne qui constituent le plus bel ensemble günzien du Haut-Médoc. C’est sur cette nappe ancienne, qui repose sur un soubassement tertiaire calcaire ou argilo-marneux, que sont installés les meilleurs crus médocains. Beaucoup de graviers et de cailloux, des sols pauvres retenant mal l’eau, une vigne profondément enracinée, toutes les conditions de réussite sont réunies.

– Médoc

Superficie : 5 700 environ ha (4 018 en 1990), 29 % du vignoble médocain, 613 viticulteurs dont 440 en coopératives et 173 indépendants.

 
– Moulis

À mi-chemin entre Margaux et Saint-Julien, l’appellation Moulis prend la forme d’un étroit ruban de 7 km de long, perpendiculaire à la Gironde. On y rencontre des graves garonnaises et pyrénéennes pures à l’argilo-calcaire.

– Pauillac

Pour les gourmets, l’agneau de Pauillac est une chair délicate très recherchée. Ce sont des “laitons”, des agneaux qui n’ont jamais brouté d’herbe ; ils bénéficient d’un label AOC depuis 1985. Si le commerce portuaire est à l’origine de sa prospérité, il a fallu attendre le xviiie siècle et l’abandon du privilège de Bordeaux pour que Pauillac renaisse comme port du vin. Son modelé exceptionnel caractérise le terroir : le nombre élevé et le moutonnement de ses croupes en font une réussite morphologique tout à fait unique. Des conditions très favorables y ont facilité la dissection de la nappe de graves. Ces graves garonnaises, maigres, dont la pauvreté est l’essence même d’une grande richesse, bénéficient d’un drainage naturel très efficace (voir le Classement).

– Saint-Estèphe

L’appellation est située au centre du Médoc, tout près de l’estuaire de la Gironde, équidistante de Bordeaux et de la pointe de Grave. Son sol est caractérisé par la diversité remarquable de la composition de ses couches, conséquence de son modelé accidenté, et un excellent drainage naturel. Partout il est semé de quartz et de cailloux roulés, mêlés à une terre légère et sableuse en surface qui confère aux vins une finesse toute particulière. Quant au sous-sol, il est constitué du fameux calcaire qui affleure à l’ouest de la commune. Des vins très typés, marqués par leur terroir, intenses, du plus grand des grands crus à celui qui sera très abordable.

– Saint-Julien

Le terrain est pratiquement le même sur l’ensemble de la commune. Seule la proximité plus ou moins grande du fleuve peut entraîner quelques variations climatiques. En fait, la nappe de graves de Saint-Julien-Beychevelle prend la forme d’un grand rectangle de près de 5 km de longueur sur 3,5 km de largeur. Et la nappe alluviale est particulièrement bien disséquée en croupes de graves garonnaises du quaternaire ancien.