Jacques Beaujeau exerce son talent au Château la Varière en Anjou et au Domaine de la Perruche à Saumur-Champigny. Il est avant tout convaincu qu’un bon vin ne peut se produire que sur des vignes bien travaillées, c’est pourquoi il vise à maintenir un équilibre écologique du terroir en utilisant des méthodes culturales traditionnelles. “Pour moi, le terroir est un ensemble de différents paramètres : la géologie (calcaire, schistes, graves…), la pédologie (croupe, coteaux, axe d’ensoleillement.. ) et le paysage (bois, bosquet… ). Ces facteurs vont déterminer si la vigne se plaît et donne ce qu’elle a de meilleur. Mon travail de vigneron est d’être à l’écoute de la vigne et d’assurer son parfait équilibre afin qu’elle produise les meilleurs raisins. Mes vignes sont enherbées, cela permet la prolifération des vers de terre qui participent à l’équilibre écologique et les traitements sont limités au strict minimum. Les vendanges sont tardives pour donner aux raisins une maturité optimum. Je suis très attaché au fait de planter le cépage adéquat au terroir. Par exemple, aux Melleresses, en Bonnezeaux, les vignes sont plantées à flanc de coteaux plein sud, les raisins de nos liquoreux sont couverts des brouillards du matin, avant d’être réchauffés par le soleil de midi. La pourriture noble se nourrit, comme il fait chaud l’après-midi, de l’humidité du matin et déshydrate ainsi le raisin, lui donnant une concentration en sucre importante. Nous avons la chance au Château La Varière d’avoir de superbes terroirs (Les Melleresses, les Guerches, la Division, Le Savetier…). Pour les vins rouges, à Brissac, nous avons sur la propriété d’excellents terroirs à Cabernet franc avec de superbes argilo-calcaires. Nous sommes, en Anjou, la seule appellation, à avoir des calcaires (environ 1/3) où est planté le Cabernet franc. Pour le reste, les terroirs sont composés de schistes, d’argiles et de graves où s’épanouit parfaitement le Cabernet-Sauvignon. Géologiquement, le calcaire provient du Bassin Parisien qui est venu se poser sur les schistes du Massif Armoricain. Un terroir qui ressemble assez au Médoc en Bordelais. Nous faisons des cuvées de cépages mais aussi d’assemblages (La Chevalerie et la Grande Chevalerie), des vins très intenses en arômes frais et concentrés de fruits rouges. Les vendanges 2007, pour les liquoreux, se sont terminées mi-novembre, après plus de deux mois de grande sécheresse et de plein soleil. Nous avons eu la chance de bénéficier d’une arrière-saison formidable. Nous avons récolté des raisins remarquables, les jus étaient très équilibrés (acidité et sucre), et nos liquoreux seront fameux (Bonnezeaux, Quarts de Chaume et Coteaux-du-Layon). Pour les rouges, nous avons terminé les vendanges des raisins de Cabernet-Sauvignon le 24 octobre. Je voulais les ramasser à parfaite maturité phénolique, nous avions des jus à 14°, et 13,5° en Cabernet franc, ce qui est parfait. Je préfère le goût de fruits bien mûrs car j’ai horreur du goût “poivron vert”, finalement, on vinifie les vins comme on les aime ! C’est un très beau millésime avec une belle couleur, des arômes savoureux, qu’il faudra découvrir absolument.” Jacques Beaujeau voit ses efforts récompensés et sa philosophie reconnue puisqu’il est lauréat à de nombreux concours français et internationaux et a également concouru pour le titre de meilleur vinificateur dans le prestigieux concours anglais International Wine and Spirit competition 2004.
Voir le Classement 2008