– FOIRES AUX VINS : NE VOUS FAITES PAS AVOIR SUR LES MILLESIMES…

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    La vraie carte des millésimes : la Vintage Code ©

    Ce qu’il faut savoir sur les millésimes : la Vintage Code ©

     

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    Comment lire ce tableau

    Qu’est-ce qui la différencie de la multitude des autres cartes où les étoiles se mélangent aux notes ?

    Deux choses :

    – La première c’est la rigueur, la sévérité même avec laquelle j’ai noté la qualité intrinsèque des millésimes, c’est-à-dire de la vendange. C’est la note du bas, en noir. 

    – La seconde chose, le “plus” de la Table Vintage Code, c’est sa seconde note(celle du haut, en bordeaux). Pour la première fois au monde, j’ai fait entrer un paramètre primordial : la valeur de la dégustation actuelle de chaque millésime !

    Pour 2016, c’est bien entendu une estimation de la qualité de la vigne qui est prise en compte, au moment où je “boucle” mon Guide, début Juillet. Cette note est donc appelée à évoluer et à s’affiner selon les conditions climatiques des mois qui précèdent les vendanges.

    Comprendre l’évolution

    Pour les vins, en effet, la qualité du millésime n’est pas suffisante en soi, c’est son devenir, son potentiel qualitatif, dans le temps, qui importe le plus. Il y a toujours un moment où les vins sont bons dans leur cycle de vie, Il n’y a pas de mauvais millésimes, il n’y a que des millésimes « délicats » ! Chaque année, cette note change, et il s’agira donc de noter, différemment ou non, selon l’évolution des vins, leur réelle valeur du moment.

    Prenons des exemples : à  Bordeaux, le millésime 2008 – noté 17 en valeur intrinsèque – est un grand millésime, très classique, dans la lignée du 1998. Aujourd’hui, ce millésime se goûte très bien. Dans la Vintage Code 2017, sa note est un 19 sur 20, qui      signifie que ce millésime peut vous procurer du plaisir, mais qu’il a, normalement, un réel potentiel de garde.

    Autre exemple : toujours à Bordeaux et pour les vins rouges, le millésime 2012est un millésime dont on parle peu. En valeur intrinsèque, il est noté 15 sur 20. Ce millésime commence à se goûter très bien actuellement et permet d’attendre les millésimes plus “fermés” (2010 ou 2009), il a donc reçu 17 sur 20.

    Voilà tout l’intérêt de cette seconde note, celle de la valeur en dégustation actuelle. Grâce à elle, immédiatement, nous pouvons savoir quels sont les millésimes les meilleurs cette année, ceux qu’il faut attendre, ceux qui sont tombés. Pour les amateurs, les consommateurs, comme pour tous les professionnels (propriétaires, acheteurs, restaurateurs, cavistes…), c’est un véritable outil de travail qui permet de mieux choisir un vin, un millésime sans risque de se tromper.

    © Copyright Patrick Dussert-Gerber. Tous droits réservés. Reproduction interdite.

     


    Millesimes

    La qualité actuelle des vins et des millésimes

    Il n’y a que des millésimes plus délicats que d’autres. Les techniques ont évoluées dans le bon sens, les vignerons savent parfaitement anticiper, gérer leur vignoble.

    Néanmoins, il faut savoir expliquer la spécificité de telle ou telle année. Quand on goûte des 2002 ou 2004 en Médoc, ils sont meilleurs que le 2003 pour lequel tout le monde s’enthousiasmait !

    2015 : c’est le grand millésime depuis cinq ans, toutes régions confondues. Puissance et distinction, il a tout.

     – À Bordeaux, des pluies quand il le fallait, un bel ensoleillement, d’où sa couleur très fonçée, tirant sur le noir. Il a de bons degrés, est équilibré et long en bouche, ce sera un millésime de garde.

     – En Bourgogne, les rouges sont d’une très belle maturité, aucune pourriture et un excellent équilibre entre sucre et acidité. Les vins sont soyeux, ont des tanins ronds avec une belle concentration. Les blancs sont gras, tirant sur le fruit.

     – Dans le Rhône, pour les blancs comme pour les rouges, Quantité et qualité se rejoignent, les vins ont des degrés magnifiques et ont bénéficié d’une parfaite maturité. Le rouge peut être comparé aux 2010 : belle maturité, avec beaucoup de fruit, des tanins veloutés, un vin chaleureux, puissant, équilibré, très long en bouche.

    La Provence (beaux rouges concentrés, rosés très fruités, avec beaucoup de finesse, blancs très expressifs, subtils et denses à la fois), la Corse, laLoire, l’Alsace et le Languedoc (équilibre et fraîcheur, acidité modérée, des vins très aromatiques, de belle évolution), le Sud-Ouest (rouges plus souples que le 2014), sont aux mêmes niveaux qualitatifs.

    2014 : comme les 2008 ou 2011, il pâtit de sa position historique entre les deux millésimes qui l’encadrent.

     – En rouges, il est pourtant excellent, classique : volume, structure, fruité, concentration, c’est un bon millésime de garde à Bordeaux (vraiment de très jolis vins, très belle couleur profonde, structure importante, sur le fruit, des tanins très mûrs, un très bel équilibre et un très bon potentiel de garde), en Bourgogne (belle année, sur le fruit grâce à un raisin bien mûr, avec une belle matière, facile à boire), et dans le Rhône ou leSud-Ouest (où les tanins sont particulièrement équilibrés, un vin de garde).

    La Loire (bel équilibre et des tanins soyeux, traduisant la bonne maturité du Cabernet franc, des vins fruités, précis) et la Provence suivent, et leLanguedoc a signé un excellent millésime, où la fraîcheur se mêle au velouté, très agréable à déguster rapidement.

    – En blancs, les liquoreux sont exceptionnels en Alsace, dans la Loire ou à Bordeaux, dans la lignée de l’extraordinaire 2007. Les blancs secs de ces mêmes régions sont très séducteurs : à Bordeaux, des taux records de sucre et de puissance se sont alliés à une fraîcheur séductrice, enBourgogne, on est sur un vin minéral avec une belle tension, gras, d’une belle couleur claire.

    2013 : c’est le plus difficile des 10 dernières années, c’est comme cela, et ce n’est pas de la faute des vignerons. Néanmoins, toutes les régions ne sont pas à la même enseigne. Les réussites sont dans le Guide, et, dans ce cas, ce sont de vrais vins “plaisir”.

     – En rouges, le Languedoc, suivi de la Corse et de la Provence (beaux vins gourmands), ont réussi un excellent millésime. La Bourgogne et leRhône s’en sortent relativement bien, Bordeaux et la Loire sont les deux entités qui ont le plus souffert. Les vins réussis dans ce (très) petit millésime se révèlent être assez délicats, et à boire rapidement. Globalement (les exceptions existent, naturellement), la région libournaise et Pessac-Léognan ont mieux réussi que le Médoc.

     – En blancs, la Bourgogne et Bordeaux ont sorti un excellent millésime, prometteur, comme l’Alsace ou laVallée du Rhône.

    2012 : c’est le plus surprenant, car on ne s’attendait pas à une telle évolution. C’est un millésime très homogène. S’il est déjà très bon à boire maintenant, grâce à sa belle acidité, il peut aussi se conserver.

     – En rouges, il est superbe à Bordeaux comme en Bourgogne, un beau millésime classique et très équilibré. Le Rhône et la Loire peuvent en dire autant, même si les vins sont moins structurés, et laProvence a sorti des vins tout en finesse et souplesse.

    – En blancs, l’ensemble des régions proposent un beau millésime avec, un cran au-dessus, l’Alsace,Bordeaux, la Bourgogne (très grand millésime, à Chablis comme dans la Côte de Beaune), et le Rhône. Les liquoreux ne sont pas bien enthousiasmants.

    2011 : c’est une réussite partout, une très grande année en Languedoc, enProvence, dans le Rhône(parfaitement équilibré, belle couleur, tanins souples et structurés, semblable aux 2008 et 2000, qui était un beau millésime qui a très bien évolué), ou en Bourgogne, en blancs comme en rouges (beaucoup de fruit, des vins soutenus et assez tannique, de garde). Les liquoreux d’Alsace et de la Loire atteignent les sommets.

    À Bordeaux, en rouge, un printemps chaud et sec, un été frais et ensuite, puis un très bel automne ont donné ce millésime séducteur, à la fois mature et distingué, on peut le rapprocher du beau 2008, tout aussi classique. C’est un très grand millésime en blanc sec comme en liquoreux.

    2010 : il fait partie, avec 2015 et 2009, de la splendide trilogie de ces vingt dernières années ! Très proche du 2009, il est plus fermé, et demande de la patience.

    À Bordeaux, les rouges ont tout : belle robe rouge sombre, arômes de fruits noirs intenses, jolie fraîcheur en bouche, des tanins aux grains raffinés, une très belle structure, beaucoup d’ampleur, d’élégance, de finesse, un très grand millésime, très prometteur.

    En Bourgogne, pour les rouges, vendanges fin septembre, très belle arrière-saison et des rendements très faibles, expliquent ces couleurs profondes et cette très bonne structure, des vins d’une grande maturité. En blancs, des vins bien équilibrés, qui se caractérisent par une belle minéralité, très charmeurs.

    En Rhône, des vins colorés, avec de la mâche, une belle texture, beaucoup de fruité, de la puissance.

    Les blancs secs comme les liquoreux sont à un très haut niveau enAlsace, dans le Sud-Ouest et dans laLoire, quant les rouges associent matière et distinction dans toutes les régions, particulièrement enLanguedoc.

    2009 : actuellement, c’est certainement le plus beau millésime qui soit, classique, à l’inverse d’un 2005, grand, certes, mais aussi atypique à cause de la chaleur intensive. En 2009, l’acidité est également présente, ce qui apporte cet équilibre entre la puissance et l’élégance, cette fraîcheur naturelle qui signe les vrais grands vins.

    Bordeaux, en Bourgogne, en blancs secs ou en liquoreux, ce millésime est réussi dans toutes les déclinaisons et dans l’ensemble des appellations.

    – En rougesBordeaux et la Bourgogne atteignent vraiment les sommets, Le Rhône est également à l’origine d’un grandissime millésime.

    – En blancs, la Bourgogne a sorti l’un de ses plus grands millésimes, dans la lignée du 2008 (garant d’une exemplaire minéralité), mais d’un style différent, les deux de garde, le 2009 provenant d’une année “solaire”, des vins racés, mûrs, remarquables, très sur le fruit, avec des notes toastées, grillées, un peu moins minéral. Le Rhône suit.