* La connerie de la mode des « Foires aux vins »

Un peu d’humeur ne fait pas de mal. On en a pour 1 mois et c’est la bonne occase pour les « artistes-critiques » en tous genres, du web comme de la presse -du Point au Fig-Mag…- pour faire leurs choux gras (les grandes surfaces sont de très très gros annonçeurs et fidèles tout au long de l’année, un hasard, sûrement) avec cela pour nous abreuver de conseils pertinents : « la vérité sur les bonnes affaires », « achetez vos grands crus les yeux fermés grâce à nous », etc, etc… C’est du pur marketing, qui est fait pour vous balader dans les autres rayons et remplir votre caddie de choses inutiles. C’est aussi devenu des « marronniers » (terme de journaliste pour reprendre régulièrement le même thème). On avait de vraies affaires dans les foires aux vins il y a… 10 ans !

Bref, des prix et des « occasions  à ne pas louper» qui me font « sourire » où comment mieux comprendre que vous ne risquez pas de trouver ces vins dans mon GUIDE

Une chose est sûre : ce n’est pas sur un mois que vous achèterez, comme par hasard, votre vin au meilleur prix.

Vous ferez les mêmes affaires, tout au long de l’année, en faisant ce qu’il faut faire : ACHETER SON VIN DIRECTEMENT A LA PROPRIETE, GÔUTER, PARTAGER. Pour les très grands crus, il y a des négociants de Bordeaux qui méritent votre confiance et disposent de moyens et d’entrepôts réels qui évitent tout « dérapage » sur le vieillissement des bouteilles…

Ce qu’il faut absolument savoir : les millésimes très « délicats » et d’un rapport qualité-prix fort discutable :

1/. Les millésimes « jeunes »

  • comme le 2008 à Bordeaux pour lequel il faut particulièrement frapper à la bonne porte
  • comme le 2007 où les prix ont eu tendance, à l’époque des « primeurs » à vraiment prendre les consommateurs pour des pigeons, et qui ne sont pas forcément plus intéressants maintenant…

2/. Les millésimes « anciens » qui reviennent sur le marché d’on ne sait où, comme, toujours à Bordeaux les 2004 et 2003 (ou en Languedoc).Attention au 2003, on se rend compte qu’il est très décevant, déséquilibré, beaucoup moins réussi que le 2002, notamment en Médoc… N’oubliez pas qu’un vin qui est (re)présenté sur le marché 5 ou 6 ans après sa sortie peut avoir fait le tour du monde en restant sur des docks « plein soleil »… Rien ne garantit ce que vous avez dans la bouteille !!! N’achetez des vieux millésimes qu’à la propriété ou chez de très grands négociants inattaquables de Bordeaux comme Duclot.

3/. Ne vous faites pas piéger non plus par des offres de « marques »spécialement créées pour les foires aux vins, en Champagne, évidemment (bizarre, je n’ai pas réussi à savoir d’où vient celui-ci) comme dans n’importe quelle appellation, provenant soit de négociants et caves coopératives, soit d’un producteur qui écoule ainsi ses invendus sous une autre dénomination…

4/. Ne vous faites pas plus embobiner par les « conseillers » sur place : ce ne sont pas vos copains, ils se moquent bien de vos goûts et sont payés pour faire tourner les stocks, pas pour vous aider à faire le bon choix.

5/. Ne faites pas confiance aux « recommandations » de tel ou tel Guide ou magazine. Leurs collerettes, notes et autres affichettes le sont uniquement pour être revendues par la même occasion aux grandes surfaces pour les aider à vendre les vins « sélectionnés »… C’est du business, pas du conseil… On peut me reprocher ce que l’on veut MAIS je n’ai jamais accepté que mon GUIDE devienne un outil professionnel pour les marchands.

Pour conclure, il y a 2 règles de base :

* Vous ne trouverez jamais un vrai bon vin de Bordeaux à 2 ou 3 € ni un Champagne de qualité à 9 € dans une grande surface (ou ailleurs, d’ailleurs). On ne peut pas faire un vin typé de ces appellations dans cette gamme de prix, voilà tout. Mieux vaut, pour le premier, chercher un vin de Loire et, pour le second, un Crémant (Alsace, Loire, Bourgogne…). C’est clair et archi-clair.

* Des vins qui voient leurs prix chuter sont tout simplement des vins qui étaient très surcôtés (merci Parker) et qui le sont bien souvent encore. Aucune raison que cela devienne des bonnes affaires, même si leurs prix sont à la baisse, d’autant plus que les millésimes mis sur le marché aujourd’hui risquent de décevoir. Vous ne ferez pas plus de bonnes affaires en surpayant un grand cru de Bordeaux ou une cuvée ultra-barriquée du fin fond du Languedoc, du Rhône ou de je ne sais où… Acheter une bouteille de Coteaux du Languedoc « bradée » à 15 €, c’est ridicule, comme s’offrir un Saint-Estèphe, un Pessac-Léognan ou un Pauillac assez connu, dans des millésimes difficiles à … 40 ou 80 €. Laissez cela aux Russes ou aux lecteurs du Fig-Mag…

Quelques exemples (merci de comprendre que ce ne sont que des exemples, glanés au hasard du net, et que je peux faire mes courses (mais pas celles-là) dans les enseignes citées…

– Sur Cdiscount, on vous annonce un Faurie de Souchard 2003 (bon, sans plus) qui passerait de 34,90 € à… 14,99 €… On peut très légitimement se demander d’où sortent de tels écarts de prix. Moi, je n’achète même pas à ce prix…

– Phélan-Ségur 2003 : 35,91 €

– Lynch-Bages 2007 : 55,20 €

– Lagrange 2004 : 39,20 €

– Joanin-Bécot : un Côtes-de-Castillon 2006 (si, si) à 29,90 €, merci Vinogusto et Auchan (le même prix que Chevalier 2007, somptueux, lui, fallait oser) !!! On a aussi un Nenin 2004 à 35 € (Savour-Club) et un Beaucastel 2003 à… 55€ chez Casino. Je me demande si c’est pas  que j’ai le plus rigolé en tournant les pages… tant on trouve des vins bien trop chers… même à 8 ou 9 €.

– Ici, on a un magnum de 1993 de La Conseillante à 129,99 €. Vu le risque que l’on prend en se procurant un tel millésime sans savoir d’où sort le vin, cela risque de faire cher le vinaigre… En voilà un site qui mérite son nom !

– Et vendu/conseillé par un « sommelier » (n’oubliez pas ce que je vous ai dit sur les millésimes trop anciens) : avec des prix risibles tant ils sont inappropriés :

Faugères 2003, Hecht & Bannier à 14,95 €

Du même : Ferrand 2001 (!!! : y’a plus de 1987 ?) : 20,90 €

Génot Boulanger « Les Bacs » 2008 : 17,10 € pour un Mercurey !!!!!

Domaine Giraud « Les Gallimardes » 2006, oups, un Châteauneuf bien peu connu à 30€ lorsque le Fortia ou le Mont-Redon sont entre 17 et 25 €…

ET celui-là, le « pompom » pour faire une bonne affaire (pour le vendeur) : 43,70€ (vous lisez bien, la bouteille) pour un Nuits-Saint-Georges de 2000

habitat-ecologie.com:Tout pour l'aménagement de la maison écologique et Bio !


LIRE LA SUITE SUR LA QUALITE DES MILLESIMES DE BORDEAUX

ET

DES AUTRES REGIONS

Enfin, cela n’ayant rien à voir, pour le plaisir et savoir lire entre les lignes des commentaires :

Texte d’un vendeur sur un vin d’Afrique du Sud : « Un Chardonnay sur mesure. Ce vin blanc sec issu d’un élevage prolongé en fûts de chêne vous présente ses délicieuses notes de noisettes, d’agrumes et d’épices. En bouche le plaisir se prolonge avec des notes vanillées sur un bel équilibre et une finale persistante: le haut de gamme de la collection Lyngrove. Finesse et élégance pour un moment privilégié. »

Traduction : « Un vin blanc issu du cépage Chardonnay planté n ‘importe où. Ce vin abruti par un élevage en barriques dont la chauffe donne les arômes qu’on lui demande de donner (sûrement des bois américains, déplorables), qui lui apporte de délicieuses odeurs de bureau de chêne, de parquet ciré et de vanille, auxquelles s’ajoute en bouche cet agréable goût sec, un rien oxydé… Standard et insipidité pour des amateurs qui n’en sont pas…”


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DEJA, GRACE A AGORAVOX, EN TAPANT SIMPLEMENT « FOIRES AUX VINS » SUR GOOGLE, CET ARTICLE VIENT DE PASSER EN POLE POSITION (SUR PLUS DE 280.000 résultats !!!) VENDREDI MATIN : ICI


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