Les vins qui comptent bénéficient d’une typicité réelle exacerbée par des terroirs spécifiques où l’on retrouve aussi bien des roches volcaniques que des argiles siliceux. À cela s’ajoute une complexité aromatique réelle, toujours dominée par les petits fruits rouges mûrs, qui vient s’associer en bouche à une saveur bien particulière où la finesse retrouve le charnu, la fraîcheur le velouté, le tout donnant des vins qui en surprendraient plus d’un par leur potentiel d’évolution. Les hommes de la région font des vins à leur image, et le beau niveau qualitatif des meilleurs vins est incontestable, que ce soient des crus ou non, notamment ceux que je soutiens depuis le premier Guide.
La force du terroir et la structure des vins de Chénas, de Juliénas, de Régnié ou de Moulin-à-Vent, l’élégance d’un Saint-Amour, d’un Brouilly ou d’un Chiroubles… tout concourt à prendre au sérieux les meilleurs vins de la région et à ne pas s’arrêter à la production des “primeurs”, pour lesquels j’avoue néanmoins un faible, pour situer leur véritable niveau qualitatif. Les derniers millésimes, de 2006 à 2001 (le 2003 très mûr, atypique, moins séduisant), sont savoureux ici, dans cette belle région. On ne peut non plus douter de la qualité réelle de ces vins, et certains “confrères” feraient bien de promouvoir la région au lieu de s’en tenir aux crus à la mode de Bordeaux, ignorant cette région et ces vignerons qui ont besoin d’être soutenus, comme nous le faisons régulièrement.