* La qualité réelle des derniers millésimes, 2019 à 2009

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Il n’y a que des millésimes plus délicats que d’autres. Les techniques ont évoluées dans le bon sens, les vignerons savent parfaitement anticiper, gérer leur vignoble. Néanmoins, il faut savoir expliquer la spécificité de telle ou telle année. Quand on goûte des 2002 ou 2004 en Médoc, ils sont meilleurs que le 2003 pour lequel tout le monde s’enthousiasmait ! C’est la même chose avec les 2014 ou 2011, souvent remarquables actuellement.

2019 et 2018 : ce sont deux très grands millésimes dans la majorité des régions.

A Bordeaux, le 2019 est peut-être le plus grand millésime des dix dernières années, encore supérieur au 2018. En Médoc, les tanins sont fondus, la matière est là, et l’état sanitaire était remarquable. En Graves et Pessac-Léognan, c’est la même haute qualité, peut-être avec une quantité moindre. Dans le Libournais, de Pomerol à Saint-Émilion, on a également une récolte optimale, malgré certaines attaques de mildiou, que les meilleurs vignerons ont parfaitement maîtrisées, qu’ils soient en Bio ou pas. Toutes les autres appellations suivent, la qualité est donc omniprésente, en blancs comme en rouges, et même à Sauternes où la quantité est moindre.

En Bourgogne, malgré quelques gelées (Chablis, Puligny…), le millésime est également formidable en blancs, en qualité comme en quantité, la Côte de Beaune sort donc des vins au top avec une belle acidité et de la concentration, on frise la perfection!

Pour les rouges, on atteint les sommets, certains rapprochant le millésime 2018 du mythique 1959 ! Un millésime avec beaucoup de couleur, des tanins soyeux, un grand équilibre.

Le Beaujolais suit avec des vendanges magnifiques et souvent précoces, quantité et qualité sont au rendez-vous, des vins équilibrés et puissants.

Dans la Loire, en blancs, Sancerre et Pouilly-Fumé en tête, l’équilibre est parfait : degrésv élevés, belle acidité, fruité, Idem en Anjou, en Touraine oiu dans le Muscadet.  Pour les rouges, la qualité est également de haut niveau avec des arômes de fruits noirs mûrs et une belle maturité.

Dans le Rhône, attaque de mildiou (donc souvent quantité moindre) et dendanges plus délicates mais qualité exceptionnelle grâce à la vigilances des meilleurs vignerons, en blancs comme en rouges.

Même situation en Languedoc avec une attaque sévère de mildiou et des pluies, mais la sécheresse de l’été et la tramontane ont permis de rentrer une vendange au meilleur niveau, qui frise l’excellence.

La Provence a connu les mêmes aléas climatiques (mildiou, grêle) mais ici c’est le Mistral qui a été bénéfique et, si la quantité et moindre, la qualité est excellente avec une belle matière pour les rouges, et superbe pour les blancs et rosés.

L’Alsace a connu l’une des plus belles réussites avec ce millésime 2018, avec de la concentration, une belle acidité et de forts degrés naturels qui laissent présager de superbes vendanges tardives.

Le Sud-Ouest n’est pas enn reste, grâce à une très belle arrière-saison, maturité, matière vont apporter des rouges de garde, quand les blancs sont particulièrement vifs.

En Champagne, c’est une année vraiment magnifique : on a rentré des raisins très sains, dorés à souhait, maturité, état sanitaire, volume… tout y est !

2017 : l’année a souvent été difficile, notamment à cause du gel ou de la grêle. Quand les vendanges se sont déroulées parcelle par parcelle afin d’essayer d’avoir la meilleure maturité, le millésime est très réussi, notamment à Bordeaux, et l’on peut le rapprocher du 2015, avec, néanmoins, un peu moins de puissance.

En Bourgogne, les blancs sont très bien réussis, avec une tension classique, des vins ronds qui sentent les agrumes (Chablis, Meursault, Puligny…), non loin des 2016. Les rouges (Gevrey-Chambertin, Fixin..) le sont tout autant, issus de vendanges précoces et d’une belle arrière-saison, qui ont grandement sauvées le millésime, les meilleurs se rapprochant du très grand 2010.

En Champagne, la “patte” du vigneron a été primordiale pour sortir une belle année, qualitativement et quantitativement, et les sélections ont du être rigoureuses, comme en Alsace

En Languedoc, très beau millésime 2017 pour les rouges, semblables aux 2015 et 2011. Comme dans le Rhône, où les blancs sont remarquables, très bien équilibrés en acidité, et les rouges garants d’un beau potentiel d’évolution.

Dans la Loire, l’attention des vignerons a été déterminante : les blancs (Sancerre, Pouilly-Fumé, Saumur) sont superbes, très séduisants, particulièrement élégants, avec beaucoup de minéralité. Les rouges sont tout aussi réussis, similaires au 2016.

2016 : partout, c’est un très grand millésime, supérieur au 2015 pour son homogénéité. La Bourgogne a signé l’une des plus belles années qui soient, dans les deux couleurs, comme Bordeaux, où la matière et la couleur sont omniprésentes et que l’on peut rapprocher du magnifique 2009. Beau potentiel de garde, comme dans le Rhône. Beau millésime également en Alsace.

2015, c’est un très grand millésime depuis cinq ans, toutes régions confondues.

– À Bordeaux, des pluies quand il le fallait, un bel ensoleillement, d’où sa couleur très fonçée, tirant sur le noir. Il a de bons degrés, est équilibré et long en bouche, ce sera un millésime de garde.

– En Bourgogne, les rouges sont d’une très belle maturité, aucune pourriture et un excellent équilibre entre sucre et acidité. Les vins sont soyeux, ont des tanins ronds avec une belle concentration. Les blancs sont gras, tirant sur le fruit.

– Dans le Rhône, pour les blancs comme pour les rouges, Quantité et qualité se rejoignent, les vins ont des degrés magnifiques et ont bénéficié d’une parfaite maturité. Le rouge peut être comparé aux 2010 : belle maturité, avec beaucoup de fruit, des tanins veloutés, un vin chaleureux, puissant, équilibré, très long en bouche.

La Provence (beaux rouges concentrés, rosés très fruités, avec beaucoup de finesse, blancs très expressifs, subtils et denses à la fois), la Corse, la Loire, l’Alsace et le Languedoc (équilibre et fraîcheur, acidité modérée, des vins très aromatiques, de belle évolution), le Sud-Ouest (rouges plus souples que le 2014), sont aux mêmes niveaux qualitatifs.

2014 : comme les 2008 ou 2011, il pâtit de sa position historique entre les deux millésimes qui l’encadrent.

– En rouges, il est pourtant excellent, classique : volume, structure, fruité, concentration, c’est un bon millésime de garde à Bordeaux (vraiment de très jolis vins, très belle couleur profonde, structure importante, sur le fruit, des tanins très mûrs, un très bel équilibre et un très bon potentiel de garde), en Bourgogne (belle année, sur le fruit grâce à un raisin bien mûr, avec une belle matière, facile à boire), et dans le Rhône ou le Sud-Ouest (où les tanins sont particulièrement équilibrés, un vin de garde).

La Loire (bel équilibre et des tanins soyeux, traduisant la bonne maturité du Cabernet franc, des vins fruités, précis) et la Provence suivent, et le Languedoc a signé un excellent millésime, où la fraîcheur se mêle au velouté, très agréable à déguster rapidement.

– En blancs, les liquoreux sont exceptionnels en Alsace, dans la Loire ou à Bordeaux, dans la lignée de l’extraordinaire 2007. Les blancs secs de ces mêmes régions sont très séducteurs : à Bordeaux, des taux records de sucre et de puissance se sont alliés à une fraîcheur séductrice, en Bourgogne, on est sur un vin minéral avec une belle tension, gras, d’une belle couleur claire.

2013 : c’est le plus difficile des 10 dernières années, c’est comme cela, et ce n’est pas de la faute des vignerons. Néanmoins, toutes les régions ne sont pas à la même enseigne. Les réussites sont dans le Guide, et, dans ce cas, ce sont de vrais vins “plaisir”.

– En rouges, le Languedoc, suivi de la Corse et de la Provence (beaux vins gourmands), ont réussi un excellent millésime. La Bourgogne et le Rhône s’en sortent relativement bien, Bordeaux et la Loire sont les deux entités qui ont le plus souffert. Les vins réussis dans ce (très) petit millésime se révèlent être assez délicats, et à boire rapidement. Globalement (les exceptions existent, naturellement), la région libournaise et Pessac-Léognan ont mieux réussi que le Médoc.

– En blancs, la Bourgogne et Bordeaux ont sorti un excellent millésime, comme l’Alsace ou la Vallée du Rhône.

2012 : c’est le plus surprenant, car on ne s’attendait pas à une telle évolution. C’est un millésime très homogène. S’il est déjà très bon à boire maintenant, grâce à sa belle acidité, il peut aussi se conserver.

– En rouges, il est superbe à Bordeaux comme en Bourgogne, un beau millésime classique et très équilibré. Le Rhône et la Loire peuvent en dire autant, même si les vins sont moins structurés, et la Provence a sorti des vins tout en finesse et souplesse, particulièrement charmeurs.

– En blancs, l’ensemble des régions proposent un beau millésime avec, un cran au-dessus, l’Alsace, Bordeaux, la Bourgogne (très grand millésime, à Chablis comme dans la Côte de Beaune), et le Rhône. Les liquoreux ne sont pas bien enthousiasmants.

2011 : c’est une réussite partout, une très grande année en Languedoc, en Provence, dans le Rhône (parfaitement équilibré, belle couleur, tanins souples et structurés, semblable aux 2008 et 2000, qui était un beau millésime qui a très bien évolué), ou en Bourgogne, en blancs comme en rouges (beaucoup de fruit, des vins soutenus et assez tannique, de garde). Les liquoreux d’Alsace et de la Loire atteignent les sommets.

À Bordeaux, en rouge, un printemps chaud et sec, un été frais et ensuite, puis un très bel automne ont donné ce millésime séducteur, à la fois mature et distingué, on peut le rapprocher du beau 2008, tout aussi classique. C’est un très grand millésime en blanc sec comme en liquoreux.

2010 : il fait partie, avec 2015 et 2009, de la splendide trilogie de ces vingt dernières années ! Très proche du 2009, il est plus fermé, et demande de la patience.

À Bordeaux, les rouges ont tout : belle robe rouge sombre, arômes de fruits noirs intenses, jolie fraîcheur en bouche, des tanins aux grains raffinés, une très belle structure, beaucoup d’ampleur, d’élégance, de finesse, un très grand millésime, très prometteur.

En Bourgogne, pour les rouges, vendanges fin septembre, très belle arrière-saison et des rendements très faibles, expliquent ces couleurs profondes et cette très bonne structure, des vins d’une grande maturité. En blancs, des vins bien équilibrés, qui se caractérisent par une belle minéralité, très charmeurs.

En Rhône, des vins colorés, avec de la mâche, une belle texture, beaucoup de fruité, de la puissance.

Les blancs secs comme les liquoreux sont à un très haut niveau en Alsace, dans le Sud-Ouest et dans la Loire, quant les rouges associent matière et distinction dans toutes les régions, particulièrement en Languedoc.

2009 : actuellement, c’est certainement le plus beau millésime qui soit, classique, à l’inverse d’un 2005, grand, certes, mais aussi atypique à cause de la chaleur intensive. En 2009, l’acidité est également présente, ce qui apporte cet équilibre entre la puissance et l’élégance, cette fraîcheur naturelle qui signe les vrais grands vins.

A Bordeaux, en Bourgogne, en blancs secs ou en liquoreux, ce millésime est réussi dans toutes les déclinaisons et dans l’ensemble des appellations.

– En rouges, Bordeaux et la Bourgogne atteignent vraiment les sommets, Le Rhône est également à l’origine d’un grandissime millésime.

– En blancs, la Bourgogne a sorti l’un de ses plus grands millésimes, dans la lignée du 2008 (garant d’une exemplaire monéralité), mais d’un style différent, les deux de garde, le 2009 provenant d’une année “solaire”, des vins racés, mûrs, remarquables, très sur le fruit, avec des notes toastées, grillées, un peu moins minéral. Le Rhône suit.