– LE POINT SUR LES VRAIS VINS DE BORDEAUX… ET LES AUTRES

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Nous avons multiplié les dégustations cette année, sur plus de sept mois : de nombreuses verticales dans les châteaux, d’autres réunions conséquentes en réunissant, ici, les meilleurs du Médoc, toutes appellations confondues, là, ceux du Libournais, de Saint-Émilion à Pomerol…

Par contre, et ce n’est vraiment pas futé à notre époque, certains parlent encore beaucoup trop d’argent, de prix, de “super” notes, de vinifications toujours plus sophistiquées, de chais flambants neufs, d’installations inutiles, etc. Cette petite minorité, imbue d’elle-même, n’est ni passionnante, ni représentative, faisant traîner une image négative auprès des amateurs, alors que des centaines d’autres producteurs, de très grands crus ou de vins plus modestes, savent que la frime n’est pas la clé du succès, ni d’un grand vin…

Voici ce qu’il faut retenir :

– Dans le Médoc, les propriétaires maintiennent une identité forte : intrinsèquement, un Margaux n’a rien à voir avec un Pauillac (ni même avec un autre Margaux, tant les sols sont différents dans l’appellation), un Moulis doit refléter l’élégance quand c’est la structure qui signe un Saint-Estèphe… Les terroirs font les vins ! Pas besoin de tricher avec des manipulations œnologiques ou des élevages qui abrutissent les vins. Nul besoin non plus de prix extravagants, puisque l’on se fait plaisir dans une gamme cohérente et accessible. Voici ceux qui élèvent donc les véritables grands vins médocains, ceux qui ont une “âme”, de l’élégance, un véritable potentiel d’évolution, et ont signé plusieurs millésimes formidables :  les 2010 et 2009, grandissimes, les 2011, 2008, 2006, 2004 et 2002, la plupart formidables aujourd’hui, un 2007 savoureux, un 2005 chaleureux et un 2013 difficile mais réussi. Le plaisir est là, intact, et c’est du grand art.

– À Pomerol (et à Lalande), les senteurs de truffe se mêlent à la mûre, au poivre, à la cerise ou à la réglisse, la chair s’associant à une texture dense, ample, envoûtante, unique. Ces vins de “velours” Ont des caractères différents, naturellement, selon les sols et leur situation géographique, mais tous sont les plus chaleureux de la région bordelais, à l’image de leurs propriétaires.

– Outre un Classement “officiel” qui fait plutôt sourire, il faut savoir qu’un Saint-Emilion, un vrai, c’est une osmose entre la complexité aromatique et une texture savoureuse, souple mais ferme, dense mais distinguée. Ici, en effet, on a le choix entre de vrais crus de terroir, amples, élégants, de belle garde, du plus grand au plus abordable, et d’autres vins où les sols ont peu de réelle influence, surtout marqués par des vinifications trop sophistiquées qui donnent des vins trop concentrés au détriment de la finesse, des vins de dégustation, dont on a du mal à terminer la bouteille, tant le plaisir est absent. Il faut donc frapper à la bonne porte…

– Les meilleurs vins de MontagnePuisseguinLussac ouSaint-Georges se retrouvent dans le Classement des “Satellites” de Saint-Émilion, et proviennent de terroirs spécifiques, limitrophes ou rapprochables d’autres sols d’appellations plus prestigieuses, ce qui leur permet de devenir de grands vins à part entière. Il en est de même enCanon-Fronsac et Fronsac.

– En Pessac-Léognan comme en Graves, la typicité des terroirs est réelle, avec des sols très spécifiques du bordelais, les seuls où l’on peut élever, à la fois, de grands vins rouges et blancs secs. Dans les deux couleurs, en effet, Crus Classés ou non, selon les territoires et la passion des hommes et des femmes, on accède à une gamme exceptionnelle, du plus grand vin au plus charmeur, mais, chacun marqué par une spécificité propre à la région, et c’est déjà beaucoup. Comme à Saint-Émilion, certains crus atteignent des prix totalement injustifiés, et vous ne risquez pas de les retrouver dans le Guide !

– Dans les appellations de Côtes, on peut passer du sublime au vin “dépersonnalisé”, selon les expositions, les sols, la complémentarité des cépages… et la main de l’homme. Les propriétaires talentueux se démarquent aisément des autres, et c’est ainsi depuis des décennies. De Cars à Tauriac, de Lestiac à Saint-Magne-de-Castillon, Les meilleurs signent de beaux vins de caractère, puissants ou soyeux, vifs ou suaves, et c’est tant mieux.

– L’appellation des Bordeaux Supérieur et Bordeaux, est tellement grande qu’il s’agit de savoir frapper à la bonne porte.  On accède alors à des vins typés par des sols très différents (on ne fait pas les mêmes vins à Monségur ou à Frontenac, à Génissac ou à Pondaurat…) et l’on aurait bien tort de croire que les terroirs ne jouent pas leur rôle. Les prix sont particulièrement abordables, et le plaisir bien réel. Et les meilleurs sont de grands vins à part entière.

– À Sauternes, comme dans les autres appellations des liquoreux (Loupiac…), les vins possèdent une authenticité réelle : il faut dire que l’équilibre géologique et climatique de la région en fait un milieu naturel idéal pour cette fascinante biologie qu’est le botrytis cinerea. Ces vins rares, du plus liquoreux au plus fin, dont les prix sont largement justifiés quand on connaît les efforts des propriétaires, méritent alors d’être appréciés tout au long du repas, tant le charme opère.

Les appellations qui comptent : Bordeaux Supérieur, Côtes-de-Bourg, Graves, Haut-Médoc, ­Lalande-de-Pomerol, Margaux, Médoc, Moulis, Montagne-Saint-Émilion, Pauillac, Pessac-Léognan, ­Pomerol, Puisseguin-Saint-Émilion, Saint-Émilion, Saint-Georges-Saint-Émilion, Saint-Estèphe, Saint-Julien, Sauternes

Les appellations qui commencent à compter : Fronsac, Canon-Fronsac, Loupiac, Blaye, Lussac-Saint-Émilion

Celles qui ont encore du travail : Bordeaux, Bordeaux blanc sec, Cérons, Sainte-Croix-du-Mont

Celles dont on n’entend pas parler : Cadillac, Castillon, Francs, Crémant de Bordeaux, Entre-Deux-Mers, Listrac

Millesimes

Les millésimes       

Pour les rouges

– les grands : 2015, 2014, 2010, 2009, 2008, 2005, 2004, 2003, 2001, 2000, 1998, 1996, 1995, 1990, 1989, 1988, 1986, 1985, 1983, 1982, 1978, 1976, 1971, 1970, 1966, 1961.

– les bons : 2012, 2011, 2007, 2006, 2002, 1999, 1997, 1981, 1979, 1975, 1964.

Pour les blancs (surtout liquoreux)

– les grands : 2009, 2008, 2007, 2006, 2005, 2001, 1999, 1996, 1995, 1990, 1989, 1986, 1983, 1978, 1976, 1970.

– les bons : 2015, 2014, 2013, 2011, 2010, 2004, 2003, 2000, 1998, 1997, 1994, 1988, 1979.

 Quand boire les millésimes : voir la VINTAGE CODE

Classement Médoc
Classement Saint Emilion
Classement Saint Emilion Satellites
Classement Pomerol
Classement Graves
Classement Sauternes
Classement Côtes-de-Bordeaux
Classement Bordeaux Supérieur
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