* MILLESIMES 2016 EST PARU !

MILLESIMES 2016 EST PARU : 464 pages, papier verni exceptionnel pour le rendu des couleurs, des centaines de vins dégustés, les meilleurs retenus, des milliers de photos… il est vraiment au top, disponible en pdf ou en édition papier (il est sorti également en librairies et grandes surfaces).

Voici mon Edito :

Le terroir, sinon rien

Plus j’avance dans le domaine du vin, plus je me rends compte qu’il y a vraiment, désormais, deux univers qui cohabitent : celui qui met en lumière les vins racés, typés, élevés par des vignerons passionnés et passionnants… et celui d’un monde où la frime rejoint l’argent, une espèce de voie où il semble toujours nécessaire de faire plus que son voisin, à grands renforts de techniques, d’innovations (?), de manipulations œnologiques, etc.

 

Il n’est pas utile de préciser que cela fait bien longtemps que nous avons fait notre choix !

 

C’est ma nature : je n’aime ni l’arrogance ni le snobisme.

 

Comprenons-nous bien : on peut élever le plus grand cru du monde et rester humble, discret, comme on peut produire un vin aseptisé, “sans vice, ni vertu” et devenir imbu de soi-même comme nul autre.

 

Le vin, c’est donc d’abord une histoire d’homme ou de femme. C’est la base de tout. La région, le climat, les cépages viennent alors s’y associer, pour créer une osmose que l’on définit comme le vrai “terroir” de chaque cru.

 

Le vigneron fait un vin à son image, ajoutant des nuances personnelles où sa propre histoire familiale, son parcours, ses origines, sa philosophie vont créer sa “signature”.

 

On le voit bien avec la convivialité des hommes et des femmes d’Alsace, du Beaujolais, de la Loire, du Rhône, de la Bourgogne… qui “colle” parfaitement à la fraîcheur comme à la volupté des crus : on fait ici des vins qui sont faits pour être partagés, et c’est formidable !

 

En Provence, rares sont les propriétaires qui font un vin à leur image (ceux-là sont dans Millésimes), la plupart se contentant de produire du rosé, business oblige, délaissant de plus en plus le potentiel qualitatif que pouvaient avoir les blancs et rouges de la région.

C’est l’inverse en Corse, où l’on s’attache à préserver son patrimoine, dans les trois couleurs.

 

Le Languedoc prend la relève, avec des vignerons sympathiques, motivés, qui parviennent alors à élever de superbes blancs et rouges, racés, authentiques.

 

La Champagne devient de plus en plus envoûtante, grâce à ces vignerons qui se passionnent pour leur terroir, côte à côte avec les grandes maisons historiques (pas toutes…) qui offrent une palette d’arômes et de subtilité exceptionnelle, où la puissance d’une cuvée s’allie à l’élégance d’une autre. C’est du grand art.

 

Bordeaux reste Bordeaux, avec toute sa magie : dans la presqu’île du Médoc comme en Libournais, rives droite ou gauche, peu importe, la race des terroirs se mêle à une volonté qualitative exemplaire. Là encore, historiquement et philosophiquement, chacun fait un vin à son image, du plus chaleureux au plus “austère”.

 

Bien sûr, il s’agit, partout, de frapper à la bonne porte. Mais, derrière elle, toujours, la passion est omniprésente !

 

Merci de votre fidélité.

Patrick DUSSERT-GERBER