Rhône : le Classement 2009 récompense les meilleurs

Que ce soit à 10 € ou à 30 €, il faut aujourd’hui payer juste et se méfier des cuvées “spéciales” qui ne méritent pas leur prix। Quand on débouche un exceptionnel Châteauneuf-du-Pape Mont-Redon , de Fortia ou de la famille Quiot (tous trois à la tête des Premiers Grands Vins Classés), de Mathieu (leur Marquis d’Anselme 2006, issu de vignes centenaires, un vin dense, aux arômes de fruits cuits et d’épices, de belle teinte grenat, alliant structure et rondeur, aux tanins fermes, tout en bouche, est très racé) à 20 € et que l’on en trouve un autre au double (et plus, hélas), quand on ouvre un Côte-Rôtie de Drevon à 25 € (splendide Côte-Rôtie 2006, riche en bouche, un vin savoureux et bien charnu aux notes de mûre, de musc et d’épices), un Condrieu de Niero (Les Ravines 2007, très bien élevé, dense et parfumé, tout en bouche, fleurant bon les fruits secs et l’aubépine, très classique, puissant et subtil à la fois, à découvrir sur des gambas) à des prix sages, et que je reçois des cuvées du Lubéron, de Cornas ou de Saint-Joseph au même prix, il y a de quoi se poser des questions !



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Autre gamme avec les exceptionnelles cuvées de Redortier (superbe Beaumes-de-Venise rouge 2005, un vin savoureux, intense en couleur comme en arômes, qui fleure bon les fruits mûrs (cerise, prune) et le poivre, d’une belle complexité aromatique, auquel il faut laisser du temps pour s’exprimer au mieux, de très bonne garde) ou celles des remarquables caves de Rasteau ou Visan (les 3 à la tête des Premiers Grands Vins Classés), qui devraient faire revenir sur terre ceux qui font des vins qui ne leur arrivent pas à la cheville, à des prix bien plus élevés. Les rendements trop limités, l’élevage abusif en barriques… ne sont pas forcément des gages de qualité.

Les meilleurs vins (voir la Sélection) bénéficient pourtant d’un remarquable rapport qualité-prix-typicité : Alary (leur CDR-Village Cairanne La Jean de Verde 2006 est superbe), Moulin du Pourpré (remarquable CDR rouge 2006 (Grenache et Syrah), fidèle à lui-même, bien corsé, superbe, tout en bouche, aux arômes de fruits cuits et de cannelle), Chanteperdrix (le Châteauneuf-du-Pape rouge 2006 est une réussite), Champ-Long (beau Côtes-du-Ventoux rouge cuvée Spéciale 2006 est une référence, issu du Grenache (70%) planté sur les meilleurs coteaux, et de la Syrah, 18 mois en foudres de chêne, d’une structure soutenue, charnu aux arômes puissants de fruits noirs et de sous-bois, un vin volumineux et riche, aux tanins denses, qu’il faut évidemment laisser s’épanouir,). On est tout autant sûr de se faire plaisir à des prix superbes ) la Cave Sainte-Cécile (remarquable Côtes-du-Rhône rouge cuvée Quintessence Vieilles Vignes 2006, avec ce nez de cerise confite, de couleur intense, aux tanins présents, parfait sur un magret), chez Beauvalcinte, Verquière, Montine (excellent Coteaux-du-Tricastin rouge Secret de Terroir 2007, qui sent bon les fruits rouges, dense et solide, riche en couleur comme en charpente, un vin typé comme on les aime), Grand Bois (savoureux blanc cuvée Les 3 Sœurs 2006, de belle teinte, un vin ample, qui sent le tilleul) ou Parandou (un plaisir que ce CDR-Sablet rouge 2005 (Grenache, Syrah et Cinsault, vignes de 25 ans en moyenne sur sol argilo-calcaire en terrasses, élevage en cuve béton) avec ce nez bien caractéristique de griotte, légèrement fumé), Coudoulis (excellent Lirac rouge cuvée Bacchus 2005), des domaines où la régularité qualitative est, là aussi, particulièrement attractive, chaque appellation ayant sa propre hiérarchie, même si, exceptions obligent, on trouvera toujours le meilleur des CDR-Villages, par exemple, supérieur à un vin d’appellation plus réputée। Le terroir et la main de l’homme font la différence, et cela se retrouve dans le Classement 2009.