Je connais ces territoires depuis mes débuts puisque l’un des grands personnages bordelais qui m’a « appris » le vin, Jacques de Loustaunau de Guilhem, était originaire de Montagne. J’ai donc une affection toute particulière pour ces vignobles où les meilleurs vins sont bien souvent (et largement) supérieurs à des crus plus renommés (sur l’étiquette) de Saint-Emilion… Car, ici, il y a de véritables terroirs, des coteaux, des expositions, une histoire, un patrimoine, bref, tout ce qu’il peut manquer à des vins du fin fond de la plaine de Saint-Emilion, de l’autre côté de la route Libourne-Castillon, où l’on pourrait aussi bien faire pousser du maïs. Si, en plus, on s’en tient au rapport qualité-prix-typicité, et c’est tout ce qui compte, il n’y a pas « photo ».
Les meilleurs vins de Montagne, Puisseguin, Lussac ou Saint-Georges se retrouvent donc dans le Classement des “Satellites” de Saint-Émilion, et proviennent de terroirs spécifiques, limitrophes ou rapprochables d’autres sols d’appellations plus prestigieuses, ce qui leur permet de devenir de grands vins à part entière.
Faites-vous plaisir avec les vins de mon ami Pascal Delbeck (Tour du Pas Saint-Greorges), et la majorité des « Premiers » : Roc de Calon, Haut Saint-Clair, Poitou, Macquin, Chevalier Saint-Georges, Vieux Château des Rochers, Grande-Barde, Tour de Grenet, Jura-Plaisance, Chêne-Vieux, Moulin de Grenet ou Dumon-Bourseau… vous aurez, en plus, accès à des propriétaires chaleureux, ce qui n’est pas le moins.
Le vignoble de Saint-Georges bénéficie d’une belle exposition, le versant nord de la colline étant orienté sud-sud-ouest, et sa situation de pente le fait bénéficier d’une régulation hydrique naturelle. Le sol argilo-calcaire incite chaque cep à aller puiser en profondeur les arômes les plus secrets. Sur ces sols, plein sud, le Merlot s’est naturellement imposé (70 à 80 %), avec sa faculté de développer des tanins soyeux beaucoup plus que sur des graves.
Avec ses 250 propriétés, et une surface d’exploitation inférieure à 5 ha, cette appellation témoigne d’une viticulture totalement orientée vers la qualité. Le vignoble (1 570 ha) s’inscrit dans le prolongement géographique de ceux de Pomerol et de Saint-Émilion. Les sols y sont argilo-calcaires ou limono-argileux sur le plateau et les coteaux. Le Merlot dominant (70 %) est complémenté de Cabernet franc, de Cabernet-Sauvignon et parfois de Malbec. Saint-Georges représente 190 ha environ.
Le vignoble de Puisseguin-Saint-Émilion s’étend sur 750 ha de collines arrondies. Il conjugue les atouts d’un microclimat sec, attesté par la présence de nombreux chênes verts, d’expositions sud dominantes et de sols argilo-calcaires où la vigne peut s’enraciner profondément. 130 viticulteurs, dont une cinquantaine de coopérateurs, y totalisent une production annuelle de 40 000 hl. Le Merlot représente 70 % de l’encépagement du vignoble, aux côtés du Cabernet franc (20 %) et du Cabernet-Sauvignon.
Établi sur 1 490 ha, le vignoble de Lussac-Saint-Émilion se caractérise par la variété de ses paysages et la diversité de ses sols : argilo-graveleux dans les vallons, sablo-argileux sur les plateaux, argilo-calcaires à flancs de coteaux. Sur ces terrains bien drainés et exposés, 215 propriétaires et récoltants totalisent une production moyenne annuelle de 69 000 hl. Le Merlot représente 65 % de l’encépagement du vignoble, aux côtés du Cabernet franc (20 %) et du Cabernet-Sauvignon (15 %).
PREMIERS GRANDS VINS CLASSÉS
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DEUXIÈMES GRANDS VINS CLASSÉS
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TROISIÈMES GRANDS VINS CLASSÉS
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[+] A l’honneur également cette semaine |