– Saint-Julien, Pauillac, Saint-Estèphe, Margaux : voici les 5 plus grands vins du Médoc qui méritent vraiment leur prix !

Aux côtés des « 4 » incontournables (et hors de prix) et d’une floppée de vins « bodybuildés » et/ou proposés à des prix incautionnables… il y a ces cinq là, des vrais, racés, formidables…

 

Château CALON-SÉGUR

J’ai des souvenirs d’une multitude d’autres millésimes, dégustés chez moi ou, sur place, au Château, tous envoûtants. Pour exemple, ce 1999, qui associe structure et finesse, de couleur grenat, ample et parfumé, charnu, aux tanins bien équilibrés, un vin ferme et persistant d’où se dégagent des nuances de fumé. Le 1998 est toujours un très grand vin, très typé, tannique, puissant, concentré mais tout en finesse, très structuré, harmonieux, aux notes complexes (mûre, truffe…), de garde. 1997 : de bouche fondue, avec des arômes intenses de groseille et des nuances épicées, alliant charpente tannique et finesse en bouche, un vin de bonne évolution. Le 1996, superbe, des senteurs de fruits surmûris, d’épices, de cuir, complexe, un vin de velours… Mais aussi un 1990 fantastique, racé, tout en puissance, avec beaucoup de matière, des arômes de fruitsrouges surmûris et de cuir, de champignon, un 1986 qui n’a rien à lui envier, où couleur, concentration d’arômes, structure et finesse sont associés dans ce grand millésime de robe profonde, d’une grande subtilité aromatique (prune mûre, cuir), aux tanins très fermes et savoureux à la fois, d’un grand classicisme, tandis que le 1982 (presque à mes débuts) est l’un des plus beaux vins du Médoc savourés, d’un rouge rubis foncé, au nez puissant, de bouche veloutée, avec de la matière et du fruit, aux taninsriches et soyeux à la fois, d’une longue finale avec des arômes secondaires de fruits noirs cuits, decannelle, de musc, etc. Du grand art, donc, et depuis bien longtemps ! Calon-Ségur est donc l’un desvins les plus racés de Bordeaux, et bénéficie, pour un tel niveau qualitatif, d’un rapport qualité-prix qui devrait en faire réfléchir plus d’un. Le vignoble est d’un seul tenant, composé des 3 cépages très classiques, dans une proportion idéale : 65% de Cabernet-Sauvignon, 15% de Cabernet franc et 20% de Merlot, dont l’âge moyen des vignes est exceptionnel (40 ans). Une vinification très traditionnelle, sous la surveillance de Pascal Ribéreau-Gayon, un élevage de 24 mois avec l’utilisation de 30 à 50% debarriques neuves chaque année, selon la puissance du millésime, viennent s’associer à une sélection sévère de la vendange pour tirer la quintessence de ce terroir. Les références historiques ne manquent pas à Calon, qui doit son nom à une petite embarcation utilisée au Moyen Âge pour transporter le bois d’une rive à l’autre, le village s’appela d’ailleurs Saint-Estèphe-de-Calon pendant longtemps. Le domaine, s’étend sur 94 ha de vignes sur le terroir de Saint-Estèphe, et regroupe les Châteaux Calon-Ségur, Marquis de Calon (seconde marque de Calon) et Capbern Gasqueton, un Grand Cru Bourgeois tout en finesse. Calon-Ségur est un beau vignoble d’un seul tenant, composé des 3 cépages classiques de la région, dans une proportion idéale : 65 % de Cabernet-Sauvignon, 15 % de Cabernet franc et 20 % de Merlot, dont l’âge moyen des vignes est exceptionnel (40 ans). Une vinification très traditionnelle, sous la surveillance de Pascal Ribéreau-Gayon, un élevage d’une durée moyenne de 24 mois avec l’utilisation de 30 à 50 % de barriques neuves chaque année, selon la puissance du millésime, viennent s’associer à une sélection sévère de la vendange pour tirer la quintessence de ce terroir. Du 2011 au 2008, la nature a été particulièrement généreuse. Par exemple, « dans le 2010, me disait la chère Denise Gasqueton, l’assemblage est composé de 86% de Cabernet-Sauvignon, 12% de Merlot et 2% de Petit Verdot. Il fait partie de la famille des grands millésimes. Il est élevé 100% en barriques neuves. Un vin complexe et puissant à la fois, beaucoup de fraîcheur en bouche. Il rappelle le 2008 et le 2009. nezprofond aux arômes de fruits rouges, finement épicé. L’attaque en bouche est emplie par des taninsamples et soyeux. Le 2010 est encore plus dense que le 2009. Beaucoup de droiture et de finesse. » Exceptionnel Saint-Estèphe 2009, à la tête de son appellation, aux arômes persistants et subtils de petitsfruits rouges mûrs à noyau, très structuré, avec des tanins soyeux mais denses, un grand vin puissant,harmonieux, complexe et charmeur. Le 2008 est l’archétype de ce que doit être un grand vin typé deBordeaux, concentré, de robe foncée, avec beaucoup de structure, au nez complexe où prédominent lecassis, la groseille et le cuir, charpenté et gras, de bouche puissante dominée par les fruits cuits à noyau et les sous-bois, de grande garde. Très grand 2007, avec des arômes bien présents de fruitsnoirs et rouges, ample et gras, un vin qui a beaucoup de charme et d’élégance, de couleur profonde, structuré, avec des tanins marqués mais qui se fondent bien par la suite, d’une belle persistance, prometteur. Le 2006 est l’une des plus belles réussites de la propriété, marqué par son terroir, où la structure prédomine, au nez puissant avec des notes de truffe et d’humus, bien charnu comme il se doit, généreux et très harmonieux, dense et coloré, de grande garde, Exceptionnel 2005, un très grand vin,gras, parfumé, bien typé, corsé, au nez intense, de bouche concentrée avec des nuances de truffes et de réglisse, puissant et racé à la fois, qui mérite une cuisine élaborée et surtout un peu de patience, tant il est prometteur. Le 2004 est fantastique, d’une grande fraîcheur que lui apporte le terroir justement, un millésime d’un grand classicisme, d’une grande finesse mais puissant, un vin très intense, très parfumé (fruits cuits, réglisse…), d’évolution lente. Très beau 2003, encore fermé, plus exubérant (c’est le millésime qui veut cela), volumineux, d’une belle couleur pourprecharnu et parfumé, au nez persistant de petits fruits rouges mûrs, de cuir et de sous-bois, avec beaucoup de matière. Le 2002 est superbe, très classique, une réussite, très puissant, de robe grenat intense, au bouquet complexe où se marient des notes fruitées et de sous-bois, un vin gras et distingué, aux tanins fermes, de garde, bien sûr. Exceptionnel 2001, aux nuances épicées, un vin dense, tout en harmonie, riche au nez, avec ces notes de mûre et d’humus, et des nuances de cuir et de pruneau en bouche, aux tanins fermes, de lente évolution. Le 2000, un grand vin, est encore très jeune, racé, tout en puissance, avec beaucoup de matière, des arômes de fruits rouges surmûris et de cuir, d’un grand potentiel d’évolution. Remarquable 1999, qui associe structure et finesse, de couleur grenat, ample et parfumé, bien corsé, aux tanins bien équilibrés, un vin ferme et persistant. Le 1998 est un très grand vin, tannique, puissant, concentré mais tout en finesse, très structuré, harmonieux, aux notes complexes (mûre, truffe…). Le 1997 est de bouche fondue, riche, séduisant avec des notes de mûre, très parfumé, très rond, un vin ample au nez comme au palais, aux tanins mûrs, d’une jolie finale. Beau 1996, aux arômes de fruits surmûris, d’épices, de cuir, de couleur profonde, un vin très riche, aux tanins très équilibrés, de garde. Le 1995 est particulièrement savoureux, d’une grande intensité en bouche (cuir, griotte confite, sous-bois…), gras et dense, un grand vin parfumé, tout en bouche, de grande évolution, vraiment superbe. Pas la moindre hésitation.

Mme Hélène de Baritault

Château MONTROSE

J’aime, connais, savoure, défends Montrose depuis trente ans ! Ce très grand vin appartient désormais à la famille Bouygues, qui s’attache à poursuivre une politique qualitative exemplaire, que mon ami Jean-Louis Charmolüe, l’ancien propriétaire, a toujours mis en avant (il continue d’ailleurs à Romanin). Et la sagesse (bien conseillée) a été de s’entourer, comme gérant, de Jean-Bernard Delmas, une référence et l’une des rares grandes figures bordelaises qui mérite le respect (ancien directeur de Haut-Brion). Nicolas Glumineau, le directeur, travaille à ses côtés et partage une éthique qui me tient à coeur. « Le point commun de nos derniers millésimes, m’explique Nicolas Glumineau, Directeur Technique, est la richesse de leurs tanins, due à l’attention portée à tous les détails : au vignoble, par exemple, où nous travaillons les sols, nous n’utilisons plus d’herbicide dans un souci de développement durable. Nous aidons ainsi le terroir à se révéler, c’est ce qui est primordial surtout lorsque l’on a la chance de bénéficier d’un fabuleux terroir comme à Montrose où les Cabernets-Sauvignons se plaisent particulièrement bien. Le vignoble de 95 hectares, d’un seul tenant, extrêmement homogène, est une chance extraordinaire. Le fait d’aérer les sols en les labourant, permet à l’eau de pluie de pénétrer dans ces sols composés de grosses graves, puis de gonfler les argiles qui se trouvent en profondeur et, ainsi, d’hydrater la vigne. Retourner les sols permet aussi à la vie microbiologique de se développer et d’apporter des éléments nutritifs et des oligo-éléments. La vigne puise mieux dans le sol les composants dont elle a besoin. Nous travaillons « à la parcelle » pour apporter le degré de maturation que l’on souhaite atteindre. Je déguste des grains de raisins, parcelle par parcelle, cépage par cépage, faisant des analyses pour obtenir la maturité la plus homogène et décider alors de la date de récolte de chaque parcelle et le parcours des vendangeurs. Ce travail parcellaire nous permet d’affiner la qualité desraisins et d’agir, en aval, sur la qualité du vin. Au chai, nous faisons un travail d’extraction et devinification tout en finesse. Nous effectuons un remontage adapté au potentiel de chaque cuve, et n’appliquons pas la même recette pour chacune d’entre elles afin de vinifier au plus juste. Nous recherchons l’équilibre entre la richesse et la finesse, la longueur et la puissance, travaillons beaucoup sur la délicatesse des tanins. Nous essayons d’apporter à nos vins une finale à la fois onctueuse, harmonieuse, basée sur une trame tannique qui soit soyeuse. Cela n’est possible que si nous ramassons des raisins dont les tanins sont mûrs. – Millésime 2011. Neige, canicule, sécheresse et grêle… rien n’a épargné le vignoble médocain en 2011. Les rendements sont un peu plus restreints qu’à l’accoutumée, mais les vins sont très concentrés et les Cabernets superbes! Montrose 2011 est de la lignée des très bons millésimes de la propriété : mûr, équilibré, frais et soyeux. – 2010 : 1989 ou 1990 ? 2009 ou 2010 ? Il est des dilemmes plus cruels… Si 2009 nous a offerts un millésime riche, opulent, complet et suave, Montrose 2010 est un vin plein, droit, ample et présente un bel équilibre. Sa complexité s’exprime tout au long de la dégustation. On note des arômes de moka, cassis, tabac et violette. Sa finale très longue est sous-tendue par une trame tannique serrée, tendue et précise. Ce vin, d’un grand classicisme, a un potentiel de garde infini. » Formidable Saint-Estèphe 2009, en effet, où la distinction se conjugue avec la matière, la fraîcheur à la structure, au nez complexe à dominante defruits noirs et d’humus, aux tanins puissants et moelleux à la fois, de garde. « Un très grand vin qui symbolise ce que nous essayons de faire à Montrose, poursuit Nicolas Glumineau, Directeur Technique : des vins de longue garde mais qu’on aura plaisir à déguster sans attendre de nombreuses années. Le 2009 est vraiment un millésime exceptionnel. Dans ma carrière de directeur et d’oenologue je verrai rarement un tel niveau qualitatif. À la dégustation, il y a l’élégance, la fraîcheur, l’équilibre, la structure du vin emplit la bouche sans aucune aspérité, c’est un vin qui conserve à la fois de la finesse et de la souplesse, les tanins sont onctueuxsoyeux, le vin très présent, très persistant, cette belle longueur en bouche laisse une impression exceptionnelle. Un très grand vin qui symbolise ce que nous essayons de faire à Montrose : des vins de longue garde mais qu’on aura plaisir à déguster sans attendre de trop nombreuses années. » Le 2008 est un millésime droit, ample, puissant, précis, d’un parfait équilibre entre onctuosité et fruité, un vin riche et complexe, d’une belle trame qui confère au vin du soyeux en finale, degarde, l’un des très grands vins de la propriété. Beau 2007, gras, avec des arômes persistants et puissants, un vin structuré et charpenté avec beaucoup d’élégance, aux connotations de violette, de cuir et de sous-bois très caractéristiques, intense, ample et corsé à la fois. Tout aussi séduisant, il y aussi ceSecond Vin, La Dame de Montrose 2009, alliant une finesse tannique à une rondeur en bouche persistante, ample et parfumé, d’une très jolie finale avec des notes d’épices et de fraise des bois surmûrie. Le 2008, riche en arômes, d’une belle structure avec beaucoup d’élégance, aux notes defruits, de cannelle et d’humus, très équilibré au nez comme au palais, est un vin qui permet d’avoir une bonne idée de la grandeur du premier vin. Le 2007 s’apprécie particulièrement bien en ce moment, très classique, au nez de cassis, ample en bouche grâce à des tanins soyeux et puissants à la fois, à ouvrir sur une cuisine épicée. Pas la moindre hésitation.

Gérant : M. Delmas Directeur : M.Glumineau

Château LÉOVILLE-BARTON

Avec un charme et une prestance qui lui sont propres, Anthony Barton, avec son épouse, Eva, a développé ces propriétés qu’ils gèrent avec leur fille Lilian Barton-Sartorius. Cela fait plus de 30 ans que j’apprécie l’homme et les vins, où l’élégance s’allie à une éthique qui m’est chère. Anthony Barton est l’une des grandes figures de la région, loin des modes et garant de la grande tradition médocaine où l’élégance prime. Les vins sont certainement l’archétype de ce que doivent être des grands crus de Saint-Julien. Leurs qualités s’expriment plus par une très grande distinction plutôt que par une puissance ou une concentration qui risqueraient de masquer la typicité du terroir. Il faut dire que ses 2 propriétés bénéficient des mêmes soins attentifs, que ce soit à la vigne ou au chai. Anthony Barton est partisan d’un élevage traditionnel des vins et résiste aux phénomènes de modes, « où la course à une trop grande technicité nuit à la qualité et à l’élégance des vins« , précise-t-il. Ici, encore et toujours, il faut aussi avoir un peu de patience pour que les vins expriment tout leur potentiel qualitatif, même s’ils sont toujours charmeurs et surprenants de délicatesse dans leur jeunesse. Les 45 ha du Château Léoville-Barton et les 15 ha du Château Langoa sont plantés dans un sol de graves et un sous-sol composé d’argile, un terroir très typique de Saint-Julien. La forte proportion de vieilles vignes permet d’obtenir la meilleure qualité possible. L’encépagement est constitué de 72 % de Cabernet-Sauvignon, 20 % deMerlot et 8 % de Cabernet franc. À la dégustation, les vins sont certainement l’archétype de ce que doivent être des grands crus de Saint-Julien. Ils présentent une belle robe de couleur profonde, sont très équilibrés et amples en bouche, révèlent un joli bouquet aux arômes très fins avec de la persistance. Leurs qualités s’expriment plus par une très grande élégance plutôt que par une puissance ou une concentration excessive qui risqueraient de masquer la typicité du terroir. « Le millésime 2011, me dit Anthony Barton, dont l’assemblage vient de se terminer, est déjà agréable à déguster malgré sa jeunesse. Il possède un bon équilibre et deviendra riche en bouche avec des éléments de fruits rouges et des tanins délicats. » On patiente avec cet exceptionnel Saint-Julien 2010. « Ce millésime, précise Jacques Boissenot, encore en pleine jeunesse, évoque une atmosphère chaude et parfumée où la vigueur des notes olfactives rappelle le tilleul et la jacinthe et donne l’impression de croquer du raisin. » Formidable 2009, très racé, séducteur, de bouche puissante et dense, aux tanins présents, aux notes d’humus et de réglisse, un vin qu’il faut laisser évoluer pour profiter de son potentiel réel. Le 2008 est un grand vin typé, au bouquet subtil et intense, avec ces nuances de sous-bois et de cassis mûr, de bouche ample et fondue, aux tanins élégants mais puissants, très classique, de belle garde. Le 2007 est tout en distinction, avec ce charnu caractéristique, aux senteurs de griotte, de mûre, avec cette pointe d’épices et cette charpente à la fois puissante et souple, un vin de couleur intense, aux tanins savoureux, de très bonne garde. Le 2006 est l’une des plus belles bouteilles de la région, de couleur rouge sombre, avec des arômes de cerise et de chocolat, une note réglissée et épicée, à la finale persistante, un grand vin très équilibré, très distingué, très fin, de belle évolution. Superbe 2005, de robe pourpre, au bouquetsubtil et persistant à la fois, avec des notes typiques de cerise noire, de poivre et d’épices, de bouche ample et fondue, tout en finale, de belle garde. Formidable 2004, l’un des plus beaux vins de la presqu’île dans ce millésime de grande race, où l’élégance vient épauler une structure complexe, un très grand vin, très classique comme on les aime, où le terroir s’est exprimé tout particulièrement, qu’il faut savoir attendre. Le 2003 est très représentatif de ce millésime atypique, un vin charmeur, velouté, riche, qui permet d’attendre l’évolution des millésimes qui l’entourent comme ce superbe 2002, concentré, dense, un grand vin savoureux, riche en couleur comme en charpente, aux tanins fermes et fins à la fois. Exceptionnel 2001, un grand vin distingué, très fin, ample, aux connotations de cerise confite, de sous-bois et de cannelle, un vin aux tanins enrobés, qui poursuit sa belle évolution. Le 2000 est un superbe vin, de couleur soutenue, de bouche puissante, riche, très délicat, bien charnu, de garde. Remarquable 1999, avec des nuances épicées et giboyeuses, un vin complet, aux tanins présents etharmonieux. Pas la moindre hésitation, naturellement.

Anthony Barton et Lilian Barton-Sartorius

Château GRAND PUY LACOSTE

François-Xavier Borie se passionne pour son Château Grand-Puy-Lacoste, qui accueille une équipe jeune, motivée et compétente, élevant des vins caractérisés par cette saveur fruitée de crème de cassis, d’une belle couleur profonde, séveux, corsés, très puissants, avec des taninssoyeux qui révèlent un beau potentiel de garde digne de ce très Grand Cru Classé, très classique et très typé Pauillac. Retenu par la fameuse classification de 1855, le Château Grand-Puy-Lacoste est l’une des plus anciennes propriétés du Médoc. À la fin du XVe siècle, le Domaine appartenait à M. de Guiraud, Conseiller au Parlement de Bordeaux, c’est en 1978, que la famille Borie en fait l’acquisition. Cette propriété superbe occupe en effet une place à part dans l’histoire des grands crus du Bordelais et son cadastre n’a pas changé d’un iota depuis 1855. L’encépagement est particulièrement bien adapté auterroir et à l’exposition. Les 55 hectares de vignes (75% Cabernet-Sauvignon, 20% Merlot et 5%Cabernet Franc) situés tout autour du château, d’âge moyen de 38 ans plantées sur un terroir vallonné (croupes). Sol composé de grosses graves profondes. Cuvaison longue, élevage en barriques de chêne français (grain fin) dont 70% de bois neuf pendant 16 à 18 mois selon le millésime. François-Xavier Borie, après s’être longtemps investi au Château Ducru-Beaucaillou, l’autre propriété familiale, s’est pris de passion désormais pour son Château Grand-Puy-Lacoste, qui accueille une équipe motivée et compétente. François-Xavier Borie y vit avec son épouse, Marie-Hélène, et leurs enfants. Leur fille aînée, Emeline, s’occupe plus particulièrement des relations publiques et de la communication en France et à l’étranger. Le château et les bâtiments ont été rénovés, les chais et le cuvier entièrement modernisés. Les vendanges sont volontairement tardives pour obtenir la meilleure maturité possible et sont exclusivement manuelles afin de préserver au mieux la qualité des raisins. Une nouvelle installation « double tri » vient d’être installée à la réception des vendanges, pour affiner la qualité de ce travail. Après un égrappage total et dans le respect de la très grande tradition bordelaise, la vinificationest menée de façon très classique et fait l’objet d’un suivi constant, de soins attentifs et méticuleux jusqu’à la mise en bouteilles. « Associé à notre connaissance approfondie du vignoble, m’explique François-Xavier Borie, parcelle par parcelle, tous nos derniers investissements nous permettent de très vite réagir les années un peu plus délicates. Nous ne regrettons surtout pas l’achat de matériel performant (tables de tris vibrantes, égrappage…), c’est ce qui fait la différence et permet d’optimiser le résultat. Nous n’avons pas vraiment changé notre méthode de vinification mais, grâce à une technique plus précise, nous l’avons améliorée sensiblement. Nous désirons nous donner les moyens de mener une viticulture plus perfectionniste. » Exceptionnel Pauillac 2010. La grande proportion de Cabernet-Sauvignon (83%) donne au vin ce beau rouge profond. Le bouquet dévoile des arômes de cassis très mûrs, des notes épicées révélant la belle maturité des raisins. L’attaque est dense et suave bien soutenue par une puissante structure tannique équilibrée. Beaucoup de complexité, de classe, dans ce millésime d’exception, un très grand vin de garde, qui s’inscrit dans la liste des années mythiques de Grand-Puy-Lacoste. Formidable 2009, particulièrement charmeur, coloré et puissant, aux saveurs fruitées, avec cenez caractéristique de prune, d’épices et de sous-bois, exhalant des notes persistantes, aux taninsprésents, prometteur. Le 2008, très représentatif du classicisme de ce grand millésime bordelais, est un grand vin très ferme, un vin tannique, associant structure et élégance, au bouquet concentré, aux nuances épicées, un vin charnu, dense et velouté en bouche, vraiment très prometteur. « Pour le 2008, nous dit François-Xavier Borie, nous avions privilégié la bonne aération des grappes sur le pied, de petits rendements, un bon contrôle du vignoble tout au long de la saison. Le 2008 présente de la structure, une grande longueur en bouche et offre un beau potentiel de garde. » Remarquable 2007, toujours très racé, au nez de prune et de framboise cuite, de robe grenat soutenu, un grand vin alliant puissance et souplesse, de bouche dominée par de très belles notes de fruits mûrs avec des notes de poivre, d’une grand subtilité, avec des tanins soyeux, très équilibré, de très bonne garde. Beau 2006, très typé, aux tanins mûrs et fermes à la fois, de bouche très parfumée (fraise des bois), riche et fondue à la fois, au nez où se mêlent la truffe et l’humus, bien charnu comme il se doit. Exceptionnel 2005, d’une grande complexité d’arômes, un vin dominé par la fraise des bois et la réglisse, puissant, d’une finale persistante aux nuances de fumé, de mûre et d’épices, qu’il faut laisser se faire pour développer tout son potentiel. « Le 2005 est sûrement la plus grande réussite depuis 25 ans, poursuit François-Xavier Borie, cela a été un millésime excessivement facile pour le viticulteur, si j’ose dire, c’est un vin qui a beaucoup d’amplitude, de charme, de complexité, on est vraiment dans la typicité de Grand-Puy-Lacoste, d’un très grand Pauillac. Il est d’un grand potentiel de garde, mais également très agréable dès maintenant tant l’on est séduit par ce fruit qui explose en bouche. C’est d’ailleurs une caractéristique des très grands millésimes, en effet, quand le vin est déjà formidable dans sa jeunesse. C’est un millésime que j’apprécie beaucoup surtout avec cette sève, cette trame si dense, c’est vraiment un vin à très fort potentiel, et l’exceptionnelle qualité du millésime fait penser à des 1989, 1982 et même à des 1947. » Le 2004, decouleur très profonde, avec des tanins intenses, un nez complexe où l’on retrouve les fruits cuits(cassis, groseille, mûre) et l’humus, avec cette finale subtilement poivrée qui fait tout son charme, un vin très distingué, de belle garde. Le 2003 est toujours l’un des vins les plus séduisants de ce millésime, d’une belle robe de couleur intense et soutenue, d’un très bel équilibre en bouche, riche et concentré, un grand vin complet et ample, racé, avec ces notes caractéristiques de petits fruits rouges frais, d’épices et de truffe. Le 2002 est une grande réussite, aux notes persistantes de sous-bois et de mûre, un vin qui allie structure et souplesse, aux tanins denses, qui se goûte remarquablement (parfait sur un lièvre ou de l’agneau), d’excellente évolution. Très beau 2001, de bouche riche et charnue, tout en subtilité d’arômes (griotte, humus…), ample et séveux en finale, aux tanins savoureux. Le 1999 me fait régulièrement plaisir, c’est un vin parfumé (humus, griotte mûre), aux tanins savoureux, alliant souplesse et charpente, de bouche pleine. Très classique, ce grand 1998, de couleur grenat, puissant, aux saveurs fruitées, avec cenez vraiment caractéristique de griotte mûre et de sous-bois, exhalant des notes sauvages et persistantes, aux tanins amples, dévoile toute sa race (le 2008 lui ressemble). Voir aussi le Château Haut-Batailley. Exceptionnel rapport qualité-prix-typicité. Pas la moindre hésitation.

Domaines François-Xavier Borie

Château BRANE-CANTENAC

Une entité de 75 ha, immuable depuis trois siècles, que l’on peut répartir en quatre zones : devant le château s’élève la fameuse croupe de Brane. Sur le sommet du plateau de Cantenac, une trentaine d’hectares appartiennent à la propriété et s’étendent sur la plus belle partie de cet épandage de graves profondes du quaternaire (quatrième terrasse). Grâce à la qualité de son sol, la régulation hydrique est exceptionnelle. Les graves profondes (12 m) ont un pourcentage d’argile important. Derrière le parc du château, une quinzaine d’hectares forment, avec le plateau, le coeur historique de la propriété. L’épandage de graves du quaternaire (cinquième terrasse) est plus récent. La profondeur de l’enracinement de la vigne et la régulation hydrique sont étroitement liées à la hauteur de la nappe phréatique (entre 2,5 et plus de 3m). Les sols sont sablo-graveleux, à gros galets. La Verdotte : ce vignoble d’une dizaine d’hectares âgé de plus de 35 ans, correspond au même épandage géologique que celui qui jouxte le parc du château. Le sol gravelo-sableux est moyennement profond et l’enracinement est parfois limité par des concrétions ferrugineuses (podzosols). Enfin, un peu plus loin, s’étendent les vignes de Notton, situés sur un très beau plateau graveleux. C’est un terroir de gravesprofondes grossières et pauvres en argile. Encépagement : 55% de Cabernet-Sauvignon, 40% deMerlot, 4,5% de Cabernet franc et 0,5% de Carmenère. Âge moyen des vignes 35 ans, rendementmoyen décennal 45 hl/ha. « Le millésime 2011, précise-t-on, s’annonce très prometteur du fait d’une récolte dont le potentiel phénolique et aromatique est de tout premier ordre. Marqué par une grande précocité, un climat très chaud et une sécheresse printanière sévère, précédent un été plus frais et plus arrosé, il a nécessité un tri sévère de la récolte afin d’éliminer les raisins qui ont été marqués par les excès climatiques de l’année. La vinification a permis de révéler le potentiel de ce millésime qui apparait dès à présent comme atypique et difficilement comparable à un autre. » Le tout donne ce superbeMargaux 2010, racé, généreux, corsé, aux tanins savoureux et riches, avec cette bouche bien charnueet séduisante dominée par les fruits à noyau et la réglisse, très classique, très prometteur. Dans la lignée, le 2009, de jolie robe pourpre, un vin qui révèle un bouquet de notes épicées et poivrées, ample en bouche avec des tanins denses et veloutés, d’une finale persistante. Le 2008 est charnu, avec des arômes de sous-bois et de groseille, riche et persistant en bouche, gras, aux tanins mûrs et savoureux. Le Second Vin, Baron de Brane 2010, au nez subtil où dominent le cuir, la cerise et les épices, auxtanins denses et puissants, d’une très jolie finale, de très bonne garde comme le 2009, de belle robesoutenue et brillante, ample, d’une jolie concentration d’arômes (cassis, prune…), très équilibré, un vinsoyeux mais dense. Pas la moindre hésitation.

Henri Lurton

Château BRANE-CANTENAC
33460 Cantenac
Tél. : 05 57 88 83 33
Fax : 05 57 88 72 51
Email : contact@brane-cantenac.com
www.brane-cantenac.comVoir son classement dans le Guide des Vins
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