Salon del Vino à Ibiza

J’étais présent à la 4e édition de ce Salon “del Vino y el Mediterraneo” d’Ibiza qui regroupe de nombreux producteurs espagnols (on s’en doute), de rares français (Taittinger ou Drappier en Champagne, 2 ou 3 négociants sans vice ni vertu), 1 ou 2 italiens intéressants (Poli et Nardini notamment) et quelques autres exploitants bien loin de la Méditérranée (je suppose qu’il fallait bien remplir les stands) comme Lynfrove (Afrique du Sud), Castillo de Molina (Chili), Ziegler (Allemagne), Angaro (Argentine) ou Megyer (Hongrie). Passons.

Voir aussi le débat sur AgoraVox sur les vins espagnols :

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=22495

C’est bien entendu avec les vins espagnols que l’on se fait le plus plaisir ici et leur présence était conséquente avec une bonne trentaine de régions/appellations.

Ma sélection :

– D’ibiza, le meilleur vin est toujours celui de Can Rich, notamment le rouge Tempranillo/Merlot (5 à 6 €, j’aime moins la cuvée avec le Cabernet-sauvignon, trop standardisée), provenant d’une jolie petite bodega située sur l’une de mes routes préférées de balade en moto, près de San Antonio. Can Mayo et Sa Cova suivent.

– En Rias Baixas : Terras Gauda, Soutomaior et Mar de Prades se tiennent fort bien devant Veigadares ou Pazo de Barrantes.

– En Penedes, on retiendra surtout Emendis et Torre del Veguer.

– En Rioja, des bouteilles toujours très séduisantes et typées comme celles de Ramon Bilbao, Vina Salceda, Ysios, Roda et Luis Cana. On peut aussi noter Finca Valpiedra, Paysages et Marques de Vitoria.

– En Ribera del Duero : Vega Real, Montebaco, Crus de Alba, Astrales et Tarsus se goûtent bien.

– En Rueda, une préférence pour Aura, Noia et Alba de Miros.

Pour les autres, j’ai retenu : Mas Perinet et Alvaro Palacios (Priorat), Bestue (Somontano), As Sortes (Valdeorras), Mauro (Castilla y Leon), Finca Antigua (La Mancha), Care (Carinera) et l’incontournable Chivitte (Navarra). Pour les Cavas (Nadal, Casteller), je préfère Taittinger…

Une précision : il est ridicule qu’il n’y ait pas plus de producteurs français présents à Ibiza. En 15 ans, l’île s’est transformée, embourgeoisée, enrichie et l’on est loin des stéréotypes idiots, “marroniers” de la presse, qui ne parlent d’Ibiza qu’au travers de ses gigantesques discothèques.

Ibiza, c’est surtout un art de vivre à part entière, une nonchalance exquise, des plages exceptionnelles, des villages intèrieurs magiques au détour de paysages aussi beaux que ceux de la Corse, une mer qui regorge de poissons aujourd’hui introuvables en France et, à côté d’une masse de touristes certes impressionnante durant les mois d’été, des milliers de résidents belges, français, allemands, anglais… dont le pouvoir d’achat est impressionnant. À cela s’ajoutent un art de la table certain des espagnols (on reste encore facilement 2 h au restaurant ici) qui prédispose à la consommation (avec modération) des vins.

J’hésite d’ailleurs toujours à ouvrir un bistrot à vins/caviste ici et mon hésitation réside plus dans la difficulté de trouver un lieu adéquat (pas grand chose de libre) que dans le bien-fondé d’une telle entreprise.

Pour l’instant, on prépare d’abord notre guide sur l’île (www.guideibiza.com). Un peu de patience, donc.