– Top Vignerons : ce que vous ne devez pas oublier…

En commençant la rédaction de mon prochain GUIDE, je mets -en parallèle- à jour mon « TOP VIGNERONS ». C’est un moment tendre et sévère à la fois, car ce sont mes vrais coups de cœur que je mets ainsi en avant. Il y aura donc des changements dans la hiérarchie actuelle que vous pouvez consulter dans LE POST. Pour mémoire, C’est tout naturellement que j’ai décidé, en-dehors de mes Classements habituels qui distinguent la qualité des vins, de récompenser -aussi- le vigneron (ou ses enfants), sa fidélité, sa passion, son enthousiasme, sa joie de vivre, sa simplicité, au travers de ce “Top Vins” exceptionnel. Cette année, ce Palmarès évoluera, d’autres entreront, quelques-uns sortiront, certains changeront de “Prix”, ou de hiérarchie..

Les places y sont donc rares car voici ce qui prime :

– Une éthique. Cela consiste à ne pas se fourvoyer dans des opérations marketing extravagantes, ne pas se laisser prendre à la mode, qui, par définition, ne fait que passer (vite). Et c’est surtout respecter les consommateurs, ceux qui vous font vivre, sans les abreuver de prix surestimés ou de produits “sans âme, ni vertu”. L’éthique, c’est croire en soi, avoir la foi, des valeurs, c’est la fidélité. On ne peut donc aimer un vin qu’en appréciant celui qui le fait.

– De l’élégance. Elle est innée, inutile de vouloir se l’approprier.?Je parle, bien sûr, de celle de l’âme.?L’arrogance, la frime, sont des critères qui comptent pour décrypter les uns et les autres, dans toute les régions, du plus grand vin au plus modeste. On peut faire du business en restant pur : « mens sana in corpore sano ».

– De l’humilité. Et être humble, ce n’est pas de la fausse modestie.?On peut être fier, conquérant, et avoir les pieds sur terre, c’est-à-dire ne pas se prendre pour le messie.?Et des prophètes ou des gourous, il y en a…

DE L’ART DES CONNIVENCES

Je parcours rarement les livres ou les papiers complaisants de mes « concurrents » : je me demande à quoi ils servent à part de passer la soupe aux éternels « grands » crus bordelais (souvent galvaudés) que j’ai, pour ma part, éliminé depuis belle lurette de mon GUIDE. Pour les très grands, on sait bien que Latour ou Lafite sont bons, mais personne ne peut se les payer (je passe sur le « rapport » qualité-prix). A quoi bon en parler, si ce n’est pour remercier une invitation ou se faire mousser…

Je connais toutes les combines, les super-cuvées, les 3e et 4e vins, les copinages entre un « faiseur » médiatique et un « critique », les connivences, les copeaux de chêne ajoutés en douce dans les cuves, les super-levures aromatisantes, etc, etc…

Dans la presse grand public, c’est pire : les articles sont devenus des copies de dossiers de presse bien ficelés où il suffit d’inviter un journaleux à passer à table (le mot est juste) pour qu’il s’empresse d’encencer le petit vin à la mode du fin fond du Languedoc ou de l’Ardèche à 10, 15 ou 20 €, en plus), comme si c’était un grand vin. Désolant, mais amusant, tant le consommateur ne s’y laisse pas prendre deux fois… Internet a aussi sa dose de « rigolos » du vin : ici, un sommelier en mal d’identité, là, un amateur qui recopie des textes pour meubler son blog…

L’AMOUR DU VIN

C’est comme cela : pour moi, on ne peut aimer un vin qu’en aimant les hommes (et les femmes). Car le vin, ce n’est pas une boisson. C’est bien un art à part entière. Nul ne peut apprécier un Picasso ou un Van Gogh, le jazz ou l’opéra, une sculpture, une culture différente de la sienne sans un minimum de connaissance. On ne peut aimer les uns et les autres que si l’on comprend le pourquoi des choses et la passion humaine. Et bien, pour le vin, c’est pareil : il faut expliquer pourquoi un Chinon ne ressemble pas à un Gigondas, expliquer le terroir, le cépage, l’alliance de l’un et de l’autre, il faut expliquer encore que le Cabernet franc est différent du Grenache, et conseiller, c’est fondamental, l’accord des vins et des mets, selon les habitudes régionales, les gens, l’humeur… Ce qui compte, c’est l’originalité. En dégustation, un consommateur doit pouvoir reconnaître un Saint-Émilion, un Châteauneuf-du-Pape de par cette diversité des cépages si bien adaptés aux différents terroirs français. La force du vin, c’est d’être un produit vivant et convivial.

C’est donc un art de vivre, celui d’aimer la force de la nature, de rêver en lisant quelques vers de poésie, de partager un nectar, en sachant que la qualité passe par la diversité, que l’extase est la même avec un très grand cru ou un vin modeste, puisque seuls comptent le plaisir de l’instant et celui du goût et du partage. Ce goût du vin, c’est avant tout culturel, c’est une question de mémoire collective avec une histoire, une tradition, ce que ne pourra jamais offrir un vin “fabriqué”, français ou étranger.

Le vin, c’est comme la vie : un peu de poésie, l’empreinte d’une origine, quelques notes de souvenirs, un zeste de sensualité, de la mesure et du respect. Il faut aussi être sensible à tous les vins, aller sur place, rencontrer les vignerons, dans toute la France, et ne pas se contenter de dégustations mondaines, qui masquent la réalité du terrain.

POUR VOIR LE TOP VIGNERONS, LIRE L’ARTICLE DU POST

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