* Tout ce que vous devez savoir sur les meilleurs vins d’Anjou-Saumur

L’histoire des vins de l’Anjou-Saumur

Au XIe siècle, la culture de la vigne en Anjou est fort importante, contribuant à la richesse de ce pays. Jusqu’alors, seul le seigneur du vignoble pouvait vendre son vin, à un moment précis de l’année. Cet avantage ou “droit de banvin” fut supprimé en 1135 par le comte d’Anjou, Geoffroi le Bel, favorisant le commerce des vins. Des marchands pouvaient venir de l’extérieur pour acheter du vin, les Angevins, d’autre part, avaient la faculté de se livrer aux exportations de leurs vins en les expédiant par bateau le long de la Loire. Un peu plus loin, le vignoble de Saumur subissait le contrecoup de la concurrence angevine. Les Saumurois prièrent, alors, le comte d’Anjou d’alléger également leurs charges féodales. Celui-ci y consentit en 1138. Il leva son droit de banvin et transforma l’impôt prélevé sur les vignes par une taxe annuelle fixée au jour de la Saint-Martin. Les sacrifices étant souvent récompensés, les Saumurois eurent la satisfaction de voir leur vin servi en 1241 au dîner royal organisé pour Alphonse de Poitiers, frère du roi Saint Louis.

 
Les sols des vignobles de l’Anjou-Saumur

Quatre ensembles principaux composent le sous-sol des terroirs d’Anjou et de Saumur, sur environ 17 000 ha :

– Un socle schisteux d’âge briovérien pour la partie sud, sur la rive gauche du Layon.

– Un plateau schisteux de composition variable recouvert de sables et de graviers d’Anjou, les faluns et les limons, pour la partie nord, sur la rive droite du Layon. Plus précisément, si l’on part du Layon aux sols argileux, riches et humides pour monter sur les coteaux, on trouve quatre zones successives :

– Sols peu évolués sur schistes de pentes fortes laissant pénétrer les racines qui trouvent potassium, magnésium et peu de phosphore, satisfaisant le Chenin, le Cabernet franc et le Cabernet-sauvignon.

– Sols sur schistes du silurien peu altérés, plus épais, avec un horizon intermédiaire limoneux argileux, convenant moins bien au Chenin et aux vins liquoreux, mais excellent pour les vins rouges qui peuvent atteindre de très hautes qualités.

– Sols sur altérites du silurien que l’on trouve dès que l’on s’approche du plateau où les schistes sont altérés sur environ un mètre d’épaisseur avec recouvrement sableux ou limoneux. La vigne y pousse très bien, pour favoriser les grands vins liquoreux ou les rouges de l’Anjou.

– Sols sur sables et graviers d’Anjou, formation d’âge pliocène, avec beaucoup de gravies de quartz roulés ocrés. La vigne y trouve peu, mais suffisamment d’eau.

– Un socle cristallin constitué de roches volcaniques ou volcano-sédimentaires appelées spilites vertes, dans plusieurs endroits, comme par exemple dans la vallée du Layon.

– Un plateau sédimentaire dans lequel prédomine la craie tuffeau en Saumurois encore appelé “l’Anjou blanc”. Ses sols sont constitués de calcaire affleurant dans la zone sud de “la côte” ou de sol blanc argilo-sableux vers l’ouest, mais toujours sur sous-sol de tuffeau.

 
Les vins d’Anjou-Saumur et leurs appellations
LES ROUGES
– Anjou-Gamay

L’AOC Anjou-Gamay peut être produite sur toute l’aire d’appellation Anjou, à l’exclusion de l’aire de production Saumur. Issu du seul cépage Gamay noir à jus blanc, l’Anjou-Gamay est produit sur les terrains les plus schisteux de la zone. L’Anjou-Gamay est un vin rond, fruité, souple, avec des arômes de groseille. Depuis 1986, une partie est vinifiée en primeur, ce qui en fait un vin frais, aromatique et très ­agréable.

 
– Anjou

Les Anjou rouges sont élaborés à partir du cépage Cabernet franc et/ou Sauvignon. L’Anjou rouge, après une cuvaison d’environ 8 à 10 jours, est mis en bouteilles au printemps suivant la récolte. Cela en fait des vins légers, fruités et très agréables dans leur jeunesse. De couleur rubis, avec des arômes parfois végétaux, ils développent des notes de fruits rouges, souvent épicées, et se caractérisent en bouche par leur fraîcheur et la finesse de leurs tanins.

– Anjou-Villages

L’Anjou-Villages ne peut être produit que dans 56 communes sur des sols schisteux.

Exclusivement issu des cépages Cabernet franc et Cabernet-Sauvignon, le vignoble se différencie de l’Anjou rouge par la sélection des terroirs et par sa vinification : 1 an minimum d’élevage est requis avant sa commercialisation. L’Anjou-Villages a une couleur soutenue d’un rouge profond. Ses arômes sont complexes, de type fruits noirs et sous-bois. C’est un vin charpenté, aux tanins soyeux, apte au vieillissement.

– Saumur

Les raisins des Saumur rouges sont récoltés sur un terroir diversifié à dominante calcaire et sablo-argileuse. Issus exclusivement des cépages Cabernet franc (principalement) et Cabernet-Sauvignon, ils possèdent un caractère aromatique à dominante de fruits rouges. Ils sont agréables, frais, à consommer dans les 5 ans. Le vignoble s’étend sur environ 2 550 ha, toutes couleurs confondues.

– Saumur-Champigny

Le vignoble de Saumur-Champigny (1 520 ha) est la première appellation d’origine contrôlée à s’être engagée sur un programme d’implantation de biodiversité sur l’ensemble de son terroir. Voilà plus de deux ans, les viticulteurs se sont unis pour implanter un réseau de Zones Écologiques Réservoirs (ZER), sur les neuf communes de l’appellation (Chacé, Dampierre-sur-Loire, Montsoreau, Parnay, Saint-Cyr en Bourg, Saumur, Souzay-Champigny, Turquant et Varrains). Aucun apport de pesticides ni de fertilisants permet une régulation naturelle de l’agro-système viticole. Pour les viticulteurs qui s’engagent dans ce processus de rétablissement de l’équilibre biologique, cela implique de stimuler et d’augmenter la biodiversité en plantant un réseau de haies d’arbustes aux essences diverses pour abriter les oiseaux et les insectes. Sous la bannière du Comité des Vins d’Anjou et de Saumur (CIVAS) et du Syndicat Viticole des Côtes de Saumur, les vignerons se sont alors réunis en association depuis 1980 pour promouvoir l’appellation Saumur-Champigny puis se sont structurés en un Syndicat depuis 1996 avec pour autre mission la mise en place des Agréments et le respect des règles strictes qui régissent les Appellations d’Origines Contrôlées. Cette appellation bénéficie de nombreux paramètres qui valorisent la culture de la vigne qui s’étage en coteaux le long de la Loire, la richesse argilo-calcaire de son terroir et la présence du tuffeau en sous-sol, cette roche calcaire du crétacé supérieur absorbe les précipitations hivernales et les restitue ensuite parcimonieusement durant les périodes de sécheresses évitant ainsi aux raisins de souffrir. Ce terroir a la particularité d’emmagasiner les fortes chaleurs de la journée et de les restituer durant la nuit, d’où le nom latin “Campus ignis” qui signifie champ de feu. Toujours soucieux de préserver la typicité du terroir et la personnalité unique de ses vins, le Syndicat des producteurs de Saumur-Champigny soutient les viticulteurs qui perpétuent un vrai savoir-faire sur un terroir historique puisqu’on y cultive la vigne depuis le Moyen-Âge. Ce sont, en effet, les moines qui plantèrent le Cabernet franc tout autour de l’Abbaye de Fontevraud.

LES MEILLEURS VINS

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ANJOU
BONNEZEAUX
COTEAUX-DU-LAYON
CRÉMANT DE LOIRE

 

SAUMUR
SAUMUR BRUT
SAUMUR-CHAMPIGNY
SAVENNIÈRES

 

CHAUME


LES ROSÉS
– Rosé d’Anjou

Ce vin est en général produit à partir de Grolleau, mais les cépages Cabernet franc et/ou Sauvignon, Gamay, Cot et Pineau d’Aunis peuvent entrer sans restriction dans son élaboration. C’est un vin demi-sec (sucre résiduel minimum : 7 g/l), frais et léger, un vin de “jeunesse” dominé par des arômes fruités. Produit dans tout l’Anjou, sa qualité sera donc dépendante des terroirs à dominante schisteuse ou argilo-schisteuse, qui lui donneront également une robe saumon ou cerise dite “pelure d’oignon”.

– Cabernet d’Anjou

Ces vins rosés proviennent de l’aire délimitée de l’appellation Anjou, et le vignoble s’étend sur 4 100 ha. Ils sont issus exclusivement des cépages Cabernet franc ou Sauvignon. Ce sont des vins demi-secs (sucre résiduel minimum : 10 g/l), qui prennent en vieillissant une nuance plus soutenue. Ils développent des arômes de framboise. Les grands millésimes supportent une longue garde.

– Cabernet de Saumur

Ces vins proviennent de l’aire délimitée de l’appellation Saumur, qui recouvre 37 communes. Leurs cépages sont limités aux seuls Cabernet (franc et Sauvignon), cultivés sur sol calcaire. C’est un rosé de type sec, frais et aromatique (petits fruits rouges).

– Rosé de Loire

Les vins répondant à l’AOC Rosé de Loire sont produits dans les aires de production des vins à Appellation Contrôlée Anjou, Saumur et Touraine.

L’appellation a été reconnue en 1974 pour un type de vin rosé sec, élaboré avec un minimum de 30 % de Cabernet franc et/ou Sauvignon, associés ou non aux cépages Grolleau, Gamay, Cot et Pineau d’Aunis. Les Rosés de Loire sont donc très marqués par le caractère des cépages qui les composent ainsi que par les terroirs où ils sont produits, on trouve aussi bien des vins légers que des vins plus charpentés.

LES BLANCS SECS
– Anjou

Les Anjou blancs sont élaborés principalement à partir du cépage Chenin blanc (proportion minimum : 80 %), parfois associé au Chardonnay ou au Sauvignon dans une proportion maximum de 20 %.

– Savennières

Ces vins sont exclusivement élaborés à partir du Chenin blanc. Les sols de schistes et de grès pourpre leur donnent un caractère particulier et leur confèrent une bonne aptitude au vieillissement. Le Savennières (140 ha) est un vin blanc sec, exceptionnellement demi-sec ou moelleux. C’est un vin riche, fin, très élégant et harmonieux en bouche, aux arômes complexes de fruits (pêches blanches) et de fleurs qui évoluent vers des notes de fruits secs avec l’âge.

– Saumur

Les Saumur blancs proviennent essentiellement du cépage Chenin (80 % minimum), parfois associé au Chardonnay ou au Sauvignon (20 % maximum). Ce vin sec et distingué se caractérise par sa fraîcheur aromatique et ses notes de fleurs blanches.

 

LES BLANCS MOELLEUX
– Coteaux-du-Layon

Le vignoble s’étend sur 1 700 ha répartis sur 27 communes. Ces vins moelleux ou liquoreux, issus de raisins récoltés par tris successifs, sont issus exclusivement du cépage Chenin, et sont célèbres pour leur belle robe or pâle, tirant parfois sur le vert, pour leurs arômes où se mêlent le miel et l’acacia, pour leur rondeur, leur souplesse et leur plénitude. Six communes peuvent voir adjoindre leur nom à celui de l’AOC Coteaux-du-Layon : Rochefort-sur-Loire, Saint-Aubin-de-Luigné, Saint-Lambert-du-Lattay, Beaulieu-sur-Layon, Faye-d’Anjou et Rablay-sur-Layon ; et un village : Chaume. Les terroirs sont caillouteux, avec des dominantes tout à tour schisteuses, pour un rendement de 37 hl/ha, 30 hl/ha pour les Coteaux-du-Layon suivis d’un nom de commune et 25 hl/ha pour le Coteaux-du-Layon-Chaume.

– Coteaux-de-l’Aubance

Les 100 ha de ce vignoble (10 communes), plantés exclusivement en Chenin, s’étendent sur des coteaux de schistes de part et d’autre de la rivière Aubanc. Cette zone peu pluvieuse bénéficie régulièrement d’une arrière-saison sèche favorable à l’obtention d’une maturité optimale et aux vendanges tardives, ce qui permet d’obtenir un vin blanc demi-sec à moelleux plus souple que ceux du Layon.

– Bonnezeaux

Ce vin, parmi les plus célèbres crus de l’Anjou, est produit dans un vignoble de 105 ha, sur une seule commune (Thouarcé). Issu du cépage Chenin, surmûri et vendangé par tris successifs, c’est un vin blanc liquoreux qui doit toutes ses qualités au terroir exceptionnel qu’il occupe : trois petits coteaux de schistes abrupts orientés plein sud.

– Quarts-de-Chaume

Situé sur la commune de Rochefort-sur-Loire, ce vignoble donne ce grand vin blanc moelleux issu, lui aussi, de vendanges surmûries de Chenin par tris successifs, aux subtils arômes (abricot, miel) liés aux spécificités de son terroir. L’origine de son nom remonte au Moyen Âge : le quart de la récolte du hameau de Chaume, où la vigne était cultivée par des moines, était alors dû au seigneur local qui choisissait les meilleures barriques. L’appellation couvre 54 ha plantés sur un coteau argilo-caillouteux, exposé au sud, qui surplombe la rivière, donnant un équilibre entre le moelleux et l’acidité.

– Anjou-Coteaux-de-la-Loire

L’aire délimitée recouvre 9 communes sur 50 ha. C’est une région au sous-sol varié où l’on retrouve du calcaire ou du schiste. La production se situe autour de 1 500 hl (rendement : 38 hl/ha). Ce vin demi-sec ou moelleux, selon le millésime, issu du seul cépage Chenin, possède des arômes complexes : les sols schisteux lui confèrent des notes animales ; les sols calcaires, des nuances plus minérales.

– Coteaux-de-Saumur

Ce vin blanc liquoreux est issu du cépage Chenin planté sur un sol calcaire composé de craie tuffeau. La superficie du vignoble n’est que de 7 ha répartis sur 13 communes. Récoltés uniquement lorsque les conditions climatiques le permettent, il est produit lors des grands millésimes. Il présente des arômes fruités et floraux (pêche) d’une grande finesse.

LES BLANCS DE MOUSSE
– Anjou mousseux

Les vins ayant droit à l’appellation contrôlée Anjou mousseux peuvent être produits sur l’ensemble de l’aire d’appellation Anjou, sur des terroirs à dominante schisteuse. Ils sont élaborés à partir du Chenin blanc, parfois associé aux Cabernet franc, ­Cabernet-Sauvignon, Cot, Gamay, Groslot, Pineau d’Aunis.

– Saumur mousseux

Ne peuvent prétendre à l’appellation que les mousseux élaborés en utilisant des vins provenant des cépages : Chenin, Chardonnay, Sauvignon. L’ensemble Chardonnay-Sauvignon ne doit pas dépasser 20 % de la cuvée.

La proportion des cépages noirs : Cabernet franc, Cabernet-Sauvignon, Cot, Gamay noir et jus blanc, Grolleau, Pineau d’Aunis, Pinot noir ne doit pas dépasser 60 %. Les Saumur vinifiés selon la méthode traditionnelle en blanc et parfois en rosé sont fins, légers et aromatiques (notes de fruits blancs) ; bruts et parfois demi-secs. Leur mousse provient d’une seconde fermentation en bouteille à l’issue de laquelle ils reposent 9 mois minimum sur lie dans des caves crayeuses.

– Crémant de Loire

Blancs ou rosés, les vins répondant à l’AOC Crémant de Loire sont produits dans les aires de production des vins d’appellation contrôlée “Anjou”, “Saumur” et “Touraine”, sur des terroirs à dominante calcaire. Ils sont élaborés à partir d’un vin de base provenant des cépages principaux suivants : Chenin blanc, Cabernet franc, Cabernet-Sauvignon, Pineau d’Aunis, Pinot noir, Chardonnay, Menu Pineau ; où à partir d’un assemblage de vins comprenant, outre l’un des cépages principaux, le Grolleau noir. Le volume issu des cépages principaux doit être égal à 70 % au moins du volume de l’assemblage. Les vins blancs peuvent être produits indifféremment avec l’un ou plusieurs de ces cépages blancs ou rouges. Les vins rosés peuvent être produits avec l’un ou plusieurs des cépages rouges, avec ou sans cépages blancs. L’élaboration des Crémant de Loire est soumise à des règles strictes.

Les raisins des vins d’Anjou-Saumur

– Rosé de Loire : Cabernet, Gamay, Cot, Grolleau, Pineau d’Aunis.

– Blanc sec Anjou : Chenin blanc, associé ou non au Sauvignon ou au Chardonnay.

– Rosé d’Anjou : Gamay, Grolleau, Cot.
– Cabernet d’Anjou rosé : Cabernet.
– Anjou-Gamay : Gamay noir à jus blanc.

– Saumur rouge, Saumur-Champigny et Anjou rouge : Cabernet-Sauvignon et/ou Cabernet franc.

– Saumur blanc nature, Coteaux-du-Layon (moelleux), Quarts-de-Chaume (moelleux), Bonnezeaux (moelleux), Savennières (sec), Coteaux-de-l’Aubance (demi-sec), Coteaux-de-Saumur (demi-sec), – Anjou-Coteaux-de-la-Loire (demi-sec), Coteaux-du-Layon-Villages (moelleux) : Chenin blanc.