Le Classement est particulièrement remanié cette année. C’est la région où l’on est en train de reconquérir les lettres de noblesse de son terroir et le travail accompli par de nombreux vignerons est exceptionnel. La force du terroir est bien réelle ici et vient s’allier à cet art exceptionnel de l’assemblage que chaque vigneron ou maître de chai va marquer de sa “patte”, créant une bouteille unique, que personne n’a réussi à égaler, partout dans le monde, où l’on n’est jamais parvenu à inquiéter la “marque” Champagne…
Certes, les références ont évolué, des grandes maisons sont toujours au sommet mais un nombre de vignerons ou de “petites” maisons familiales les rejoignent, et c’est bien naturel. Qu’elles dégagent des notes de chèvrefeuille, de rose ou d’abricot, développent des nuances de noisette, de brioche ou de fruits mûrs, les cuvées deviennent plus passionnantes les unes que les autres, à des prix fort sages quand on les compare aux aberrations d’autres vins.
D’autres maisons familiales sont de premier ordre : Ellner, Lombard,Philipponnat, Legras, Bara, Arnould et Thiénot; et des vignerons exemplaires comme Erick de Sousa, qui, en une vingtaine d’années, a fait de son nom une référence. Toujours une seule cave coopérative, Devaux, avec des cuvées franchement exemplaires.
La hiérarchie des Deuxièmes Grands Vins Classés est à prendre à la lettre : les Premiers des Seconds (Bruno Paillard y fait son entrée) sont nettement supérieurs aux Cinquièmes des Seconds.
Quatre caves sont au top : Collet, De Castelnau, Beaumont des Crayèreset Vincent d’Astrée, et sont à même de sortir des cuvées qui atteignent les sommets. Au moins deux d’entre elles devraient passer en Premiers Grands Vins prochainement.
Il y a aussi des propriétaires qui peuvent prétendre atteindre les sommets, selon leurs cuvées, globalement ceux qui sont dans le peloton de tête des Deuxièmes Grands Vins Classés, dans les deux ou trois premiers échelons de cette hiérarchie, donc, élevant des vins les uns plus séduisantes que les autres, garants d’une typicité et d’une grande régularité qualitative, associés à des prix doux (Edouard Brun, Michel Arnould, Jean-Marie Pelletier,Boizel, Delaunois, De Lozey, Gaston Chiquet, Ralle, Drappier, Pierre Mignon, Laurent-Gabriel, Maurice Vesselle, Michel Turgy, Bourdaire-Gallois, Pierre Gobillard, Fleury-Gille, Lancelot-Royer, Simart-Moreau,Charles Mignon…), un bon nombre exploitant des terroirs situés en Grands (et Premiers) Crus, ceci expliquant bien sûr cela, et prouvant que, ici comme ailleurs, la force du terroir est primordiale, même si l’art de l’assemblage, les stocks et l’élevage feront la différence.
Dans la lignée, on poursuit avec ces maisons et vignerons qui bénéficient également de rapport qualité-prix-typicité exceptionnels, et peuvent aussi prétendre aux plus hautes places (Vautrain-Paulet, Bardy-Chauffert,Margaine, Médot, Gatinois, Huot, Etienne Oudart, Brixon, Guy Cadel,Nathalie Falmet, Rollin, Royer, Labbé, Aspasie, Baron-Fuenté, Perseval-Farge, Morize, Gatinois, Coutier, Thévenet-Delouvin, Verrier, Baron Albert, Hamm, Defrance, Jeaunaux-Robin, Petitjean-Pienne, Bourgeois-Boulonnais, Maletrez, De Milly, Renaudin…).
Pas mal de nouveaux dans le Guide m’ont particulièrement plu : Dauphin,Bourgeois, Faucheron, Diligent, Penet-Chardonnet, Maître, Collard… tous à des niveaux différents, naturellement.
À la suite, une bonne cinquantaine de maisons et vignerons, chacune avec sa spécificité, chacune pouvant mériter mieux… C’est ce qui fait tout l’intérêt de ce Classement, récompenser les plus connus comme les autres, en étant réactualisé en permanence.