Champagne : mieux comprendre le nouveau Classement

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Le Classement regroupe uniquement les vins dégustés et sélectionnés cette année dans le Guide.

Pour la Champagne, les vins, comme les références, ont changé, et on peut s’interroger, posément, intelligemment, sur les prix et la typicité. Voici ce qu’il faut comprendre :

– Le terroir joue son rôle pleinement et les territoires de Grands ou Premiers Crus ont une influence certaine sur la typicité des vins. Notre Classement a donc tenu compte de cela et il se répartit selon les quatre grandes régions viticoles champenoises. On ne fait évidemment pas le même vin à Avize ou aux Riceys, chacun ayant une spécificité propre, c’est tant mieux et passionnant.

– Dans chacune de ces régions, comment ne pas faire accéder à la tête du Classement un grand nombre de vignerons et maisons familiales qui offrent une typicité réelle, mettent en avant l’originalité des sols, faisant ressortir ici le Pinot meunier, là un territoire spécifique de Grand ou Premier Cru, la Biodynamie, le respect de la Nature, le traitement des sols à la charrue, tout cela exacerbe ce que l’on attend d’un vrai grand vin : son originalité.

C’est le résultat d’une persévérance hors-normes de la part de ces vignerons.

Ici, ce sera les territoires de Grands Crus magnifiques (Penet, Paul Bara, Vazart-Coquard, Petit & Bajan, Legras & Haas, Michel Arnould, Gatinois, Michel Turgy, Edouard Brun, Maurice Vesselle, Lancelot-Royer, Guy Larmandier…), là des Premiers Crus, des millésimés ou des cuvées typées (Drappier, Defrance, Bourdaire-Gallois, Camiat, Baron Albert, Pierre Mignon, Diligent, Poinsot, Gaston Chiquet, Baron Fuenté, Moyat-Jaury-Guilbaud, Etienne Oudart, Jean-Michel Pelletier, Charles Mignon, Thévenet-Delouvin, Yannick Prévoteau, Charpentier, Patrick Boivin, Dauby, Solemme, Renaudin, Jeaunaux-Robin, Rémi Massin, Alain David, Daviaux, Prévoteau, Dissaux Verdoolaegue, Pehu Guiardel, Allouchery Deguerne …), à des prix très abordables (17 à 30 €, 40 à 60 € pour les cuvées spéciales), c’est-dire aux mêmes tarifs que les cuvées de base ou de “grandes cavaleries” de certaines grandes maisons ou coopératives, “sans âme, ni vertu”, sans intérêt gustatif ni la moindre valeur ajoutée.

Car on ne veut plus de cuvées identiques, année après année, issues d’innombrables assemblages (parfois 150 vins différents), ni de simples belles étiquettes : le Champagne est un vin et il se dévoile d’autant mieux quand il change selon les millésimes, les cépages et les sols et… bien rares sont les grandes maisons historiques qui peuvent se targuer, grâce, principalement, à leurs propres vignobles, d’offrir un tel panel. Vous verrez que l’on peut les compter sur les doigts dans le Classement.

Un Champagne de vigneron, c’est aussi le Champagne d’un homme (ou d’une femme), qui ne compte pas ses heures, prend sa voiture pour livrer, partage sa passion avec ses clients… bref, tout ce qu’un représentant ne risque pas de vous apporter.

Car il y a aussi de très grandes cuvées de marques bien trop chères, qui imposent leurs prix en jouant aussi bien sur des campagnes de publicité qu’elles sont les seules à pouvoir s’offrir ou à force “cadeaux” auprès des hôteliers ou restaurateurs, sur une plage ou dans une discothèque. On est loin de l’expression du terroir… Entre un grand Champagne de vigneron et certaines cuvées de base du négoce, au même prix, il y a une sacrée différence qualitative !

Mais nous conservons de rares grandes maisons familiales qui tiennent toujours le haut du pavé, souvent propriétaires d’importants vignobles et dirigées par des hommes et des femmes pour lesquels la continuité patrimoniale prime. Aux côtés de ces maisons incontournables (Pol-Roger, Gosset, Roederer, Taittinger), d’autres sont au sommet (Ellner…), où la force des terroirs de Grands et Premiers Crus joue à plein, à des prix défiant toute concurrence.

Chaque marque n’est, bien sûr, pas à “comparer”. Il est impératif de suivre la hiérarchie interne de notre Classement, les Premiers des “Premiers” étant intrinsèquement “supérieurs” aux autres “Premiers”, et ainsi de suite, en sachant que, toujours, le rapport qualité-prix prime et explique bien des choses…

– Quant aux prix, que dire ? Est-ce qu’une bouteille vaut 300 € ? la réponse est non, sauf pour les buveurs d’étiquettes. Le plus bel exemple est l’extraordinaire pureté et minéralité de la Cuvée des Caudalies d’Erick de Sousa autour des 50 € et 130 € pour l’envoûtant millésime 2008, qui a tout : l’origine du Grand Cru (Avize), le meilleur du Chardonnay, le meilleur du millésime champenois (avec le 2004), les vieilles vignes, un élevage soigné… ! En face, les cuvées ultra connues des grandes maisons sont à 250 €, 300 €, 350 €…, toutes superbes aussi, certes, mais… 

Et il y en a d’autres, vignerons et petites maisons, qui proposent des cuvées d’exception, remarquablement élevées entre 60 et 90 €, vous allez le voir dans cette sélection.