Les moines cisterciens de l’abbaye d’Aiguebelle s’intéressèrent aux vins de Gigondas et de Vacqueyras dès 1137, jusqu’à la Révolution pendant laquelle fut détruite l’abbaye. À côté, l’origine du Châteauneuf-du-Pape remonte au pape Clément V. Celui-ci s’était fait construire une habitation de plaisance, située suffisamment loin de la résidence papale d’Avignon pour décourager les importuns d’y venir. Cette habitation fut achevée par Clément VII. Ce fut le Châteauneuf par opposition à l’ancien château de la cour pontificale. Lorsque les papes rejoignirent définitivement leur résidence italienne, Avignon leur envoya les vins récoltés dans la région. Sur la rive droite du Rhône : la Côte-Rôtie, vignoble fort ancien, réparti en “Côte brune” et “Côte blonde”. Ces dénominations seraient un rappel au souvenir d’un notable d’Ampuis : le sieur Maugiron. Celui-ci aurait partagé ses terres entre ses deux filles : l’une brune, la seconde blonde. Un peu plus loin, Condrieu ou “Coin du ruisseau”. Son histoire gardera les traces de son gué et de son port où étaient recrutés les mariniers. Ceux-ci naviguaient entre royaume et empire. Sous Charlemagne, en effet, le Rhône servait de frontière entre la rive droite ou “royaume” et la rive gauche ou “empire”. On retrouve au IXe siècle la présence des moines : des bénédictins auraient, en effet, gagné Cornas et Saint-Péray en échangeant un dîner où le plat principal était un gros poisson du pays. Bacchus et, par lui, la vigne et le vin, était fortement glorifié sur les rives du Rhône. De nombreuses statues dédiées au dieu du vin ont été trouvées parmi les ruines romaines.
– Vers le 20 janvier : à Orange (Vaucluse), concours de dégustation
– Vers le 25 avril : à Châteauneuf-du-Pape (Vaucluse), fête de la Saint-Marc (patron du village). -Vers la fin avril : à Tavel (Gard), fête de saint Vincent (patron des vignerons). – Courant mai : à Vacqueyras (Vaucluse), fête des Côtes-du-Rhône-Villages. – Vers juillet-août : à Orange (Vaucluse), exposition permanente dans les grottes du théâtre antique des vins des CDR. – Vers le 20-25 septembre : à Châteauneuf-du-Pape (Vaucluse), ban des vendanges. – Vers la mi-novembre : à Vaison-la-Romaine (Vaucluse), dégustation des CDR primeurs (nouveaux).
– Châteauneuf-du-Pape. Des rouges riches et charpentés, très parfumés, qui sentent la garrigue et les fruits surmûris, et s’apprécient sur le gibier (sanglier, chevreuil, lièvre) ou avec les truffes. Les blancs sur une cuisine riche.
– Cornas et Côte-Rôtie. De grands vins rouges intenses et complexes, concentrés au nez comme en bouche, d’excellente garde, qu’il faut savoir attendre et déguster sur des plats épicés.
– Côtes-du-Rhône et CDR-Villages. Dans leur jeunesse, les rouges vont parfaitement avec les viandes blanches ou les volailles (pigeonneaux). Plus vieux, ils méritent un chou farci, une daube et du gibier (perdrix). Les rosés “collent” aux terrines et aux poissons grillés, et les blancs à une escalope panée ou à un sandre au beurre blanc.
– Gigondas, Rasteau, Vinsobres. Le vin est puissant au nez comme en bouche, ferme, d’excellente garde et se marie aussi bien avec un gigot à la ficelle ou une selle d’agneau qu’avec des mets plus riches comme une daube ou le gibier.
– Hermitage et Saint-Joseph. Idéal sur une viande rouge ou de l’agneau quand ils sont jeunes, puis, à maturité, avec un lièvre à la royale ou un salmis de colvert. Les blancs, suaves et onctueux, sur une blanquette ou un saumon grillé.
LES APPELLATIONS AU TOP
Le vignoble s’étend sur trois communes (Ampuis, Saint-Cyr-sur-le-Rhône, Tupin-et-Semons), sur la rive droite du Rhône, à 7 km en aval de Vienne, sur des terrasses granitiques très escarpées couvertes d’une couche silico-calcaire en Côte blonde, d’argile et oxyde de fer en Côte brune. Le climat est continental modéré, sec et chaud l’été, avec des pluies régulières les autres saisons. Vins rouges, issus de Syrah (80 % minimum) et Viognier. Environ 230 ha de vignobles en gradins sur des pentes de 40 %, et divisé entre : – La Côte brune (sol argileux de couleur plus foncée) donnant des vins rouges très fermes de lente évolution et de grande longévité (Vaillères, Côte Rosier, Turque, Pommière, Chevalière, Côte Boudin). – La Côte blonde (sol plus léger) donnant des vins plus souples (La Mouline, Châtillonne, Grande Plantée, Grands Cols).
Sept communes sur trois départements : Rhône, Loire et Ardèche sur la rive droite du Rhône. Les sols s’étendent sur les versants granitiques abrupts dominant le fleuve, ne permettant pas la mécanisation. Le climat continental modéré est sec et chaud l’été, avec des pluies régulières les autres saisons. Le vignoble est planté en gradins, de même apparence que la Côte-Rôtie, montant cependant moins en altitude. Superficie en production : 125 ha environ, production annuelle : 2 175 hl, rendement maximum autorisé : 37 hl/ha. Cépage : Viognier exclusivement. Vinification : foulage léger, pressurage, titre alcoolique volumique naturel minimum 11 %, élevage en barriques de chêne ou en cuves.
L’aire d’appellation (3 133 ha) comprend Châteauneuf-du-Pape et déborde sur une partie des communes avoisinantes de Bédarrides, Courthézon, Sorgues et Orange. Les sols, plus ou moins profonds, très caillouteux, sont constitués pour l’essentiel de gros quartz roulés mélangés à de l’argile rouge sableuse. Ces gros galets roulés, amoncelés autrefois par le glacier du Rhône, fournissent à la vigne des conditions exceptionnelles de maturation. C’est le secteur le plus sec des Côtes du Rhône ; le vent dominant est le mistral, l’ensoleillement est de 2 800 heures par an, la chaleur emmagasinée par les cailloux dans la journée est restituée la nuit, provoquant un “effet de four”.
Les plus anciennes données historisques du vignoble remontent aux premiers papes d’Avignon. Clément V, précédemment évêque de Bordeaux, y possédait une vigne dénommée par la suite “Pape-Clément” ; Jean XXII et ses successeurs avaient, eux, fait de “Châteauneuf” leur résidence champêtre. L’autre grande particularité de ces vins réside dans leur encépagement, constitué par 13 plants. Les vins blancs offrent un bouquet floral duquel s’échappent des parfums de fleur de vigne, de lis ou de narcisse. Les vins rouges sont de couleur intense, puissants, de garde.
– Beaumes-de-Venise. Le vignoble de l’appellation s’étend sur les communes de Beaumes-de-Venise, Suzette, Lafare et La Roque-Alric, dans le département du Vaucluse. Les sols sont composés de calcaires tendres, parsemés de zones gréseuses, de mollasses sableuses. Ils sont tous légers et peu caillouteux. Le climat est méditerranéen, chaud, protégé du mistral par le relief. Pline l’Ancien y fait allusion dans son Histoire naturelle. Mais c’est au xviie siècle qu’il devient célèbre grâce à l’importation du Muscat qui est à l’origine du vin doux naturel (AOC dès 1945). Depuis quelques décennies, les vins rouges et rosés affirment leur réputation. Beaumes-de-Venise est le plus récent des CDR-Villages ayant été classés en 1979.
Le vignoble, AOC depuis 1990, s’étend sur quelque 1 350 ha et produit essentiellement des vins rouges (96 %). Les cépages sont le Grenache, la Syrah, le Mourvèdre et le Cinsault. Les vins blancs sont issus des Clairette, Grenache blanc, Bourboulenc, Roussanne, Marsanne et Viognier.
Le vignoble s’étend autour de Vinsobres, sur 7 km en coteaux, dans le département de la Drôme. Les sols sont des marnes caillouteuses et sableuses en coteaux, et des alluvions quaternaires caillouteuses en terrasses. Vinsobres a été classé CDR-Villages en 1957, puis AOC en 2006.
Plusieurs villages peuvent accoler leurs noms respectifs à celui de l’appellation générale. Issus de terroirs différents tenus à des rendements limités, orientés différemment vis-à-vis du soleil, les CDR-Villages ne se ressemblent pas. On peut les diviser en deux groupes : les vins légers, fruités, tendres, assez rapides à boire et exploités dans le Gard, la Drôme, et dans son enclave vauclusienne ; les vins généreux, issus surtout du Vaucluse, plus puissants et charpentés, de meilleure garde.
Les Classements du site sont réactualisés en permanence dans l’année en fonction des dernières dégustations (derniers ou anciens millésimes, coups de cœur, déceptions…) et peuvent donc être différents de ceux du Guide « papier », qui ne peut être remis à jour avant la prochaine édition |
PREMIERS GRANDS VINS CLASSÉS
DEUXIÈMES GRANDS VINS CLASSÉS
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TROISIÈMES GRANDS VINS CLASSÉS
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