“2005 : rendement 31 hl/ha, je n’ai jamais connu des raisins aussi bon à goûter sur les pieds, , précise Jean-Luc Barreau à Brigitte. Cela fait trente ans que je vinifie et cela fait bien longtemps que je n’avais pas goûté des raisins aussi croquants, aussi bons, j’étais fort agréablement impressionné, les raisins étaient extraordinaires.
Les vinifications ont été très suivies, surtout pour les fermentations. Ne pas cuver trop longtemps. Grâce à son terroir, Pomerol a eu de la chance d’avoir des vins avec des degrés de 13 ou 13,5°. Les vins ont des arômes de fruits noirs, avec des couleurs très profondes.
2004 : un millésime plus délicat heureusement qu’il y a eu une belle fin août et un beau mois de septembre. Nous avons fait des analyses techniques, goûté les raisins pour déterminer la meilleure date de vendanges, nous avons commencé deux semaines plus tard qu’en 2003. Le vin qui vient d’être embouteillé est d’une belle couleur violine, une couleur soutenue pour un 2004 qui est dûe au petit rendement 38 hl/ha. Nous avons eu une floraison relativement étalée et nous avons pincé tout ce qui n’était pas fleuri. On a eu ainsi une belle homogénéité de raisins. Le vin est plus classique : au nez, le boisé est bien fondu, nous adaptons les essences bois et le savoir-faire des tonneliers en fonction du millésime afin d’avoir une incidence sur l’élevage du vin en barriques neuves. En bouche, beaucoup de gras, beaucoup d’élégance, un vin plus en finesse, d’une très belle longueur qui coule en bouche. Très belle puissance aromatique, d’une belle structure fine et élégante. Un vin sans agressivité, bien marqué par son terroir, à déguster avant le 2003.
2003 : très agréable par cette fraîcheur. Le vin a du corps, il est corsé et ample avec beaucoup de complexité, les tanins sont réglissés, les arômes très persistants, c’est un millésime qui a été un peu particulier à vinifier mais je suis très content car il a une grande fraîcheur et cela est principalement dû au terroir de Certan de May qui a 2/3 d’argile et 1/3 de graves. On a fait le bon choix en n’attendant pas trop aux vendanges surtout sur les parcelles de graves par lesquelles nous avons commencé, nous avons fait de tout petits rendements de 18 hl/ha seulement, une rareté, heureusement car on aurait perdu en complexité, on a vendangé, comme à chaque fois, à pleine maturité mais pas au-delà.”