Il y a des vins à des prix très chers, à Châteauneuf-du-Pape ou en Côte-Rôtie certes, mais aussi dans des appellations plus modestes (Côtes-du-Lubéron, CDR-Villages…) et même en Vins de Pays. Que ce soit à 10 e ou à 30 e, il faut aujourd’hui payer juste et se méfier des cuvées “spéciales” qui ne méritent pas leur prix. Quand on débouche un Châteauneuf-du-Pape Mont-Redon ou Fortia à 20 e et que l’on en trouve un autre au double (et plus, hélas), quand on ouvre un Côte-Rôtie de Drevon à 25 e et que je reçois des cuvées du Lubéron, de Cornas ou de Saint-Joseph au même prix, il y a de quoi se poser des questions. Autre gamme avec les cuvées de Redortier ou celles des remarquables caves de Gigondas, Rasteau ou Visan, qui devraient faire revenir sur terre ceux qui font des vins qui ne leur arrivent pas à la cheville, à des prix bien plus élevés. Les rendements trop limités, l’élevage abusif en barriques… ne sont pas forcément des gages de qualité. Un vin cher, ce n’est pas obligatoirement un grand vin, il faudra bien que certains l’acceptent et cessent de “frimer” avec leurs tarifs.
Les meilleurs vins du Guide bénéficient pourtant d’un remarquable rapport qualité-prix-typicité, chaque appellation ayant sa propre hiérarchie, même si, exceptions obligent, on trouvera toujours le meilleur des CDR-Villages, par exemple, supérieur à un vin d’appellation plus réputée. Le terroir et la main de l’homme font la différence.