* L’envoûtant Montrose

J’aime, connais, savoure, défends Montrose depuis trente ans ! Ce très grand vin appartient désormais à la famille Bouygues, qui s’attache à poursuivre une politique qualitative exemplaire, que mon ami Jean-Louis Charmolüe, l’ancien propriétaire, a toujours mis en avant (il continue d’ailleurs à Romanin). Et la sagesse (bien conseillée) a été de s’entourer, comme gérant, de Jean-Bernard Delmas, une référence et l’une des rares grandes figures bordelaises qui mérite le respect (ancien directeur de Haut-Brion). Nicolas Glumineau, le directeur, travaille à ses côtés et partage une éthique qui me tient à cœur.

On n’est donc pas dans une propriété de « frime » où l’on se gausse devant n’importe quel truc pour vendre son produit, faisant les louanges de n’importe qui pour avoir la meilleur note… comme il en existe (hélas) beaucoup à Bordeaux. Outre un terroir hors normes, ici, on aime le vin et l’on est surtout capable, avec une humilité réelle et sincère, de s’effacer devant la force de la Nature. Et ce n’est pas rien.

“La trilogie 2008,2009, 2010 n’est pas sans rappeler la trilogie 1988, 1989, 1990, nous précise Nicolas Glumineau (sur la photo). Jean-Bernard Delmas et moi-même, sommes très attachés à la qualité des tanins de nos vins, qui leur confèrent une finale élégante, très soyeuse et persistante.  Nous apportons beaucoup de soins en amont, dans le vignoble, car nous savons que les très grands vins sont avant tout faits à la vigne. On apporte beaucoup d’attention à la qualité des raisins et à leur maturité phénolique pour déterminer précisément la date des récoltes. Cela se retrouve dans les derniers millésimes produits, 2008, 2009 et 2010. Les vins sont puissants, très équilibrés avec une belle fraîcheur, une richesse tannique et une complexité aromatique, il me semble que 2010, comme 2009, fera date dans l’histoire de Montrose. Nous sommes très heureux de proposer des vins d’un tel niveau de qualité. Le vin résulte du travail d’une année.  Il est le travail d’une réflexion accrue sur des choix culturaux et nous récoltons, année après année, les fruits d’un travail acharné. La science nous a apporté de nombreuses connaissances et nous permet aujourd’hui de protéger la vigne de manière raisonnée. L’évolution des techniques nous permet d’évaluer au plus juste la maturité phénolique des raisins et donc d’en fixer les dates de récolte. Ces avancées permettent un travail précis, en détail, où l’appréciation de l’homme, la “patte” du vinificateur peut s’exprimer.  Nous tentons chaque année d’obtenir le maximum de ce que la Nature nous a offert.

VOIR LE CLASSEMENT DES MEILLEURS VINS DU MEDOC

Nous produisons un grand vin de Bordeaux qui doit garder cette fraîcheur, un vin que l’on ne peut pas faire partout dans le monde. Ce n’est pas un vin élaboré à base de raisins « cuits » : « quand on ouvre une bouteille, on la finit, on a plaisir à la boire !”  L’essence même de Bordeaux est de produire des vins que l’on boit à table, c’est-à-dire associés à la nourriture.  Il faut donner tout son sens à l’Equilibre entre puissance et finesse, élégance et complexité aromatique, maturité et fraicheur.

On peut voir de nouveaux bâtiments à Montrose. Le projet de construction devrait se développer encore deux ans. Il a été choisi une architecture caractéristique des châteaux du bordelais du XIXe en pierres de taille. Nous y installons la modernité, la technicité, des outils fonctionnels que nous avons à notre disposition. Nous avons le désir à Montrose de développer un projet intéressant, “pilote” en termes de développement durable et d’utilisation d’énergies alternatives (géothermie pour refroidir ou réchauffer l’ensemble des bâtiments mais également installation de 3000 m2 de panneaux photovoltaïques pour récupérer l’énergie solaire). Nous serons ainsi capables de produire jusqu’à 20 % d’électricité supplémentaire, par rapport à nos besoins.”

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