Il y a 22 maisons qui atteignent le haut du pavé cette année, certaines d’entre elles bénéficiant d’un exceptionnel rapport qualité-prix-régularité. On remarquera que la plupart sont des maisons familiales (certaines marques ne sont plus que des noms qui changent régulièrement de main), et qu’une seule coopérative y est présente. Les (très) grandes maisons historiques, qui ont su préserver, voire accentuer, leur suprématie qualitative, méritent un véritable “coup de chapeau”.
Pas si facile pour Taittinger, Roederer ou Pol-Roger de rester au “top” depuis longtemps (ces grandes maisons sont souvent propriétaires d’importants vignobles et dirigées par des hommes pour lesquels la continuité patrimoniale prime, ceci expliquant cela), d’autant plus que l’on peut estimer que leurs plus grandes cuvées méritent leur prix, alors que pour d’autres marques réputées, il est de plus en plus difficile de justifier les prix atteints par certaines cuvées de “prestige” à 200 ou 300 €, sans parler de certaines marques qui font des cuvées de base chères qui n’ont pas grand intérêt. Celles que nous mettons au sommet sont aussi des maisons qui réussissent remarquablement leurs “simples” cuvées, et ce n’est pas le plus facile.
Aux côtés de maisons incontournables (Charles Heidsieck, Alfred Gratien…), quelques autres atteignent les sommets, notamment pour récompenser un savoir-faire et/ou un rapport qualité-prix indéniable (Thiénot, Ellner, De Sousa, Veuve A. Devaux et Pierre Peters). Trois autres sont à leurs côtés cette année : Geoffroy, Philipponnat, De Venoge. Ruinart est mis “entre parenthèses”, faute d’échantillons, et je le regrette, mais je me vois mal placer au sommet des cuvées que je n’aurais pu suivre.
Chaque marque n’est bien sûr pas à “comparer” à une autre, et le tout est de rester maintenant à sa place. Il est donc impératif de suivre à la lettre la hiérarchie interne de ce Classement 2009, les Premiers des “Premiers” étant intrinsèquement “supérieurs” aux autres “Premiers”, et ainsi de suite, en sachant que le rapport qualité-prix prime et explique bien des choses, exceptions obligent : Krug, par exemple, atteint les sommets qualitatifs et des prix tout aussi majestueux (130 € environ pour la cuvée Réserve et 500 € pour le Clos du Mesnil) et je le mets pourtant en tête. C’est le meilleur (le rosé est formidable), selon moi, en faisant abstraction du prix, comme Petrus. De Telmont, lui, bénéficie avec la cuvée O.R. 1735 d’un rapport qualité-prix-plaisir exceptionnel (55 €). Ils sont tous les deux au sommet, et l’un comme l’autre le méritent bien sans être “comparables”. Tout aussi méritante, la savoureuse cuvée des Caudalies de De Sousa (50 €), et l’extraordinaire cuvée des Millénaires de Charles Heidsieck n’est “qu’à” 70 €. Le prix intervient donc logiquement dans cette hiérarchie, et cela explique que des maisons moins connues côtoient des marques plus réputées mais que des marques très réputées sont aussi à des prix très attractifs. C’est le plaisir qui compte, la régularité et… l’accessibilité.
Car les prix, cela compte, avec leurs différences : sur Internet, on trouve (vu en juin), la très belle cuvée D de Devaux à 27,90 € qui est beaucoup plus accessible en effet que l’exquise cuvée Grand Siècle de Laurent-Perrier à 69 e. Ce sont pourtant deux grandes cuvées qui méritent d’être au sommet, procurant chacune un plaisir réel, et il y a donc bien une notion de prix qui doit entrer en compte pour “classer” l’une et l’autre. Faut-il donc payer parfois 2, 5, 10 fois plus cher ? Vous seul pouvez être juge.
LE TOP DE L’ANNÉE
TAITTINGER Une maison qui reste familiale et bien sûr incontournable, notamment avec cette exceptionnelle cuvée Comtes de Champagne Blanc de blancs 98, qui symbolise parfaitement ce que doit être une très grande cuvée champenoise, à la fois très dense et très fine, issue exclusivement de raisins blancs Chardonnay en provenance de la Côte des blancs et de vignobles classés à 100%. Un très grand Champagne, au bouquet fin, discrètement citronné et épicé, qui exhale des senteurs légères végétales et fleuries de tabac blond et de feuille de thé, de bouche acidulée et élégante, aux saveurs de citron vert, ample, très distingué. Le Comtes de Champagne rosé millésimé 2002 est dans la lignée, issu pour 70% de Pinot noir (classés à 100% dans l’échelle des crus), dont une partie (13%) est vinifiée en rouge et provient des vignobles de Bouzy, et pour 30% de Chardonnay, issus des vignobles de la Côte des blancs (classés à 100%) qui complètent cet assemblage en lui apportant finesse et fraîcheur. La robe est de couleur rose ambré. Les bulles sont fines et abondantes et forment un cordon de mousse dense. Le bouquet intense et très riche possède des arômes fortement fruités et confits de coing, de groseille et de griotte. En bouche, le vin est tout d’abord vif et acidulé puis sa charpente, sa force et sa vinosité s’expriment pleinement avec des saveurs fruitées de cerise à l’eau-de-vie. La finale est puissante et persistante. Le Taittinger brut Réserve, 60% Pinot et 40% Chardonnay, très fruité, ample et souple en bouche, tout en finesse, à la mousse intense, un Champagne vineux et velouté, avec cette pointe de fraîcheur et de fruité caractéristique en bouche. Le Taittinger Prélule Grands Crus, uniquement composé des vins de cuvée (première presse, 50% Chardonnay et 50% de Pinot noir), où l’on retrouve des nuances de raisin mûr et de noix, de bouche ample et chaleureuse. Le brut Prestige rosé est une référence dans sa gamme, de couleur rose, très équilibré, richement bouqueté, une cuvée très fine, très persistante, alliant puissance et élégance, qui sent la framboise très mûre. Remarquable brut Millésimé 2000, provenant d’un assemblage à parts égales de Chardonnay et de Pinot noir, de bouche vive, fine et complexe avec des saveurs d’agrumes frais, à déboucher aussi bien à l’apéritif que sur une dorade. Goûtez Les Folies de la Marquetterie, 55% Chardonnay et 45% Pinot noir, une grande cuvée produite exclusivement à partir des raisins du vignoble des Folies récoltés après une première vendange en vert, un Champagne de bouche ample, riche en bouquet, très harmonieux, un vin d’une belle maturité, aux notes de fruits secs, légèrement épicé en finale. Le Taittinger Nocturne sec, 60% Pinots noir et meunier, 40% Chardonnay, associe distinction et fermeté, tout en arômes, aux nuances de miel et d’abricot, de bouche veloutée. Très beau rapport qualité-prix-typicité.
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de TELMONT Le sympathique Bertrand Lhopital est le digne héritier de cette maison familiale. “Nous commercialisons actuellement le 1999, nous dit-il, un très grand millésime. Nous observons une petite différence entre la capsule ou le bouchon de liège. On s’aperçoit que le vieillissement, que ce soit avec la capsule ou le bouchon de liège, ne s’effectue pas au même rythme. Avec le bouchon de liège le vieillissement semble s’accélérer puis s’arrête à un certain palier alors qu’avec la capsule, il s’effectue de façon continue. Deux phénomènes différents : la conduite d’un vieillissement en bouchon liège comme notre Cuvée Or est plus délicat nous avons osé et le pari est réussi, cela nous encourage à continuer. On retrouve dans la Cuvée Consécration des arômes de grillé, de cassonade, de crème brûlée, de torréfaction. Dans la Cuvée Or 1735, bouchée liège, on obtient des arômes plus puissants, plus complexes, en bouche, le palais est flatté par des senteurs de fruits rouges ce qui pourrait sembler aberrant dans un pur Chardonnay. C’est surtout la grande complexité et la longueur qui s’imposent suivi d’un joli fruité et d’une belle fraîcheur. Nous sommes en train d’étudier l’accord du Champagne et des desserts avec un pâtissier parisien, à Montmartre, Arnaud Larher, meilleur ouvrier de France. C’est une question que me posent souvent mes clients, ce n’est pas évident, en fin de repas, de trouver le Champagne et le dessert à marier idéalement. Nous sommes en train de travailler sur ces accords vins/mets, nous avons opté pour un champagne Rosé, quant au dessert, rien n’est encore décidé.” Vous aimerez donc comme nous ce Champagne cuvée Grand Couronnement brut 99, issu exclusivement du Chardonnay sélectionné dans les meilleurs crus et lieux dits de la fameuse Côte des blancs, d’une grande complexité aromatique où l’on retrouve des nuances de citron et de miel, une cuvée puissante, avec cette suavité en bouche caractéristique. Exceptionnelle Cuvée O.R. 1735, Millésime 99, de belle complexité aromatique où se décèlent des nuances de fruits mûrs, de brioche et d’abricot frais, très équilibré, ample, de mousse soyeuse, un vin dense, complexe et subtil à la fois, très parfumé en finale, un grand vin. Très belle cuvée Consécration 99, pure Chardonnay encore, issue d’un vieillissement de plusieurs années en cave, une vinification particulière où le chêne s’harmonise avec le vin, un Champagne dense et charpenté, très fruité, de belle mousse persistante, riche et très équilibré. Le Blanc de blancs brut 2002, subtil assemblage de Chardonnay exclusivement, au nez très intense de pomme mûre et de fleur d’oranger, de bouche chaleureuse, charnue et ample, avec une texture crémeuse et souple. Remarquable Champagne Grand Vintage brut 2001, tout en bouche, fin, parfumé, à la mousse élégante, avec des connotations de fruits frais, très charmeur comme ce Grand rosé brut, Chardonnay majoritaire élaboré à partir d’une sélection minutieuse de 15% Pinot noir, de belle robe, un vin classique et distingué, de bouche très fruitée. La cuvée Grande Réserve brut est raffinée et complexe, aux nuances de pêche, de beurre frais, d’amande, avec une finale intense et très persistante, subtilement épicée. Goûtez le Coteaux Champenois cuvée Insolite 2003, pur Chardonnay, fermentation en fûts de chêne dont 1/3 neufs, élevage en fûts avec batonnage une fois par semaine durant 14 mois, alliant finesse et charpente, harmonieuse. Formidable rapport qualité-prix-plaisir
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CANARD-DUCHÊNE Alain Thiénot a repris cette ancienne maison, qui mérite sa place dans le Classement pour un rapport qualité-prix indéniable. Pour s’en assurer, il suffit de déboucher ce Champagne Charles VII brut Grande cuvée (45% Pinot noir, 10% Pinot meunier et 45% Chardonnay) dense et fruité, de robe claire, avec cette fraîcheur florale doublée de nuances fruitées, au nez d’une vinosité nerveuse, savoureux, complexe et riche. Beau Charles VII Blanc de noirs 1999 (Pinot noir et Pinot meunier), de robe jaune doré, alliant puissance et structure, aux arômes de fruits confits et d’épices, d’une longue finale complexe, d’une belle maturité et d’une séduisante longueur en bouche à travers des arômes de fruits confits en finale. Remarquable Grande Cuvée Charles VII rosé, suave, un Champagne vineux et fin à la fois, tout en harmonie, tout en persistance aromatique (mûre, rose, cannelle…) à déboucher aussi bien à l’apéritif que sur un bar rôti. Le Charles VII rosé, tout en finesse et structure, parfait sur du chocolat, est remarquable, de bouche intense et savoureuse.
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