Olivier Bernard et son Chevalier

Chevalier-21.jpgCela fait plus de 20 ans, lorsque j’ai commencé à faire mes Classements, en 1985, que j’ai hissé Chevalier à la tête des Premiers Grands Vins, en blanc comme en rouge, ce qui n’est pas si courant (http://www.guidedesvins.com/graves.php). J’ai connu Chevalier à l’époque de l’ancien propriétaire, et donc suivi tout naturellement la conviction de mon ami Olivier Bernard (sur la photo, avec son épouse, Anne). Tous les efforts déployés se retrouvent dans son cru, qu’il marque de sa « patte » au moins depuis 10 bonnes années, un vin où le charme s’allie à la structure, l’élégance à la typicité, ce qui n’est pas rien quand on sait qu’un bon nombre de vins de la région s’orientent surtout vers des concentrations outrancières, au détriment de la finesse, qui doit pourtant être la vraie « marque de fabrique » des très grands Bordeaux.

Dans un entretien avec mon épouse Brigitte, il précise : « Dans notre métier les choses sont inscrites dans le temps. Quand on reprend un vignoble, il faut savoir attendre le fruit de la terre. Au Domaine de Chevalier, nous avons du replanter une grande partie du vignoble, 75% des vignes, ce qui est extrêmement rare dans un grand cru de Bordeaux. Cet investissement familial a été lourd, long, mais volontaire. Depuis le début des années 2000, le vignoble est en train de restituer ce qu’on lui a donné et les derniers millésimes sont d’un niveau qualitatif rarement atteint ici. Nous avons fait des choix, tant au niveau végétal au moment des  plantations en choisissant avec précision les porte-greffes, en sélectionnant les cépages adaptés aux différentes parcelles de terroirs en tenant compte des endroits un peu plus frais, de ceux qui sont plus près de la forêt… On a fait des drainages importants, choisi l’orientation des rangs, un investissement réel mais finalement, c’était mieux de replanter à une époque où l’on maîtrisait la connaissance viticole, ceux qui ont replanté dans les années 1960 n’ont pas eu cette chance. Je dirige le Domaine de Chevalier depuis 1983 et je peux vraiment affirmer que les millésimes 2005 et 2004 sont les vins rouges les plus accomplis produits sur ce terroir, Il faut remonter aux années 1950 et 1960 pour voir des vins de cette structure. Cela correspond à une adéquation parfaite entre le végétal et un équipement matériel dont nous disposons et qu’il est rare de rencontrer dans d’autres propriétés. Nous avons la chance d’avoir quatre tables de tri, deux vibrantes et les deux autres où une vingtaine de personnes trient, grain par grain : les raisins sont ensuite acheminés par chariot élévateur dans les cuves pour respecter la gravité, ce qui est primordial pour conserver toutes les propriétés intrinsèques au raisin et donc ainsi l’amener en lui conservant tous ces atouts jusqu’à la vinification… »

Savourez en effet son Pessac-Léognan rouge 2003 (le 2004 est donc en effet très prometteur, l’une des plus grandes réussites du domaine, et de Bordeaux !), puissant, aux arômes persistants et subtils de petits fruits rouges mûrs à noyau, très structuré, avec des tanins soyeux, un vin tout en distinction, d’excellente évolution. Le rouge 2002 est un vin gras et harmonieux, très élégant, au bouquet subtil et intense à la fois, dominé par l’humus et les petits fruits rouges frais, de bouche ample, très classique et vraiment prometteur. Superbe rouge 2001, d’un grand classicisme, de couleur pourpre, est bien corsé mais très fin, parfumé (cassis, humus…), de bouche puissante,  de garde comme le 2000, grandiose, très charnu, puissant, fin, riche, avec des arômes de griotte et d’humus, de garde. Son Pessac-Léognan blanc 2004 est l’une de ses plus belles réussites, au nez subtil (acacia, noisette), tout en distinction et persistance en bouche, avec cette fraîcheur caractéristique du millésime, très prometteur. Le blanc 2003 est à dominante de fleurs blanches et de petits fruits secs, puissant mais tout en finesse, un vin tout en suavité. Le blanc 2002 est splendide, puissant, d’une belle acidité, au nez très floral de sureau, d’acacia, de vanille associés à des notes d’agrumes, parfaitement équilibré entre le gras et la fraîcheur. Du grand art, donc. www.domainedechevalier.com
 

 

 

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