À la tête des Premiers Grands Vins Classés, dans les 3 couleurs, ce qui est rarissime. Ici, face au fort de Brégançon, dans un site sauvage et unique, on savoure des vins rares et splendides. Mme Ferrari, charmante, s’occupe de ses crus avec passion et talent, et le contenant est à la hauteur du contenu puisque les vins sont présentés dans des bouteilles d’un vert sombre qui préserve leurs robes délicates des ultraviolets, avec un ruban cacheté à la cire (à la main), un habillage personnalisé pour ces vins d’exception, tout en élégance, à l’image de leur propriétaire. On s’attache à développer ici une politique qualitative extrême, en laissant s’exprimer au mieux les grands cépages provençaux, qui, dans ce contexte, prouvent qu’ils sont capables de rivaliser avec d’autres, plus réputés.
Voir aussi : la sélection et son Classement dans MILLESIMES
Splendide Côtes-de-Provence Malherbe rouge 2004, issu d’une longue fermentation avec pigeage, puis élevé en foudres de chêne, très traditionnel, marqué donc par des cépages comme on devrait en voir plus souvent, les remarquables Syrah (70%) et Mourvèdre (30%), un vin très typé et charpenté, encore bien jeune, aux arômes de fruits cuits (cerise noire, groseille…), de cannelle, légèrement poivré, riche et coloré, de belle teinte grenat, dense au nez comme en bouche, à savourer sur un gigot. Le Malherbe Blanc de blancs 2005 fait partie des très grands vins de France, issu d’un pressurage direct en grains ronds des cépages typiques Rolle, Sémillon et Ugni blanc, élevé sur lies fines, d’une grande complexité d’arômes où s’entremêlent des notes d’amande, de fruits mûrs et de bruyère, harmonieux en bouche, opulent et suave, et d’une grande finale, parfait sur une viande blanche comme sur un homard. Exceptionnel Malherbe rosé (40% Tibouren, 40% Cinsault et 20% Grenache), provenant d’une courte macération après éclatement des raisins, un vin marqué par une formidable suavité, gras et parfumé, d’une grande intensité aromatique au nez où dominent les fruits mûrs, la rose et la pivoine, puissant, d’une grande persistance en bouche, toujours hors normes. Autre richesse de la propriété, ce Pointe du Diable rosé 2004 (50% Cinsault, 40% Grenache et 10% Cabernet, par saignée après courte macération), un vin très bien équilibré, d’une belle harmonie, tout en fruité et en finesse, souple, aux arômes de fleurs et de fruits secs. Le Pointe du Diable rouge 2003 (60% Syrah et 40% Grenache, élevage en foudres de chêne), de belle robe grenat, aux notes de truffe et de mûre, allie charpente et souplesse en bouche, un vin aux tanins riches. Exceptionnel rapport qualité-prix-plaisir, qui ferait rougir d’autres crus plus connus et beaucoup plus chers. Du très grand art.