Les vins de la région possèdent deux atouts considérables : un rapport qualité-prix réellement exceptionnel et une complexité due bien sûr à ces sols différents, les uns plus spécifiques que les autres.
Il suffit de goûter un Sancerre provenant de “caillotes” et un autre de marnes kimméridgiennes, un Quincy ou un Pouilly-Fumé “silex” pour s’en assurer. Cela fait donc du bien de sentir la puissance des terroirs et permet de renvoyer au jardin d’enfants les nouveaux vins qui poussent partout et les producteurs qui croient encore qu’il suffit de planter un cépage pour obtenir un grand vin… Le cépage Sauvignon sait en effet se marier parfaitement avec ces sols de silex, d’argiles ou de marnes, et produit une typicité propre.
En Anjou, peu d’autres vins peuvent “copier” les meilleurs crus de la région, marqués par ces sols de tuffeau ou de roche calcaire en parfaite osmose avec les cépages Cabernet franc et Chenin, le premier s’épanouissant sûrement le mieux ici, dans cette région où il fait bon s’octroyer quelques étapes gourmandes et historiques. De Champigny à Beaulieu-sur-Layon, du Puy-Notre-Dame à Parnay, la région est riche en terroirs et en saveurs, avec des blancs secs très agréables, des rouges puissants et colorés, au nez de violette comme ceux de Saumur-Champigny.
Superbes liquoreux (Coteaux-du-Layon, Bonnezeaux…), qui atteignent les sommets depuis quelques années, et inquiétent à juste titre d’autres vins liquoreux (Sauternes, notamment) qui ont tendance à s’endormir sur leurs lauriers.
En Touraine, la typicité s’associe à un rapport qualité-prix régulièrement remarquable. Le plaisir des arômes, le fruité des rouges, la fraîcheur des blancs secs, la suavité des moelleux… tout concourt au plaisir du vin. En rouge, trois appellations sortent du lot, Chinon, bien sûr, où la race rejoint une vraie typicité, puis Bourgueil et Saint-Nicolas-de-Bourgueil, où l’on se rend aussi bien compte de l’expression de ces terroirs de tuffeau et de graviers. La race du Cabernet franc s’exprime parfaitement sur ces terroirs variés d’argile ou de silex, où le tuffeau croise les Perruches ou les Aubuis. Les moelleux sont superbes, en Montlouis comme à Vouvray.
Quant au Muscadet, sa typicité est notamment liée à la mise en bouteilles sur lie, qui consiste à laisser les vins reposer sur leur lie durant 4 ou 5 mois après leur fermentation jusqu’à leur embouteillage. Elle permet de protéger le vin de l’oxydation et lui confère une fraîcheur et un perlant caractéristique, grâce à une présence importante de gaz carbonique (un Muscadet sur lie en contient deux fois plus qu’un Muscadet). La spécificité existe bien car le sous-sol est composé de roches de l’ère primaire, et se particularise par un système complexe de failles et un métamorphisme poussé. On y trouve en majorité des roches mères éruptives (35 % de gneiss, micaschistes, éclogites, amphibolites et prasinites). Cette diversité induit des différences notables de précocité et de rendement. Les vins récoltés sur schistes, micaschistes, gneiss du bassin versant de la Loire et du marais de Goulaine sont généralement précoces et tendres. Les vins récoltés sur le secteur est du vignoble et issus de terrains de gabbros et de roches vertes, sont plus tardifs.
LE PAYS NIVERNAIS- BERRY-CENTRE
Le vignoble du pays nivernais
Les vignobles du Centre sont installés sur des plateaux et des coteaux datant de l’ère secondaire (principalement) et de l’ère tertiaire. Abandonnés il y a 70 millions d’années par la mer, leurs sols se composent aujourd’hui d’une grande variété de sédiments calcaires et argileux sur lesquels les vignerons ont fait le choix de planter un nombre restreint de cépages de qualité.
– A Menetou-Salon, le vignoble est planté sur des sols calcaires et des sédiments calcaires du jurassique supérieur sur une côte (cuesta) dont les pentes assez raides à l’ouest (Morogues) s’adoucissent en direction de l’est.
– Des coteaux de marne calcaire à pentes moyennes et de hautes terrasses de sables et de graves produisent les vins de Reuilly.
– En Sancerrois, des formations géologiques très différentes s’étendent de part et d’autre de la faille de Sancerre. A l’ouest, on trouve deux formations datant du jurassique :
– les “terres blanches” de nature argilo-calcaires qui représentent 40 % du vignoble et se trouvent sur les collines les plus élevées de la partie occidentale du Sancerrois, les “caillottes”, terres très pierreuses et calcaires.
À l’est, on est en présence de formations crétacées non calcaires (sols bruns d’érosion) sur les versants est, et de terres argilo-siliceuses datant du tertiaire Eocène appelées “silex” sur les versants ouest des collines. Ces terres très siliceuses représentent 20 % du vignoble.
En général, les caractéristiques de tous ces sols sont les suivantes :
– Des pentes fortes à très fortes (de 30 à 60 %)
– Une très importante proportion de cailloux
– D’où un très faible volume de terre fine exploitable par les racines
– Des réserves d’eau relativement faibles suivant les types de sols et leur profondeur
Les vins et leurs appellations
– Sancerre. Le vignoble (2 800 ha) est situé sur la rive gauche de la Loire (au nord-est de Bourges) ; l’appellation s’étend sur les communes de Bannay, Bué, Crézancy, Menetou-Râtel, Ménétréol, Montigny, Saint-Satur, Sainte-Gemme, Sancerre, Sury-en-Vaux, Thauvenay, Veaugues, Verdigny et Vinon. Les rendements moyens s’élèvent à 60 hl/ha. Le vignoble produit annuellement environ 167 000 hl de vin. Le paysage combine un relief de collines et le fossé du Val de Loire. Les différentes évolutions géologiques ont entraîné la constitution de trois types de sol : les terres blanches, les caillottes et les terres argilo-siliceuses, qui permettent la production d’une grande variété de vins. Le rendement est fixé à 60 hl/ha. C’est le royaume du blanc, sec, nerveux, vif et persistant en bouche, très fruité, très “sauvignonné”. Ce cépage est à son aise dans ces sols caractéristiques, dans ces terroirs qui donnent ce goût particulier de “pierre à fusil”. De très beaux vins, secs et fruités, très typés. Les Sancerre rouges offrent un bouquet de fruits rouges à dominante de cerise et de griotte. Quelques excellents rosés, secs et fruités.
– Pouilly-Fumé. Le vignoble s’étend sur les bords de la Loire. En 1937, Pouilly devient l’un des premiers vignobles d’AOC. Environ 1 150 ha sont en production (45 ha de Chasselas pour l’AOC Pouilly-sur-Loire, et le reste de Sauvignon pour l’AOC Pouilly-Fumé). La production annuelle est d’environ 50 000 hl. Sols argilo-calcaires, marnes kimméridgiennes, argile à silex, calcaires portlandiens créent des types de sols variés. Le mot “Fumé” serait dû à la fine pruine grise dont les grains de Sauvignon se recouvrent. Des vins superbes.
– Menetou-Salon. Vignoble situé entre Bourges et Sancerre, qui s’étend sur 10 communes. Les vignes sont plantées sur des sédiments calcaires du Jurassique supérieur. Le rendement est fixé à 60 hl/ha pour les blancs et les rosés. Les blancs sont frais et fruités. Leurs nez marient des arômes d’agrumes et de fleurs. Des pointes poivrées et mentholées relèvent une bouche ronde et persistante. Le Pinot noir est le seul cépage utilisé pour la production des rouges et des rosés. Les Menetou-Salon rouges sont des vins de moyenne garde.
– Quincy. Le vignoble s’étend sur les bords du Cher, sur des sols sableux et graveleux, où le Sauvignon produit des vins nerveux et frais, finement fruités. Une étape à ne pas manquer pour découvrir ces vins blancs, fins et corsés à la fois.
– Reuilly. L’appellation s’étend sur des coteaux de marne calcaire de pente moyenne. et sur de hautes terrasses de sables et de graves. Le rendement est fixé à 60 hl/ha pour les blancs. Le cépage unique utilisé pour les vins blancs est le Sauvignon. Les Reuilly blancs sont frais, fruités, avec des arômes floraux et végétaux (fougère et menthe). Ils prennent sur ce terroir une ampleur et une onctuosité typiques. Le cépage unique utilisé pour les vins rouges est ici encore le Pinot noir. Celui-ci est aussi principalement utilisé pour les rosés, mis à part une petite production de vin rosé, dit “gris”, élaborée à partir de Pinot gris. Les rouges sont pleins, enveloppés, légers, au fruité affirmé de cerise et de fleurs.
– Coteaux-du-Giennois. Ce vignoble s’étend sur 16 communes du Loiret et de la Nièvre. Les vignes sont plantées sur des sols siliceux ou calcaires. Les Coteaux-du-Giennois blancs, issus du cépage Sauvignon, sont des vins secs, fruités, qui développent des arômes d’agrumes. Les Coteaux-du-Giennois rouges, issus des cépages Gamay noir et Pinot noir, sont des vins fins et fruités, aux arômes de fruits rouges où s’équilibrent les qualités des deux cépages.
– Châteaumeillant. Cépages Gamay et Pinot. Vin gris très agréable à boire frais sur les fromages de chèvre du pays.
– Saint-Pourçain. Dans les trois couleurs, des vins modestes mais très agréables, notamment en blancs.
– Côtes-Roannaises. Des rouges et des rosés bien faits, qui méritent d’être mieux connus.
Foire à Sancerre
Week-end de la Pentecôte.
L’ANJOU-SAUMUR
Les sols des vignobles de l’Anjou-Saumur
Quatre ensembles principaux composent le sous-sol des terroirs d’Anjou et de Saumur, sur environ 17 000 ha :
– Un socle schisteux d’âge briovérien pour la partie sud, sur la rive gauche du Layon.
– Un plateau schisteux de composition variable recouvert de sables et de graviers d’Anjou, les faluns et les limons, pour la partie nord, sur la rive droite du Layon. Plus précisément, si l’on part du Layon aux sols argileux, riches et humides pour monter sur les coteaux, on trouve quatre zones successives :
– Sols peu évolués sur schistes de pentes fortes laissant pénétrer les racines qui trouvent potassium, magnésium et peu de phosphore, satisfaisant le Chenin, le Cabernet franc et le Cabernet-sauvignon.
– Sols sur schistes du silurien peu altérés, plus épais, avec un horizon intermédiaire limoneux argileux, convenant moins bien au Chenin et aux vins liquoreux, mais excellent pour les vins rouges qui peuvent atteindre de très hautes qualités.
– Sols sur altérites du silurien que l’on trouve dès que l’on s’approche du plateau où les schistes sont altérés sur environ un mètre d’épaisseur avec recouvrement sableux ou limoneux. La vigne y pousse très bien, pour favoriser les grands vins liquoreux ou les rouges de l’Anjou.
– Sols sur sables et graviers d’Anjou, formation d’âge pliocène, avec beaucoup de gravies de quartz roulés ocrés. La vigne y trouve peu, mais suffisamment d’eau.
– Un socle cristallin constitué de roches volcaniques ou volcano-sédimentaires appelées spilites vertes, dans plusieurs endroits, comme par exemple dans la vallée du Layon.
– Un plateau sédimentaire dans lequel prédomine la craie tuffeau en Saumurois encore appelé “l’Anjou blanc”. Ses sols sont constitués de calcaire affleurant dans la zone sud de “la côte” ou de sol blanc argilo-sableux vers l’ouest, mais toujours sur sous-sol de tuffeau.
Les vins d’Anjou-Saumur et leurs appellations
LES ROUGES
– Anjou-Gamay ; L’AOC Anjou-Gamay peut être produite sur toute l’aire d’appellation Anjou, à l’exclusion de l’aire de production Saumur. Issu du seul cépage Gamay noir à jus blanc, l’Anjou-Gamay est produit sur les terrains les plus schisteux de la zone. L’Anjou-Gamay est un vin rond, fruité, souple, avec des arômes de groseille. Depuis 1986, une partie est vinifiée en primeur, ce qui en fait un vin frais, aromatique et très agréable.
– Anjou. Les Anjou rouges sont élaborés à partir du cépage Cabernet franc et/ou Sauvignon. L’Anjou rouge, après une cuvaison d’environ 8 à 10 jours, est mis en bouteilles au printemps suivant la récolte. Cela en fait des vins légers, fruités et très agréables dans leur jeunesse. De couleur rubis, avec des arômes parfois végétaux, ils développent des notes de fruits rouges, souvent épicées, et se caractérisent en bouche par leur fraîcheur et la finesse de leurs tanins.
– Anjou-Villages. L’Anjou-Villages ne peut être produit que dans 56 communes sur des sols schisteux. Exclusivement issu des cépages Cabernet franc et Cabernet-Sauvignon, le vignoble se différencie de l’Anjou rouge par la sélection des terroirs et par sa vinification : 1 an minimum d’élevage est requis avant sa commercialisation. L’Anjou-Villages a une couleur soutenue d’un rouge profond. Ses arômes sont complexes, de type fruits noirs et sous-bois. C’est un vin charpenté, aux tanins soyeux, apte au vieillissement.
– Saumur. Les raisins des Saumur rouges sont récoltés sur un terroir diversifié à dominante calcaire et sablo-argileuse. Issus exclusivement des cépages Cabernet franc (principalement) et Cabernet-Sauvignon, ils possèdent un caractère aromatique à dominante de fruits rouges. Ils sont agréables, frais, à consommer dans les 5 ans. Le vignoble s’étend sur environ 2 550 ha, toutes couleurs confondues.
– Saumur-Champigny. Le vignoble de Saumur-Champigny (1 580 ha) est la première appellation d’origine contrôlée à s’être engagée sur un programme d’implantation de biodiversité sur l’ensemble de son terroir. Voilà plus de deux ans, les viticulteurs se sont unis pour implanter un réseau de Zones Écologiques Réservoirs (ZER), sur les neuf communes de l’appellation (Chacé, Dampierre-sur-Loire, Montsoreau, Parnay, Saint-Cyr en Bourg, Saumur, Souzay-Champigny, Turquant et Varrains). Aucun apport de pesticides ni de fertilisants permet une régulation naturelle de l’agro-système viticole. Pour les viticulteurs qui s’engagent dans ce processus de rétablissement de l’équilibre biologique, cela implique de stimuler et d’augmenter la biodiversité en plantant un réseau de haies d’arbustes aux essences diverses pour abriter les oiseaux et les insectes. Sous la bannière du Comité des Vins d’Anjou et de Saumur (CIVAS) et du Syndicat Viticole des Côtes de Saumur, les vignerons se sont alors réunis en association depuis 1980 pour promouvoir l’appellation Saumur-Champigny puis se sont structurés en un Syndicat depuis 1996 avec pour autre mission la mise en place des Agréments et le respect des règles strictes qui régissent les Appellations d’Origines Contrôlées. Cette appellation bénéficie de nombreux paramètres qui valorisent la culture de la vigne qui s’étage en coteaux le long de la Loire, la richesse argilo-calcaire de son terroir et la présence du tuffeau en sous-sol, cette roche calcaire du crétacé supérieur absorbe les précipitations hivernales et les restitue ensuite parcimonieusement durant les périodes de sécheresses évitant ainsi aux raisins de souffrir. Ce terroir a la particularité d’emmagasiner les fortes chaleurs de la journée et de les restituer durant la nuit, d’où le nom latin “Campus ignis” qui signifie champ de feu. Toujours soucieux de préserver la typicité du terroir et la personnalité unique de ses vins, le Syndicat des producteurs de Saumur-Champigny soutient les viticulteurs qui perpétuent un vrai savoir-faire sur un terroir historique puisqu’on y cultive la vigne depuis le Moyen-Âge. Ce sont, en effet, les moines qui plantèrent le Cabernet franc tout autour de l’Abbaye de Fontevraud.
LES ROSÉS
– Rosé d’Anjou. Ce vin est en général produit à partir de Grolleau, mais les cépages Cabernet franc et/ou Sauvignon, Gamay, Cot et Pineau d’Aunis peuvent entrer sans restriction dans son élaboration. C’est un vin demi-sec (sucre résiduel minimum : 7 g/l), frais et léger, un vin de “jeunesse” dominé par des arômes fruités. Produit dans tout l’Anjou, sa qualité sera donc dépendante des terroirs à dominante schisteuse ou argilo-schisteuse, qui lui donneront également une robe saumon ou cerise dite “pelure d’oignon”.
– Cabernet d’Anjou. Ces vins rosés proviennent de l’aire délimitée de l’appellation Anjou, et le vignoble s’étend sur 4 100 ha. Ils sont issus exclusivement des cépages Cabernet franc ou Sauvignon. Ce sont des vins demi-secs (sucre résiduel minimum : 10 g/l), qui prennent en vieillissant une nuance plus soutenue. Ils développent des arômes de framboise. Les grands millésimes supportent une longue garde.
– Cabernet de Saumur. Ces vins proviennent de l’aire délimitée de l’appellation Saumur, qui recouvre 37 communes. Leurs cépages sont limités aux seuls Cabernet (franc et Sauvignon), cultivés sur sol calcaire. C’est un rosé de type sec, frais et aromatique (petits fruits rouges).
– Rosé de Loire. Les vins répondant à l’AOC Rosé de Loire sont produits dans les aires de production des vins à Appellation Contrôlée Anjou, Saumur et Touraine. L’appellation a été reconnue en 1974 pour un type de vin rosé sec, élaboré avec un minimum de 30 % de Cabernet franc et/ou Sauvignon, associés ou non aux cépages Grolleau, Gamay, Cot et Pineau d’Aunis. Les Rosés de Loire sont donc très marqués par le caractère des cépages qui les composent ainsi que par les terroirs où ils sont produits, on trouve aussi bien des vins légers que des vins plus charpentés.
LES BLANCS SECS
– Anjou. Les Anjou blancs sont élaborés principalement à partir du cépage Chenin blanc (proportion minimum : 80 %), parfois associé au Chardonnay ou au Sauvignon dans une proportion maximum de 20 %.
– Savennières. Ces vins sont exclusivement élaborés à partir du Chenin blanc. Les sols de schistes et de grès pourpre leur donnent un caractère particulier et leur confèrent une bonne aptitude au vieillissement. Le Savennières (140 ha) est un vin blanc sec, exceptionnellement demi-sec ou moelleux. C’est un vin riche, fin, très élégant et harmonieux en bouche, aux arômes complexes de fruits (pêches blanches) et de fleurs qui évoluent vers des notes de fruits secs avec l’âge.
– Saumur. Les Saumur blancs proviennent essentiellement du cépage Chenin (80 % minimum), parfois associé au Chardonnay ou au Sauvignon (20 % maximum). Ce vin sec et distingué se caractérise par sa fraîcheur aromatique et ses notes de fleurs blanches.
LES BLANCS MOELLEUX
– Coteaux-du-Layon. Le vignoble s’étend sur 1 700 ha répartis sur 27 communes. Ces vins moelleux ou liquoreux, issus de raisins récoltés par tris successifs, sont issus exclusivement du cépage Chenin, et sont célèbres pour leur belle robe or pâle, tirant parfois sur le vert, pour leurs arômes où se mêlent le miel et l’acacia, pour leur rondeur, leur souplesse et leur plénitude. Six communes peuvent voir adjoindre leur nom à celui de l’AOC Coteaux-du-Layon : Rochefort-sur-Loire, Saint-Aubin-de-Luigné, Saint-Lambert-du-Lattay, Beaulieu-sur-Layon, Faye-d’Anjou et Rablay-sur-Layon ; et un village : Chaume. Les terroirs sont caillouteux, avec des dominantes tout à tour schisteuses, pour un rendement de 37 hl/ha, 30 hl/ha pour les Coteaux-du-Layon suivis d’un nom de commune et 25 hl/ha pour le Coteaux-du-Layon-Chaume.
– Coteaux-de-l’Aubance. Les 100 ha de ce vignoble (10 communes), plantés exclusivement en Chenin, s’étendent sur des coteaux de schistes de part et d’autre de la rivière Aubanc. Cette zone peu pluvieuse bénéficie régulièrement d’une arrière-saison sèche favorable à l’obtention d’une maturité optimale et aux vendanges tardives, ce qui permet d’obtenir un vin blanc demi-sec à moelleux plus souple que ceux du Layon.
– Bonnezeaux. Ce vin, parmi les plus célèbres crus de l’Anjou, est produit dans un vignoble de 105 ha, sur une seule commune (Thouarcé). Issu du cépage Chenin, surmûri et vendangé par tris successifs, c’est un vin blanc liquoreux qui doit toutes ses qualités au terroir exceptionnel qu’il occupe : trois petits coteaux de schistes abrupts orientés plein sud.
– Quarts-de-Chaume. Situé sur la commune de Rochefort-sur-Loire, ce vignoble donne ce grand vin blanc moelleux issu, lui aussi, de vendanges surmûries de Chenin par tris successifs, aux subtils arômes (abricot, miel) liés aux spécificités de son terroir. L’origine de son nom remonte au Moyen Âge : le quart de la récolte du hameau de Chaume, où la vigne était cultivée par des moines, était alors dû au seigneur local qui choisissait les meilleures barriques. L’appellation couvre 54 ha plantés sur un coteau argilo-caillouteux, exposé au sud, qui surplombe la rivière, donnant un équilibre entre le moelleux et l’acidité.
– Anjou-Coteaux-de-la-Loire. L’aire délimitée recouvre 9 communes sur 50 ha. C’est une région au sous-sol varié où l’on retrouve du calcaire ou du schiste. La production se situe autour de 1 500 hl (rendement : 38 hl/ha). Ce vin demi-sec ou moelleux, selon le millésime, issu du seul cépage Chenin, possède des arômes complexes : les sols schisteux lui confèrent des notes animales ; les sols calcaires, des nuances plus minérales.
– Coteaux-de-Saumur. Ce vin blanc liquoreux est issu du cépage Chenin planté sur un sol calcaire composé de craie tuffeau. La superficie du vignoble n’est que de 7 ha répartis sur 13 communes. Récoltés uniquement lorsque les conditions climatiques le permettent, il est produit lors des grands millésimes. Il présente des arômes fruités et floraux (pêche) d’une grande finesse.
LES BLANCS DE MOUSSE
– Anjou mousseux. Les vins ayant droit à l’appellation contrôlée Anjou mousseux peuvent être produits sur l’ensemble de l’aire d’appellation Anjou, sur des terroirs à dominante schisteuse. Ils sont élaborés à partir du Chenin blanc, parfois associé aux Cabernet franc, Cabernet-Sauvignon, Cot, Gamay, Groslot, Pineau d’Aunis.
– Saumur mousseux. Ne peuvent prétendre à l’appellation que les mousseux élaborés en utilisant des vins provenant des cépages : Chenin, Chardonnay, Sauvignon. L’ensemble Chardonnay-Sauvignon ne doit pas dépasser 20 % de la cuvée. La proportion des cépages noirs : Cabernet franc, Cabernet-Sauvignon, Cot, Gamay noir et jus blanc, Grolleau, Pineau d’Aunis, Pinot noir ne doit pas dépasser 60 %. Les Saumur vinifiés selon la méthode traditionnelle en blanc et parfois en rosé sont fins, légers et aromatiques (notes de fruits blancs) ; bruts et parfois demi-secs. Leur mousse provient d’une seconde fermentation en bouteille à l’issue de laquelle ils reposent 9 mois minimum sur lie dans des caves crayeuses.
– Crémant de Loire. Blancs ou rosés, les vins répondant à l’AOC Crémant de Loire sont produits dans les aires de production des vins d’appellation contrôlée “Anjou”, “Saumur” et “Touraine”, sur des terroirs à dominante calcaire. Ils sont élaborés à partir d’un vin de base provenant des cépages principaux suivants : Chenin blanc, Cabernet franc, Cabernet-Sauvignon, Pineau d’Aunis, Pinot noir, Chardonnay, Menu Pineau ; où à partir d’un assemblage de vins comprenant, outre l’un des cépages principaux, le Grolleau noir. Le volume issu des cépages principaux doit être égal à 70 % au moins du volume de l’assemblage. Les vins blancs peuvent être produits indifféremment avec l’un ou plusieurs de ces cépages blancs ou rouges. Les vins rosés peuvent être produits avec l’un ou plusieurs des cépages rouges, avec ou sans cépages blancs. L’élaboration des Crémant de Loire est soumise à des règles strictes.
Les raisins des vins d’Anjou-Saumur
– Rosé de Loire : Cabernet, Gamay, Cot, Grolleau, Pineau d’Aunis.
– Blanc sec Anjou : Chenin blanc, associé ou non au Sauvignon ou au Chardonnay.
– Rosé d’Anjou : Gamay, Grolleau, Cot.
– Cabernet d’Anjou rosé : Cabernet.
– Anjou-Gamay : Gamay noir à jus blanc.
– Saumur rouge, Saumur-Champigny et Anjou rouge : Cabernet-Sauvignon et/ou Cabernet franc.
– Saumur blanc nature, Coteaux-du-Layon (moelleux), Quarts-de-Chaume (moelleux), Bonnezeaux (moelleux), Savennières (sec), Coteaux-de-l’Aubance (demi-sec), Coteaux-de-Saumur (demi-sec), – Anjou-Coteaux-de-la-Loire (demi-sec), Coteaux-du-Layon-Villages (moelleux) : Chenin blanc.
L’histoire des vins de l’Anjou-Saumur
Au XIe siècle, la culture de la vigne en Anjou est fort importante, contribuant à la richesse de ce pays. Jusqu’alors, seul le seigneur du vignoble pouvait vendre son vin, à un moment précis de l’année. Cet avantage ou “droit de banvin” fut supprimé en 1135 par le comte d’Anjou, Geoffroi le Bel, favorisant le commerce des vins. Des marchands pouvaient venir de l’extérieur pour acheter du vin, les Angevins, d’autre part, avaient la faculté de se livrer aux exportations de leurs vins en les expédiant par bateau le long de la Loire. Un peu plus loin, le vignoble de Saumur subissait le contrecoup de la concurrence angevine. Les Saumurois prièrent, alors, le comte d’Anjou d’alléger également leurs charges féodales. Celui-ci y consentit en 1138. Il leva son droit de banvin et transforma l’impôt prélevé sur les vignes par une taxe annuelle fixée au jour de la Saint-Martin. Les sacrifices étant souvent récompensés, les Saumurois eurent la satisfaction de voir leur vin servi en 1241 au dîner royal organisé pour Alphonse de Poitiers, frère du roi Saint Louis.
LA TOURAINE
Les vignobles de Touraine
Selon les degrés d’érosion et d’évolution des coteaux, on peut trouver les types de sols suivants :
– Les “Bournais”, riches en limon, dérivés de l’argile à silex et de sables miocènes. Ce sont des terres froides et plutôt humides qui sont peu utilisées pour la culture de la vigne.
– Les “Perruches”, argilo-siliceuses, aptes à porter la vigne. Elles conviennent plus particulièrement à la production de vins rouges (Touraine).
– Les “Bournais Perrucheux”, sols intermédiaires entre ceux précédemment décrits.
– Les “Aubuis”, terres argilo-calcaires, chaudes, perméables et fertiles, qui recouvrent les roches calcaires de “tuffeau” turonien. Elles conviennent particulièrement à un cépage comme le Chenin (Vouvray, Montlouis).
– Les “Varennes”, sols des vallées constitués d’alluvions modernes. Ils permettent, sur des parties sableuses, un bon épanouissement de la vigne (Chinon, Bourgueil).
Située en zone septentrionale, la région de Touraine subit beaucoup les influences océaniques. Hivers doux, fortes gelées exceptionnelles côtoient des débuts d’automne généralement beaux sous lesquels les cépages les plus tardifs arrivent aisément à maturité.
Il faut noter que la notion de millésime garde tout son sens dans cette région : en effet, l’importance de l’ensoleillement et de la pluviométrie varie beaucoup selon les années et les vins peuvent être fort différents.
Les vins de Touraine et leurs appellations
LES ROUGES
– Chinon. Situé au sud-ouest de Tours, le vignoble chinonais s’épanouit sur 2 300 ha environ répartis de part et d’autre de la Vienne, presque jusqu’à la Loire. Les sols sont argilo-calcaires, argilo-siliceux ou constitués de graviers mêlés de sable. Abritée des vents au nord, située près de deux rivières, la région chinonaise jouit d’un microclimat particulièrement favorable. L’appellation comprend 19 communes : Anché, L’Ile-Bouchard, Rivière, La Roche-Clermault, Ligré, Marçay, Sazilly, Theneuil, Tavant ( sur la rive gauche de la Vienne), Avoine, Avon-les-Roches, Beaumont-en-Véron, Chinon, Cravant, Crouzilles, Huismes, Panzoult, Savigny et Saint-Benoît sur la rive droite. Le vin de Chinon provient essentiellement du Cabernet franc, appelé localement “Breton”.
– Bourgueil. Situé à quelques kilomètres de Chinon, le vignoble de Bourgueil s’étend sur 1 400 ha et 7 communes. On y produit essentiellement des vins rouges, et plus rarement, des rosés (production totale de 70 000 hl en moyenne). Rendement à l’hectare 55 hl. Les vins de Bourgueil sont issus d’un seul cépage, le Cabernet franc, appelé “Breton”. Bien abrité des vents du nord, le vignoble jouit d’un microclimat doux et tempéré que Jules Romains jugeait “le plus régulier et le plus beau du monde”.
– Saint-Nicolas-de-Bourgueil. Le vignoble de Saint-Nicolas-de-Bourgueil s’étend sur 1 060 ha. Les sols sont constitués de sables et de cailloux (appelés localement “graves”) ou de “tufs”, de nature argilo-calcaire. L’aire d’appellation épouse les contours de la commune. Les vins de Saint-Nicolas-de-Bourgueil sont issus d’un seul cépage, le Cabernet franc, appelé “Breton”. Exposé plein sud, protégé par les vents du nord par sa forêt, adouci par la Loire, le terroir de Saint-Nicolas bénéficie d’un microclimat exceptionnel. Les sols de graviers sont largement majoritaires sur l’aire d’appellation. Plus charpentées que les vins de graviers, les cuvées élaborées à partir de vigne reposant sur le tuffeau méritent de se reposer quelques années avant d’être dégustées.
– Touraine. L’aire d’appellation couvre 5 000 ha sur 146 communes (blancs, rouges et rosés confondus), sur une grande variété de sols : “Aubuis” (argilo-calcaire), “Perruches” argiles à silex, sables ou graviers légers, sables sur tuffeau. Les Touraine rouges sont issus des cépages suivants : Gamay noir à jus blanc, Cabernet franc, Cabernet-Sauvignon, Cot, Pinot meunier, Pinot gris, Pineau d’Aunis. Le rendement à l’hectare est de 60 hl. Les Touraine rouges se caractérisent par leur légèreté et leur fruité. Ils peuvent également être vinifiés en primeurs uniquement à partir du cépage Gamay. Parfois ce cépage est associé au Cabernet et au Cot pour donner le Touraine “Tradition”.
– Touraine-Amboise. Réparti de part et d’autre de la Loire, le vignoble s’épanouit sur 200 ha de sols caillouteux ou sableux (rouges, rosés et blancs confondus). Il produit 10 000 hl dont 75 % de vins rouges. Les cépages utilisés pour les vins rouges, comme pour les rosés, sont le Cot (ou Malbec), le Gamay, le Cabernet, parfois le Grolleau pour les rosés. Mariage de ces trois cépages, la cuvée “François Ier” a une bonne aptitude à la garde. Rendement des vins rouges et rosés : 55 hl/ha. Les sables siliceux mêlés d’argile et de calcaire conviennent au cépage Chenin à partir duquel sont élaborés les Touraine-Amboise blancs (60 hl/ha).
– Touraine-Mesland. L’appellation (200 ha de vignoble) s’étend sur la rive droite de la Loire. De par sa situation, ce terroir bénéficie d’un climat semi-océanique. La production annuelle est d’environ 8 000 hl de rouges et rosés et 2 000 hl de blancs. Les sables et les graviers de silex de quartz constituent un terroir de prédilection pour les vins rouges.
– Cheverny. L’aire de l’AOC (rouge, rosé et blanc) comprend 24 communes (400 ha). Le vignoble est constitué de groupes de vignes situés sur des terrains bien déterminés, au sommet de coteaux ou en clairières, sur des formations géologiques ou pédologiques bien identifiées. Les sols de cette Sologne viticole sont en général assez maigres et de nature silico-argileuse ou siliceuse, avec quelques affleurements argilo-calcaires.
LES ROSÉS
– Touraine rosé. Comme pour les autres types de vins, les sols très variés : “Aubuis” (argilo-calcaire), “Perruches” (argiles à silex), sables ou graviers légers, sables sur tuffeau permettent aux différents cépages de s’exprimer pleinement. Les Touraine rosés sont élaborés principalement à partir des cépages suivants : Gamay, Cabernet franc, Cot (ou Malbec). Plus localement, on peut également employer plusieurs cépages assemblés dont le Pineau d’Aunis et le Grolleau. Rendement : 60 hl/ha.
– Touraine-Azay-le-Rideau. Le vignoble de l’AOC s’étend sur 150 ha (8 communes) répartis sur les deux rives de l’Indre. La vigne est plantée sur des sols argileux (argile à silex), argilo-calcaires ou des sables éoliens. Les vins rosés sont issus de cépages différents : Grolleau (60 % minimum), Gamay, Cot ou Cabernet.
– Touraine-Mesland. L’appellation produit surtout des rosés secs issus du Cabernet, du Gamay et du Cot, qui tiennent leur délicatesse des sables granitiques très argileux recouvrant le tuffeau. Le Gris de Touraine-Mesland est un rosé obtenu à partir du Gamay. Une vinification spécifique (les grappes sont pressées juste après leur récolte, sans macération préalable) lui donne un bouquet minéral particulier.
LES BLANCS SECS
– Touraine. Les vins obtenus sont secs en général, parfois demi-secs ou moelleux, selon l’ensoleillement. Les vins proviennent des cépages suivants : principalement Sauvignon, mais également Chenin blanc (ou Pineau de Loire), Menu Pineau et Chardonnay (ce dernier dans la limite de 20 % de l’encépagement).
– Touraine-Azay-le-Rideau. Le vignoble de l’AOC Touraine-Azay-le-Rideau s’étend sur 150 ha (8 communes) répartis sur les deux rives de l’Indre. La production annuelle est de 2 000 hl dont les deux tiers en vins blancs, un tiers en vins rosés. Le rendement est de 55 hl/ha pour les vins blancs comme pour les vins rosés. La vigne est plantée sur des sols argileux (argile à silex), argilo-calcaires ou des sables éoliens. Les vins sont issus du cépage Chenin blanc.
– Touraine-Mesland. Les Touraine-Mesland blancs sont obtenus à partir du cépage Chenin blanc, parfois agrémenté de Sauvignon et de Chardonnay. Le Chenin blanc trouve sa véritable expression sur les terroirs de craie et d’argile à silex.
– Vouvray. L’aire de production s’étend sur 2 000 ha (8 communes) situés en amont de Tours, au nord de la Loire. Le vignoble est planté sur des sols argilo-calcaires ou argilo-siliceux qui recouvrent la craie “tuffeau”. Les vins sont issus d’un seul cépage : le Chenin. Le Vouvray tranquille peut être sec, demi-sec ou moelleux (selon les années et, surtout, l’ensoleillement).
– Montlouis. À l’est de Tours, entre la rive gauche de la Loire et la rive droite du Cher, l’aire de production s’étend sur 1 0000 ha. Le vignoble repose sur un plateau calcaire, le “tuffeau de Touraine”, sur lequel s’appuient des sols argilo-siliceux ou argilo-calcaires. La production annuelle est d’environ 17 000 hl, dont 75 % de vins tranquilles (rendement : 52 hl/ha pour les vins tranquilles). Les vins de Montlouis sont issus d’un cépage unique : le Chenin ou Pineau de la Loire.
LES BLANCS MOELLEUX
– Vouvray. Comme les Vouvray secs, les moelleux sont issus du seul cépage Chenin cultivé sur des sols calcaires. Des conditions climatiques favorables (automne ensoleillé) permettent la production de Vouvray moelleux récoltés par tris. Les vins acquièrent avec l’âge les arômes complexes des grands vins liquoreux : coing mûr, acacia et miel. Leur capacité de garde peut atteindre un siècle. Comme pour les Vouvray secs, le rendement maximum est de 52 hl/ha ; il est en général très inférieur à cette limite pour les vins moelleux.
– Montlouis. Le Montlouis moelleux est produit sur le même terroir que les vins secs mousseux. Lorsque les conditions d’ensoleillement sont favorables, le terroir de Montlouis permet la production de vins moelleux issus de vendanges récoltées par tris successifs. Les Montlouis moelleux présentent des arômes très riches de verveine, de bergamote ainsi qu’une touche d’amande caractéristique. Avec l’âge, ils évoluent vers des notes de miel, de cire et de gelée de coing. Le seul cépage autorisé est le Chenin ou Pineau de la Loire. Rendement maximum : 52 hl/ha.
LES VINS DE MOUSSE
– Vouvray. Le vignoble est planté sur des sols argilo-calcaires ou argilo-siliceux qui recouvrent la craie “tuffeau”. La production annuelle de Vouvray mousseux est d’environ 45 000 hl pour un rendement à l’hectare de 65 hl. Le Vouvray mousseux est un vin léger qui reflète les caractères de son terroir : fruité lorsqu’il est jeune, il acquiert en vieillissant des arômes de coing, de giroflée, de pomme cuite.
– Montlouis. Les Montlouis effervescents sont élaborés selon la méthode traditionnelle et élevés dans les caves de tuffeau. Ils présentent des arômes à dominante fruitée.
– Touraine mousseux. Ne peuvent prétendre à l’AOC “Touraine mousseux” que les vins blancs, rouges et rosés produits sur l’aire d’appellation Touraine.
Les raisins des vins de Touraine
– Bourgueil et Saint-Nicolas-de-Bourgueil : Cabernet franc ou “Breton”.
– Chinon : Cabernet franc.
– Vouvray : Pineau de la Loire ou Chenin.
– Touraine (rouge et rosé) : Cabernet franc, Gamay noir à jus blanc, Cot ou Malbec, Pineau d’Aunis, Grolleau.
– Touraine (blanc) : Pineau blanc et Sauvignon.
Les foires aux vins de Touraine
Amboise : Pâques et 15 août
Azay-le-Rideau : dernier samedi de février
Bourgueil : Pâques et dernier samedi de février
Chinon : deuxième samedi de mars
Cravant : jeudi de l’Ascension
L’histoire des vins de Touraine
En 990, les premières vignes apparues à Bourgueil furent celles d’une abbaye bénédictine. Ces moines produisaient des crus renommés comme “le Clos de l’Abbaye” et “le Grand Clos”. Fiers de leurs vins, les religieux établissaient une garde lors des vendanges, de crainte que leur vin ne soit trop bu.
Un autre moine au nom célèbre, saint Martin, évêque de Tours, fonda, en 372, le monastère de Marmoutier, et planta la première vigne de Vouvray sur les coteaux surplombant l’abbaye.
Non loin, célèbre par ses vignes, l’abbaye de Fontevrault l’est aussi par les tombeaux qu’elle abrite : Henri II Plantagenêt, roi d’Angleterre, Éléonore d’Aquitaine, sa femme, Richard Cœur de Lion, l’un de leurs fils. Comme en Anjou, la région a voulu ainsi remercier le roi d’Angleterre d’avoir aimé ses vins, et de les avoir fait apprécier dans son royaume.
LE PAYS NANTAIS
Le vignoble du pays nantais
Le vignoble nantais représente, en ce qui concerne le Muscadet, le Gros-Plant et le Coteaux-d’Ancenis-Gamay, une surface d’environ 16 000 ha. L’aire de production s’étend géographiquement le long de la vallée de la Loire en amont de Nantes ainsi qu’à l’est et au sud-ouest du département de la Loire-Atlantique. Ses limites extrêmes n’atteignent la Vendée et le Maine-et-Loire que pour une faible part de la production.
On distingue le Muscadet de Sèvre-et-Maine au sud-est de Nantes, le Muscadet des Coteaux de la Loire, et le Muscadet des Côtes de Grandlieu. Le vignoble, monocépage (Melon), possède un sous-sol composé de roches de l’ère primaire, et se particularise par un système complexe de failles. On y trouve des roches mères éruptives (35 % de gabbros et granites) ou des roches mères métamorphiques (65 % de gneiss, micaschistes, éclogites, amphibolites et prasinites). Du fait de la variété des substrats géologiques et de leur altération, les sols viticoles sont très variés. Cette diversité induit des différences notables de précocité et de rendement. Les vins récoltés sur schistes, micaschistes, gneiss du bassin versant de la Loire et du marais de Goulaine sont généralement précoces et tendres. On les trouve, entre autres, sur les communes du Landreau, du Loroux-Bottereau, Haute-Goulaine et certaines communes des coteaux de la Loire. Les vins récoltés sur le secteur est (Vallet, Mouzillon, Gorges, Corcoué sur Logne…) et issus de terrains de gabbros et roches vertes, sont plus tardifs.
Les vins et leurs appellations
– Muscadet. Ce vin blanc sec bénéficie de l’appellation d’origine contrôlée depuis 1936. Son cépage, originaire de Bourgogne, est le Melon dont l’implantation en pays nantais remonte au début du xviiie siècle, après qu’une gelée catastrophique eut imposé l’adaptation d’une souche plus résistante.
Les appellations d’origine contrôlée sont distinguées suivant la situation géographique de l’aire de production :
– Le Muscadet de Sèvre-et-Maine. Ce vignoble qui s’étend sur 23 communes représente à lui seul 85 % de la production de Muscadet. Il est cultivé au sud-est de Nantes (cantons de Vertou, Vallet, Clisson et du Loroux-Bottereau). Les sols, composés de roches éruptives très variées, gneiss, granit et gabbro, lui confèrent des arômes à dominante florale.
– Le Muscadet des Coteaux de la Loire est situé sur les coteaux schisteux ou granitiques de part et d’autre de la Loire.
– Le Muscadet Côtes-de-Grandlieu. Les sols assez légers et sablonneux permettent d’obtenir des vins généralement précoces.
– Le Muscadet appellation contrôlée est réparti sur l’ensemble des communes.
– Gros-Plant du Pays nantais. Le Gros Plant est un vin sec, issu d’un cépage unique : la Folle blanche. Ce cépage, cultivé depuis le xvie siècle, s’adapte à tous les types de sols que l’on trouve dans le vignoble nantais. Le sous-sol est principalement constitué de micaschiste, gneiss, granité et gabbro, avec localement des sédiments sableux du quaternaire.
– Coteaux-d’Ancenis-Gamay. Le vignoble des coteaux d’Ancenis, situé à l’est de Nantes, recouvre 27 communes sur 2 départements. La production se répartit comme suit : 40 % en Loire-Atlantique, et 60 % en Maine-et-Loire. Le vignoble s’étend sur des coteaux schisteux ou granitiques situés de part et d’autre de la Loire.
– Fiefs vendéens. Non loin de la région nantaise, ce vignoble est réparti sur 19 communes. Son origine est ancienne : le terme de “fiefs” vient du nom local de vignes plantées par les abbayes de l’époque médiévale. Le terroir, essentiellement constitué de schistes et de gneiss, peut présenter quelques variantes en fonction de quatre sous-régions : des calcaires gréseux pour Mareuil ; des sables du miocène pour Brem ; des marnes calcaires, sables et graviers pour Vix, et des groies argilo-calcaires pour Pissotte.
Les raisins des vins
– Muscadet : Melon de Bourgogne, dit aussi Muscadet.
– Gros-Plant : Folle blanche.
– Coteaux-d’Ancenis-Gamay (rouge, rosé et blanc) : Gamay très majoritaire, puis les Cabernet, Chenin et Malvoisie pour les blancs.
Le Val de Loire à table
– Chinon. S’il est jeune, avec une volaille ; s’il est parvenu à maturité, il convient aux viandes rouges, à un canard ou à un gibier cuisiné légèrement.
– Coteaux-du-Layon. Des moelleux à déguster à l’apéritif, sur les charcuteries, avec un foie gras ou des fromages bleus. Goûtez-les sur un saucisson brioché ou un homard.
– Sancerre et Pouilly-Fumé. Sec, nerveux et fruité, le blanc se goûte avec les fruits de mer, les rillettes, l’andouillette au vin et les poissons. Le rosé s’adapte à toutes les charcuteries, et le rouge à un canard ou à une dinde aux marrons.
– Saumur. Un blanc sec et floral, idéal sur une côte de veau ou des rillons, et des rouges que la plupart des dégustateurs apprécient avec du mouton, un magret, voire un faisan pour un millésime plus ancien. Goûtez aussi les Crémants, très fins.
– Touraine. Des vins frais et fruités, qui se boivent avec des rillons quand ils sont jeunes (pour les rosés et rouges), puis sur une volaille, des pigeonneaux, du veau grillé. Le blanc se marie avec les mêmes plats que les vins de Saumur.
– Vouvray. Des blancs secs pour les fruits de mer et les poissons, et des moelleux bien typés, frais et fruités à l’apéritif ou avec les charcuteries du pays. N’oubliez pas les Crémants.