Le Classement vous montre le véritable visage de la Champagne, qui tient compte de la qualité, du prix, de la régularité, de l’accueil et de la passion des hommes. C’est ce qui fait tout son intérêt ; récompenser les meilleurs, les plus connus comme les autres, ceux qui respectent les consommateurs.
L’image de marque n’est plus suffisante, c’est la régularité qualitative et des prix justifiés (ou pas) qui comptent. Vous allez retrouver notamment ces grands coups de cœur dans la catégorie des Deuxièmes Grands Vins Classés, particulièrement riche.
Il faut considérer le Champagne comme un vin à part entière : les très grandes cuvées de prestige (celles que l’on retrouve dans le Classement dans la catégorie des Premiers Grands Vins Classés, puis dans une bonne partie des Deuxièmes Grands Vins Classés) sont des cuvées de Champagne que l’on boit comme un grand vin, en les associant à des moments du repas, sur des plats appropriés. On a la chance d’accéder ainsi aussi bien au summum de la finesse qu’à celui de la complexité et de la vinosité.
Bien que l’on en parle moins (à tort), le terroir, les sols ont toute leur importance en Champagne, apportant une spécificité réelle et différente selon que l’on se trouve à Cramant ou à Épernay, à Ay ou à Bouzy, dans l’Aube ou la Marne. À cela s’ajoute la proportion des cépages, et chaque maison, cave ou vigneron, possède alors les facultés de créer véritablement une cuvée légère ou puissante. Et puis, ce qu’il ne faut pas occulter pour comprendre la différence entre une grande cuvée et une autre, ce sont, outre l’art fondamental de l’assemblage que signe la main de l’homme, les incontournables vins de réserve, que l’on ajoute à des vins plus jeunes. On ne fait un grand vin que si l’on a du stock, l’exception confirmant la règle.
Comme partout également, on trouve aussi des cuvées bas de gamme, qui changent de nom et d’étiquette selon leurs distributeurs, et des cuvées de concours qui masquent l’ensemble de la production, faute de savoir-faire ou d’approvisionnements adéquats. Certaines négociants sont dans ce cas, de plus en plus de producteurs se réservant leurs meilleures cuves ou raisins pour vendre en direct (on les comprend). Il y a aussi des cuvées bien trop chères, difficilement cautionnables, donc.
Attention aussi aux nombreuses marques qui appartiennent à certains “faiseurs”. Ceux qui ne sont plus que des noms sur une étiquette comme d’autres qui sont dirigés par des responsables de groupes qui vendent du Champagne comme de la lessive…
L’étiquette du Champagne
En plus de l’appellation Champagne, le nom du producteur et éventuellement l’indication du millésime, de la teneur en sucre (brut, sec…) et l’adresse de la marque ou du lieu de production, vous lirez sur les étiquettes de Champagne les initiales suivantes : N. M. (marque principale appartenant à un négociant-manipulant), M. A. (marque “secondaire” appartenant à un négociant-manipulant ou à un négociant qui commercialise le Champagne d’un autre négociant ou d’un vigneron, ce qui leur permet d’écouler leurs bas de gamme), R. M. (récoltant-manipulant. Champagne vinifié et vendu par un propriétaire ), C. M. (coopérative de manipulation. Champagne de coopérative).
La méthode champenoise
La méthode de la prise de mousse est rattachée généralement au nom de Dom Pérignon, génie gustatif du xviiie siècle, qui réalisa les premiers vins “tumultueux”, emprisonnés dans les bouteilles épaisses, aptes à résister à des pressions de quelque 6 kg. Elle consiste à additionner au vin tranquille obtenu après de subtils coupages et assemblages une liqueur de tirage dont la dose de sucre est définie selon le type de produit que l’on désire, et d’un levain de levures sélectionnées. Le vin est immédiatement embouteillé et mis en cave à une température de 10 à 12 °C. Une seconde fermentation alcoolique va s’effectuer. Elle durera des mois, et maintiendra le gaz carbonique sous pression dans les bouteilles qui sont alors posées sur des “pupitres” qui permettent de varier à l’infini la position des bouteilles. C’est l’opération de remuage qui consiste à incliner et à tourner les bouteilles. Certains spécialistes “manipulaient” 30 000 à 40 000 bouteilles par jour (aujourd’hui, ce sont surtout des gyropalettes automatiques qui le font) ! Quand le dépôt est rassemblé vers le goulot, il est expulsé à basse température. À la place des centilitres de liquide dégorgés (de 4 à 8), on rajoute une liqueur de complément, la liqueur d’expédition, constituée de vins vieux et de sucre dont la dose varie selon le type de mousseux recherché : brut, sec… Cette vinification ne ressemble à aucune autre puisque les opérations de coupage et de chaptalisation sont les déterminants d’une production de qualité.
La liqueur de tirage
La dose de la liqueur de tirage varie selon le type de “vin de mousse” recherché. Liqueur de tirage : il faut 4 g/l de sucre pour faire 1 kg de pression durant la seconde fermentation.
– Pour un Champagne : 6 kg de pression, ou 6 “atmosphères”, soit 24 g/l de sucre.
– Pour les autres mousseux : 4 kg de pression, soit 16 g/l.
– Pour les pétillants : de 1 à 2 kg de pression, soit de 4 à 8 g/l de sucre.
Les raisins du Champagne
Le champagne provient de l’utilisation exclusive de trois cépages :
– Le Pinot noir qui apporte au vin corps et longévité. Le roi bourguignon et champenois. Richesse aromatique, intensité et suavité en bouche. Des vins de très belle évolution. Difficile d’en attendre autant quand on essaie de le planter ailleurs.
– Le Pinot meunier (noir également).
– Le Chardonnay (blanc) qui lui confère finesse et légèreté. Le cépage de référence bourguignon et champenois, abusivement planté un peu partout. Très grand cépage, parfaitement adapté aux sols et climats de la Bourgogne, qui produit les plus grands vins blancs secs du monde.
LES CHAMPENOIS DE L’ANNEE
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