Il suffit de goûter un Sancerre provenant de “caillotes” et un autre de marnes kimméridgiennes, un Quincy ou un Pouilly-Fumé “silex” pour s’en assurer. Cela fait donc du bien de sentir la puissance des terroirs et permet de renvoyer au jardin d’enfants les nouveaux vins qui poussent partout et les producteurs qui croient encore qu’il suffit de planter un cépage pour obtenir un grand vin… Le cépage Sauvignon sait en effet se marier parfaitement avec ces sols de silex, d’argiles ou de marnes, et produit une typicité propre.
En Anjou, peu d’autres vins peuvent “copier” les meilleurs crus de la région, marqués par ces sols en parfaite osmose avec le Chenin, le premier s’épanouissant sûrement le mieux ici, dans cette région où il fait bon s’octroyer quelques étapes gourmandes et historiques.
Superbes liquoreux (Coteaux-du-Layon, Bonnezeaux…), qui atteignent les sommets depuis quelques années, et inquiétent à juste titre d’autres vins liquoreux (Sauternes, notamment) qui ont tendance à s’endormir sur leurs lauriers.
En Touraine, la typicité s’associe à un rapport qualité-prix régulièrement remarquable. Le plaisir des arômes, le fruité des rouges, la fraîcheur des blancs secs, la suavité des moelleux… tout concourt au plaisir du vin. Les moelleux sont superbes, en Montlouis comme à Vouvray.
Quant au Muscadet, sa typicité est notamment liée à la mise en bouteilles sur lie, qui consiste à laisser les vins reposer sur leur lie durant 4 ou 5 mois après leur fermentation jusqu’à leur embouteillage. Elle permet de protéger le vin de l’oxydation et lui confère une fraîcheur et un perlant caractéristique, grâce à une présence importante de gaz carbonique (un Muscadet sur lie en contient deux fois plus qu’un Muscadet).