“Nous avons toujours eu une démarche de culture biologique : une seule exception depuis l’abandon du labour à cheval, un défanage de surface sous le rang pour la côte, précise Pascal Delbeck. Nous travaillons sur la bio-diversité, en profitant de certaines zones fragilisées du plateau pour implanter des essences autres que la vigne comme des lauriers, des noisetiers, des charmes, qui abritent le gibier et les oiseaux. La vigne étant une monoculture, on rééquilibre ainsi l’écosystème. Nous avons effectué une étude qui a conforté nos décisions concernant le choix des porte-greffes, les systèmes de drainage, ceux d’évacuation de certaines sources, ou l’enherbement. Ce profil pédologique précis nous permet de comprendre les interactions entre les différentes couches de sols, et cela nous apporte beaucoup d’informations au niveau du “stress” de la vigne, variable en fonction des différents types de sols, de la végétation, du cépage. Grâce à notre masse de calcaire, nous avons une réglementation en eau relativement constante, par capillarité, l’eau remontant de 6 ou 7 m de profondeur en été. Au chai, nous appliquons bien entendu nos principes de bio-dynamie, et refusons l’osmose inverse ou des techniques qui nivellent, en fait, la personnalité réelle du vin. Pour la vinification, afin de mieux préserver la qualité nous avons inventé, en 2004, “l’hélicopigeur”, un système à vis d’Archimède qui permet une extraction douce et aromatique au cœur de nouvelles petites cuves thermorégulées en inox, dédiées chacune à une parcelle. La macération est lente et la fermentation malolactique s’effectue sous marc, vient ensuite l’élevage qui s’effectue en barriques de chêne dont les bois sont élevés à Bélair. Le rendement moyen est de 39 hl/ha depuis une vingtaine d’années. Nous sommes attachés à produire des vins très classiques, très racés, très représentatifs de leurs terroirs, et je combats l’homogénisation. Aujourd’hui, la mode préconise, par exemple, l’utilisation de levures ou de technologies pointues qui ont tendance à uniformiser les goûts, c’est-à-dire “à faire bon mais jamais à faire grand”. Ce n’est pas notre philosophie. À Bélair, nous n’oublions pas l’esprit pour la forme”, conclut Pascal Delbeck.
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